➳ Chapitre 50 : La rancoeur du mal

11.6K 426 582
                                    

❈ | S K Y L L E R 

Je.vais.bien.

Le sang bat dans mes oreilles, je suis abasourdie et sonnée. Mes muscles sont tendus , mon cerveau essaye encore d'assimiler tout ce que je viens de comprendre. J'ai l'impression d'être dans un cauchemar , et je l'espère au plus profond de moi . J'espère me réveiller demain et constater que toute cette histoire est fausse, ou totalement inventée par mon subconscient. J'en ai l'estomac retourné.

Mais , je vais bien.

Et quand j'aperçois les brindilles bouclées qui pendent dans ses mains , le collier de coquillage et la fleur de vahiné , mon sang se glace. Moana.

J'essaie de me convaincre que cet homme qui se tient devant moi n'est pas la personne que je crois. Que ce rouquin musclé et barbu , à la chemise blanche tachée et la cravate pendante n'est pas l'ami que je connais. C'est lorsque qu'il s'avance vers moi que je me rend compte qu'il dégage une aura bien particulière, comme si le monde s'arrêtait de tourner lorsqu'il est dans les parages. Sa démarche est assurée et dégage une sorte de ...froideur.

Gabriel : " Qu'est-ce que tu fais ici Skyller ? " Ses bras se croisent lorsqu'il parvient à se tenir devant moi.

Mon coeur se débat. Mon pouls est à pleine puissance. Voir mon ami devenir du jour au lendemain une ordure est atroce. C'est douloureux. Dans la foulée, j'ai un tas d'émotions qui s'emparent de moi , passant par le goût de le gifler , de crier , de partir d'ici.

Moi : " Trois questions. Réponds juste à ces trois questions. Est-ce que ça t'a fait plaisir de le faire souffrir ? Surement. Est-ce que tu comptais me mentir encore longtemps ? Sans doute. Et est-ce que tu penses que je vais bien réagir en apprenant que tu jouais un double-jeu pour pouvoir tuer le père de mon meilleur ami ? "

Jonathan lui faisait confiance. JE lui faisais confiance. Je lui faisais confiance bordel !

Et ses paroles qui me semblaient sages prennent enfin sens . Lorsqu'il m'a enseigné que si un rien n'est que mensonge, alors le tout l'est aussi, qu'un seul mensonge peut mettre le doute sur chaque vérité. Je ne pensais pas que ces mots s'appliquer pour lui , qu'il allait me retourner le cerveau aussi facilement.

Gabriel : " Je n'ai pas à me justifier . Il devait payer. "

J'aurai du trouver louche le fait qu'il soit l'entraîneur de tant de gangs. J'aurai du trouver louche qu'il me demande des informations sur la famille de Jonathan . J'aurai du faire tellement de choses que, maintenant je regrettes. Je regrettes de l'avoir rencontré.

Moi : " Ça ne t'autorisais pas à le tuer ! " Je me débats pour me libérer mais ces câbles ne font que se resserrer autour de ma chair.

Gabriel : " Il n'est pas encore mort . " Son ton sec me fait frissonner.

Ma salive traverse difficilement ma trachée. Quand il goûte au verre de cognac dans son autre main , je ne peux m'empêcher de serrer les poings. Comment ose-t-il ! Et lorsque je sens un liquide visqueux jaillir brutalement sur mes paupières , mes yeux se plissent automatiquement. Le sang que crache le père de Jonathan me dégoutte. Il circule sur mes joues , se faufile par-dessus mon nez et je mords ma lèvre avec tellement de force pour l'empêcher de rentrer dans ma bouche.

Gabriel : " Tu vois. Il est encore vivant. J'ai encore du travail à faire alors si tu ne veux pas subir le même sort , je te conseilles de te taire et d'attendre que j'en ai fini avec lui avant de tracer ta route . Compris ? "

Moi : " Je ne partirais pas sans lui. " Je baisse suffisamment la tête pour que mon épaule puisse nettoyer le liquide nappé sur mes lippes .

Gabriel : " Je ne me répéterais pas . "

JUST BAD LIAR | SLOW UPDATEWhere stories live. Discover now