Chapitre 24 [Ivy]

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   Un pas devant l'autre.

   Allez, Ivy, Allez. Tu peux le faire.

   Un pas devant l'autre. C'est pas le moment de te casser la figure.

   Mais la montée est de plus en plus difficile, éprouvante. Le sommet me semble être aussi inaccessible que la Lune. Pourtant, je dois le faire, je n'ai pas le choix... Ou, sinon, nous finirons tous comme July.

   Des images de son corps tout tailladé et recouvert de son propre sang me viennent à l'esprit. Non, non et non, je ne peux pas laisser ça m'arriver. Je ne peux pas le laisser nous faire ça.

   Alors, je mets un pied devant l'autre, l'un après l'autre, et je puise dans les dernières miettes d'énergies dont dispose mon corps. Je sais qu'une partie de cette énergie est due à l'adrénaline et que, quand elle s'en ira, je ne serai plus capable de bouger.

   Mais celui qui me poursuit, lui, est bien vivant. On dirait que le coup de poêle de Noah ne lui pas fait grand effet...

    Je peux entendre ses pieds claquer la terre sèche de ce mois d'août et réduire la distance entre nous. Il me rattrapera, ce n'est qu'une question de temps.

   Plus vite, Ivy, plus vite.

   Mes pas s'enchaînent à toute vitesse si bien que je craint que mes pieds ne s'emmèlent bientôt pour me laisser au sol telle une biche touchée par la balle du chasseur, attendant sa fin imminente.

   Allez, Ivy, tu peux le faire.

   Je regagne un peu d'énergie et bats mon propre record de vitesse (ce qui n'était pas bien élevé jusqu'à présent). Désormais, je comprends totalement ce que veut dire l'expression courir comme si sa vie en dépendait.

    Plus vite! Plus vite!

   Je suis presque au sommet. Il se rapproche. Dans quelques secondes, tout sera terminé: je serai soit miraculeusement vivante, soit morte.

   C'est la dernière ligne droite, tu peux le faire.

    Du gris. Ça fait des jours que j'en ai pas vu. Une route. Je mets bientôt les pieds sur le bitume brûlant de cette fin de journée estivale qui marque mon retour à la civilisation et surement même ma mort.

   Soudain, les lumières jaunes m'aveuglent. Je m'arrête au milieu de la route, incapable de bouger. Je m'effondre même.

   Mais je ne me fais pas arrêté. J'entends un violent coup de frein, des cris et surtout un ultime coup de feu.

   Quand je reviens à moi, un homme en combinaison noire est penché au-dessus de moi. J'ai un mouvement de recul, trop faible pour que je recule vraiment d'ailleurs.

   - C'est bon, on ne te fera aucun mal... Je suis pompier, on va t'emmener à l'hôpital le plus proche. Comment t'appelles-tu?

   - I... Ivy.

   - Tu es chanceuse que les policiers t'aient trouvée, articule-t-il avec un sourire bienveillant mais terriblement gênant quand on vient de passer plusieurs jours dans les bois.

Last Days of SummerWhere stories live. Discover now