➳Chapitre 44 : Mercy on his soul

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❈ | J O N A T H A N

Sensation de merde.

Je sais pas ce qui m'arrive . Cet afflux d'informations me donne mal à la tête . Je me demande quand elle arrêtera . Quand cette sensation de merde qui me bouffe de l'intérieur va cesser . J'arrive plus à réfléchir correctement.

Tout mon corps est engourdi. Je sens plus rien. 

Sauf ce foutu cœur, qui bat, et qui fait mal, vraiment mal . Mon cerveau fulmine . Il est brûlant . Je pensais que prendre une douche glacée arrangerait la température , mais ça n'a rien changé.

Je sais pas ce qui m'arrive .

Je me sens con. Mais alors là totalement con de pas l'avoir reconnu . Je comprends pas ce qui s'est passé cette nuit là .

Je sais pas pourquoi je me sentais aussi bien avec elle . Je veux dire , en tant que potes , c'est sûr que quand on est tous les deux c'est normal que ça soit le cas. Mais ces jours-là , ces deux nuits qu'on a passé ensemble , c'était différent.

On était bourrés , on a merdé , mais on était bien.

Et ça , ça me fout les nerfs .

Parce que je comprends pas . Je sais pas pourquoi mon cœur menace de sortir de mon torse , je sais pas pourquoi je me sentais aussi vivant quand on parlait ensemble, je sais pas pourquoi j'arrive pas à l'enlever de ma tête. JE SAIS PAS PUTAIN !

Et j'ai essayé . J'ai cru que le pilon pourrait changer quelque chose , qu'il pourrait me faire oublier son visage comme à avant . Il faisait que masquer le mal-être le temps de la défonce , pour faire revenir le bordel qui habitait ma tête , avec plus force , dès la fumée dissipée.

Le seul remède assez efficace que j'ai trouvé , c'est celui qui m'a collé aux basques jusqu'à présent, celui qui m'a suivi depuis mes dix ans : la douleur.

Je serre les poings tellement forts que mes jointures virent directement au blanc. Je fais face à la douleur pour m'échapper de la réalité.

La douleur naissante qui frappe mes doigts me soulage un instant , je ferme les yeux pour m'en délecter. Cette sensation d'adrénaline qui empli chaque parcelle de mon corps me rendait fou à une époque, mais j'avais réussi à la contrôler.

Seule la douleur avait ce pouvoir sur moi , celui de me faire oublier tout le reste . Celui de calmer mon tempérament d'hyperactif , d'enlever mon anxiété , d'ordonner mes idées.

A cet instant , c'est tout ce qu'il me faut , tout ce dont j'ai besoin, car mes putains de pensées ne font que se bousculer dans ma tête .

Mon âme . D'une manière presque inexplicable , s'anime à chaque coups , chaque collisions , chaque choc contre ce punching ball devant moi .

Je cogne jusqu'à ce que mes phalanges soient en sang . Je cogne jusqu'à ce que les événements de cette nuit arrêtent de se rejouer dans ma tête. Mais c'est impossible .

Cette sensation de merde revient , alors , je continue de cogner.

Ma mâchoire se contracte , mes dents se serrent , mes yeux s'ouvrent . Le besoin de frapper dans n'importe quoi me démange les mains . C'est juste horrible cette sensation , de ne plus se sentir soi-même , de perdre la notion du temps , tellement les sentiments s'emmêlent.

Sensation de merde .

Je tente de réprimer la colère qui m'incendie les veines , mais comme toujours , elle arrive à prendre le dessus .

La soirée d'hier me repasse une énième fois dans la tête. La danse , le baiser , le toit .

Elle apparaît constamment dans mon esprit . A chaque coup , chaque collision , chaque choc . Elle est là , elle m'obsède .

JUST BAD LIAR | SLOW UPDATEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant