➳ Chapitre 47 : Saisis tout mon être

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| S K Y L L E R

Un battement , puis autre .

Un frisson, une fusion , une illusion.

Ils se succèdent , ils s'accélèrent , et me dévorent à petit feu. J'ai l'impression d'être ivre . Ivre de cette sensation folle qui me gagne.C'est étrange . Ce mélange de frustration et de bien-être intense . Je vacille entre les deux , titube sur un fil.

J'aimerais dire que le contact ne provoque rien en moi. J'aimerais vraiment.

Mais voilà que mon cœur , mon corps, et mon âme me lâchent. Un foutoir de sentiments m'enivrent la tête. Mes pensées s'embrassent. Les mots s'enlacent. Le désir me surpasse. 

Et , dans un élan , je sens mes lèvres succomber à ce baiser. J'ai perdu le contrôle.

Je le sais , je le sens.

Mon cœur bat à tout rompre , prêt à exploser sous ma poitrine. Mes mains qui jusqu'à présent restées figées , se trouvent à caresser son dos musclé tandis que je m'abandonne à ce jeu sournois .

Cette sensation est malsaine. Mais, j'y peux rien . Tout comme lui , j'en ai besoin . Je sens cette rage , toute cette haine réciproque se déverser dans ce baiser . On est comme aimantés , dévorés par les démons de la colère , consommés par la fureur .

Dans ses yeux je vois la même lueur que je vois dans les miens le matin dans le miroir. Je vois de la rage , de l'amertume , de la souffrance . 

Mes ongles s'ancrent dans sa peau alors que ses lèvres s'activent contre les miennes. Ce baiser est furieux, passionné , endiablé. J'ai l'impression qu'on parle la même langue . Qu'il s'adonne aux mêmes pulsions , aux mêmes addictions que moi.

Jonathan grogne et resserre la poigne qu'il a sur mes bras , me forçant à soupirer de plaisir. Nos cœurs tambourinent . La douce sensation de chatouillement fait que mes orteils se courbent de désir. Nos langues s'entremêlent. On se bat avec nos bouches comme on se battrait sur un ring. Et de ses caresses de langue en découle une haine exaltée.

Jonathan : "Dis-moi d'arrêter..." Il murmure en glissant ses lèvres sur mon cou.

J'aimerais . Bordel. J'aimerais qu'on s'arrête mais la sensation est trop bonne . Les mots ne sortent pas , mes gestes se liguent contre moi . Mes mains passent de son dos à ses cheveux et se perdent dans ses mèches sombres et soyeuses. Je ne suis jamais sentie aussi vivante, aussi désireuse de l'avoir prêt de moi . Et comme réponse , je capture ses lèvres dans un geste lent, j'accroche mes jambes à son corps saillant.   Cette sensation est tellement puissante que j'ai l'impression de me noyer dans le capharnaüm de mes émotions.

Qu'est-ce qu'on fout bordel ? On s'engage sur une pente dangereuse.

On déverse notre haine dans ce baiser, on se canalise , on s'embrasse pour ne pas se tuer.

Je ne sais pas ce qui me prend . Goûter aux délices de ses lèvres me procure un second souffle . Un sentiment déroutant , enivrant.

Soudainement , manquant d'air , il me détache de ses lèvres pulpeuses.

Sa respiration est haletante. La mienne aussi.

Ses iris ténébreux scrutent les miens . Nos fronts sont recouverts d'une fine couche de sueur et reposent l'un contre l'autre. Nos regards s'entremêlent . Nos souffles se saccadent. Son odeur m'entoure, l'effluve suave d'Hugo Boss me fait frissonner .

Jonathan me fixe .

A cet instant même , mon cœur est figé. Mes yeux sont comme,hypnotisés par les siens . Qu'est-ce qui ce qu'il vient de se passer ?

JUST BAD LIAR | SLOW UPDATEWo Geschichten leben. Entdecke jetzt