Chapitre 17 [Elijah]

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   Mon genou me fait mal, terriblement mal. Je ne peux plus marcher tellement la douleur est devenue insupportable. Je traîne donc ma jambe avec difficultés.

   Mais je suis lent, et bruyant. Les coups de feu pourraient se rapprocher de ma position à n'importe quel moment et je ne suis pas en mesure de fuir. Pire que ça, avec mon mètre quatre-vingts et ma démarche, je suis une proie facile, du genre qu'on repère à dix mètres à la ronde.

   Je ne peux pas prendre ce risque. Je ne veux pas rester ici, dans ces bois, pour toujours. Je ne veux pas que mon cadavre soit mangé par des bêtes ou par des cannibales.

   La décision m'est alors plus qu'évidente: si je dois être lent, autant l'être discrètement. Je me laisse tomber au sol comme une charge morte et commence à ramper en veillant à tourner ma jambe vers l'extérieur pour éviter que mon genou ne touche le sol.

   J'ai toujours aussi mal, c'est peut-être même pire encore. Et puis, je me rends vite compte que je ne suis pas plus discret, loin de là. A défaut de me voir, on m'entendra sans la moindre difficulté. Bref, une mauvaise idée de plus.

   Mais, pourtant, je ne me releverai pas. Mon corps n'en a plus la force, je le sais. Tout ce qu'il me reste à faire, c'est ramper en espérant trouver une fin à ce calvaire... s'il y en a une.

   Au bout d'un moment, les coups de feu s'arrêtent. Le brouhaha de mon corps se trainant sur le sol sans la moindre once de grâce est le seul son qui se fasse entendre à présent. Pas de chant d'oiseau, pas d'écureuil courant d'un arbre à un autre, pas même un courant d'air sifflant dans les feuilles des grands arbres qui m'entourent.

   Je dois m'arrêter au plus vite... Mais je ne peux pas rester à découvert non-plus. Je commence à chercher une cachette aux alentours. Rien.

   Je vais devoir me poser contre un arbre en espérant être du bon côté du tronc. C'est ce que je fais: je prends sur moi et utilise le peu de forces qu'il me reste pour ramper jusqu'à l'arbre le plus proche, un immense sapin.

   Je m'adosse à son tronc et reprends mon souffle. Je serais presque soulagé si ma respiration beaucoup trop bruyante ne risquait pas de me trahir.

   Au bout de quelques minutes, mon souffle se calme, il redevient presque silencieux. C'est alors que je le perçois, ce son. Des pas foulant le sol.

   Mon corps se fige. Je ne pourrais pas fuir. Ils se rapprochent de moi. Ma respiration se coupe. J'espère que c'est Calleigh, Ivy ou Noah... Ou n'importe qui mais pas...

   La silhouette fait le tour du tronc, me permettant de l'apercevoir. Et merde!

     À suivre...

Last Days of SummerWhere stories live. Discover now