Chapitre 20 [Ivy]

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   J'hésite. Calleigh aussi. Pourquoi? Parce que nous n'avons aucune idée de ce que fait cette maison vétuste au milieu de bois aussi grands et denses.

   Nous ne savons pas non plus si elle est encore habitée et, si c'est le cas, qui l'habite et pourquoi.

   Je me lance. Je place ma main tremblante sur la poignée qui a l'air aussi fragile que la cheville de Calleigh et appuie dessus. La porte grince lorsque je la pousse.

   Calleigh regarde l'intérieur de la maison au-dessus de mon épaule pendant quelques secondes. Personne. Pas même un animal.

   Après avoir vérifier que personne ne nous observait, nous rentrons. L'endroit semble être abandonné depuis des années.

   Pourtant, quelque chose ne va pas: la poussière au sol est repartie inégalement. Les angles de la petite pièce dans laquelle nous nous trouvons sont plus blancs que le milieu.

   Calleigh, de son coté, se dirige vers la petite table et détaille les trois conserves qui sont dessus. Au bout d'un instant, elle se tourne vers moi et me regarde avec inquiétude:

   - Elles se périment dans plus d'un an...

   - Quoi?

   - Je crois que quelqu'un habite ici, Ivy.

   - Merde! Il faut qu'on trouve de quoi se défendre. Vite.

   Nous regardons autour de nous. Il y a quelques étagères avec des bibelots plus poussiéreux que le sol. Des boules à neiges dont l'eau est étonnamment trouble mais aussi quelques photos.

   La plupart ressemblent à celles qui se trouvent dans les cadres photos quand on les achètent. Pourtant, deux d'entre-elles ont l'air plus vraies, naturelles, faites avec un appareil amateurs.

   Je souffle dessus pour mieux voir les visages et un nuage de poussière se forme devant moi. Je m'essuie les paupière et regarde les images. Sur la première, il y a une femme seule et sur la seconde, un couple. C'est la même femme blonde au sourire radieux et l'homme, quant à lui, est assez petit, et brun.

   A en juger par la qualité des photos, il s'agit polaroids mais elles ne sont pas récente. D'ailleurs, la coupe mulet de l'homme et les cheveux crêpés de la jeune femme confirment bien cette hypothèse.

   J'entends un bruit. Je me tourne immédiatement vers Calleigh qui me montre silencieusement une porte sur notre droite.

   Sans réfléchir, je la suis. Ni elle, ni moi n'avons envie de nous faire surprendre par le ou la propriétaire des lieux.

   Calleigh me tire par le poignet tout en boittant vers la petite pièce sombre. Avant de franchir la porte, j'ai tout juste le temps de regarder une dernière fois la pièce principale. Près d'une des petites commodes, il y une hache dont la lame est imbibée de sang. Ma gorge se noie immédiatement.

   La petite pièce annexe est plongée dans le noir si bien que, avant de refermer la porte derrière nous, nous avons tous juste le temps de repérer un grand canapé derrière lequel nous nous cachons sur le champ.

   A peine sommes nous installées que la porte s'ouvre à nouveau et des pas lourds se font entendre. Je retiens ma respiration ce qui n'empêche pas mon coeur de battre la chamade.

   Finalement, l'individu repars, me laissant à peine le temps d'appercevoir sa silhouette à travers le petit trou du dossier du canapé. Il est grand, bien plus grand que l'homme du polaroid.

   Mais il y a quelque chose d'autre, sur le mur d'en face. On dirait... non, ce n'est pas possible... c'est... si, c'est une personnes accrochée au mur par les poignets et les chevilles.

   Calleigh me tapote l'épaule. Je comprends parfaitement à son regard qu'elle veut savoir ce que j'ai vu. Je la regarde droit dans les yeux et articule:

   - Elijah.

     A suivre...

  

Last Days of SummerWhere stories live. Discover now