➳Chapitre 42 : Droit dans les yeux

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| S K Y L L E R

Le vide.

Le néant, et même pire, un trou noir , un putain de trou noir.

Chaque fois que mes yeux se ferment, que j'essaie de restituer les événements de cette nuit ou que j'essaie de trouver la raison pour laquelle je suis ici, mes pensées sont comme, aspirées par un trou noir.

J'ai un tas d'idées à mettre au clair mais tant de faits abstraits dans la tête. Des questions, des images, des mots. Un tout qui n'arrête pas de m'embrouiller.

Je ne sais où je suis, ce que je fais là, ou bien ce que j'ai pu faire pendant ces dernières heures. Pourquoi le stupide sourire plaqué sur mon visage ne veut pas s'enlever ? Pourquoi mes lèvres sont enflées ? Mes joues aussi rouges ? Et bordel de merde qu'est-ce que je fais en robe de soirée, toute seule, en haut d'un toit ?

Je suis bien consciente que leurs réponses n'arriveront pas en restant là, debout, la tête enfouie dans mes mains. Mais j'en ai besoin.

Je prends une grande bouffée d'air et souffle .A ces questions insensées, je dois encore ajouter la mission des SD. Je ne peux quand même pas lui faire ça. Je peux pas cambrioler la maison de Jonathan. Même s'il m'a menti, même s'il m'a caché des choses, je ne peux pas.

Mais je suis incapable de refuser.

Je me surprends à penser que, pour une fois, je ne peux me permettre de désobéir quelqu'un. Surtout pas lui .Surtout pas Eduardo. Pas maintenant. Pas après ma soit disant "fuite".

Je suis sûre que des rumeurs ceux sont répondues sur moi. Caleb et Evan sont surement allés lui raconter des choses. C'est pourquoi, je dois me rattraper avant qu'il ne soit trop tard. Avant qu'il ne décide de se retourner contre moi. Il en est capable, c'est justement pour ça que j'ai peur.

Mais qu'est-ce que je raconte ? Je secoue vivement ma tête et me donne une tape au cerveau. Depuis quand les paroles des autres m'effraie ? Ou bien qu'une personne arrive à me dicter ce que je dois faire ?

Je serre les dents et déplie mes yeux. Il faut que je me ressaisisse. Ce n'est pas mon genre de faire ça.

Enfin du moins, plus maintenant.

Au fond, je m'en fous de ce qu'il peut bien faire. J'agirais comme bon me semble. Si j'ai envie de dévaliser le bâtiment des Adams, je le dévaliserais. Si l'envie me manque, je n'y ferais rien.

Un klaxon bruyant me fait soudainement sortir de mes pensées. Je m'avance vers ce bruit mais manque de tomber par terre. Mais qu'est-ce que ? Je m'appuie sur la rambarde en fer devant moi et me relève en lâchant un juron. Mes chevilles me font un mal de chien. Mon regard se baisse lentement sur mes pieds alors que mes poings se sont instinctivement serrés. Je crois que je vais commettre un meurtre.

Comment est-ce que j'ai pu marcher avec des chaussures pareilles et être toujours en vie ? De mon plein gré, je suis prête à parier que je n'aurais, au grand jamais, eu l'idée de les porter. Déjà, parce que je souhaite par précaution, éviter les risques d'opération du tendon ; mais aussi, parce le fait de faire jalouser les autres échasses que portent les filles de mon âge, ne m'a jamais vraiment traversé l'esprit.

Je les examine un instant avec attention avant d'en tirer une conclusion. L'explication la plus logique que j'arrive à trouver est Gabriel. Cette histoire sent le Forez, tout craché. Je suis quasiment sûre qu'il est derrière tout ça. Il m'a surement forcé à porter ces horreurs.

Juste, ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est le fait qu'il a réussi à trouver la même paire d'escarpins noirs qu'on m'avait offert à mes quinze ans. D'un coup, des images floues me reviennent à l'esprit. Ah mais oui, je lui avais demandé de me prendre des affaires pour ... pour...

JUST BAD LIAR | SLOW UPDATEDär berättelser lever. Upptäck nu