Lettre 14

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Morgan,

Je vous découvre un peu plus à chacune de vos lettres. Et je dois dire que vous êtes une très belle personne. Vous vous souciez des autres alors que vous même avez des problèmes. Beaucoup de gens se morfondraient sur leur sort, tandis que vous, à votre façon, vous essayer toujours de faire que les autres aient une meilleure vie.

Et il y a autre chose, vous avez quelque chose de primordial que beaucoup oublie. Vous arrivez à comprendre ce que ressentent les gens les autres, bien qu'ils ne le montre pas. Parce que vous savez, vous l'avez compris grâce à votre parcours, personne ne vous connais réellement. Ce que l'on projette n'est qu'une image. Vous n'oubliez jamais que n'importe qui a un passé qui l'a forgé et qui explique chacune de ses actions présentes. J'aime ce genre de personnalité, le monde en manque. Vous analysé, vous ne jugez pas trop vite, vous comprenez avant de parler.

Vous savez c'est à la fois généreux et ambitieux de vouloir mon bonheur. Et, malheureusement, il n'arrivera jamais par l'arrivé d'un nourrisson. Déjà parce qu'il me manquerait un père ; et d'autre pas pour des raisons plus technique. Je n'ai plus l'âge pour ce genre de choses. Et, même quand j'étais jeune, j'ai tout essayé, mais je n'ai jamais réussis à tomber de nouveau enceinte. L'avortement à certainement cassé quelque chose en moi, aussi bien concrètement que symboliquement. Il est vrai, que le souvenir de cet enfant jamais naquit à laisser en moi des traces. Je ne suis pas sûre que j'aurais pu avoir la force d'élever un petit en pensant chaque jour à celui qui n'est pas né.

Pour lutter contre cette solitude de chaque instant, j'ai développé des techniques. J'ai d'abord commencé à traîner longuement dans les jardins d'enfants. Lorsque j'étais jeune, j'ai longtemps fait du baby-sitting. Et le soir, quand je rentre, que je m'allonge dans mon lit, dans le noir, seule, je pose une main sur mon ventre et je me laisse divaguer. Je ferme les yeux et je laisse mon imagination me porter. Encore aujourd'hui il m'arrive de le faire. L'idée que cet enfant aurait pu naître un jour me hante toujours.

Au fil des années, mes rêves ont évolué. Au début, je m'imaginais, un nourrisson dans les bras, lui souriant sans fin, j'étais heureuse avec ce bébé. Puis les années ont passé, et j'ai vu cet enfant grandir dans mes rêves, comme il aurait grandit sur cette Terre. Ce qui est fou c'est que je n'ai jamais vu son visage dans mes rêves, mais il me berce encore, en m'enveloppant d'un sentiment maternel.

Je sais qu'il ne faut pas vivre dans le passé, malgré ça, j'ai avancé, je me suis fait une raison. Mais même en avançant, il nous restera toujours le souvenir de ces êtres cher qui nous ont accompagné dans une période de nos vies, qui nous ont marqué, que l'on a aimé. Et tout ces souvenirs, je les garde généralement pour moi, mais j'avais envie de vous les partager aujourd'hui.

Parce que vous pourriez être mon enfant, il aurait pu avoir votre âge. Et j'aurais aimé l'aidé dans les moments difficiles de sa vie. C'est pour cela que j'ai envie de vous aider. Parce qu'il aurait pu être vous, il aurait pu être Metias, il aurait pu être n'importe qui de votre âge.

Tendrement,

Sylvie.

Morgan.e.Where stories live. Discover now