Lettre 19

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15 août 2018

Sylvie,

Quand vous m'avez proposé ce séjour, j'ai eu peur que mes parents refusent. Pourtant, je suis allé les voir, et je leur ai parlé de vous. De ma première lettre, et de ma colère lors de votre réponse. Puis, au fur et à mesure, de nos points communs, de notre douleur, et de nos échanges. J'ai ensuite enchaîné sur notre rencontre, et je leur ai parlé de toute l'aide que vous m'avez apporté. Au début, j'ai vu le visage de ma mère se fermer. J'ai eu peur qu'elle ne me fasse un discours moralisateur sur les inconnus, etc, et pourtant ça n'a pas été le cas. Elle a juste affiché une mine triste, très triste.
Alors, j'ai compris. Elle s'est sentie mal d'avoir été incapable de m'aider là où vous avez réussi à le faire.

Le soir, je suis allée la trouver, et je lui ai parlé longuement. Elle n'était pas une mauvaise mère, loin de là. Mais elle était humaine, et ne pouvait pas réussir dans tous les domaines. Et quoi qu'il arrive, elle serait toujours ma mère. Puis, elle m'a pris.e dans ses bras, et m'a dit : "Je veux rencontrer celle qui t'as redonné le sourire." Cette phrase, elle aurait pu la servir à une petite amie. Et pourtant non, elle parlait de vous Sylvie, ce qui venant de ma mère, en disait long.

J'ai d'abord eu peur que le feeling ne passe pas être vous : vous êtes tellement differentes ! Et pourtant... Vous vous êtes merveilleusement entendu. Au point que tout les dimanches, vous mangez désormais avec nous, qui l'eut cru !

Me voilà actuellement avec vous, dans cette maison, à écrire ces mots accompagné par le doux roulement des vagues. Cette même musique, qui, ce matin, quand nous avons ouvert l'urne de Métias, a accompagné les cendres, et les a laissée voler, flotter au dessus de l'eau, avant de disparaître. Maintenant, Métias est partout. À jamais avec moi, avec chacun d'entre nous. Son souvenir n'est plus une ombre, mais un rayon de lumière. Et je sais que son plus grand souhait, c'est que je sois heureux. Que nous soyons heureux.

Cette année j'ai beaucoup appris : autant en cours, que personnellement. Me voilà avec mon bac en poche, des amis en béton, le soutient de mes parents, et votre bienveillance à mes côtés. Je le sens, je suis prêt pour me lancer dans la vraie vie. Et sans vous, ça n'aurait peut-être jamais été possible. Vous avez ma reconnaissance éternelle.

Morgan.e., le garçon féminin.

Taquapax
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