Chapitre 15

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Le lendemain après-midi, Morgane, Geneviève, Jenny et Corinne avaient du temps libre et partirent faire un tour de canot. Elles se placèrent deux par deux et pagayèrent tranquillement sur le lac tout en papotant.

-         Avez-vous vu Jasper dernièrement ? leur demanda Morgane.

-         Pas depuis quatre jours, répondit Geneviève. Personnellement, ça ne me dérange pas de ne pas voir sa maudite face de...

-         D'accord, on a compris, la coupa Jenny. À ce qu'il parait, il serait malade, mais je n'y crois pas une seule seconde.

-         Moi non plus, fit Morgane en soupirant. C'est vraiment étrange...

  Un peu plus tard, elles décidèrent d'aller explorer l'île au milieu du lac. Certains y avaient fait des feux et avaient laissé des déchets. Elles ramassèrent donc, à la demande de Geneviève, qui était la plus écolo des quatre.

-         Regardez là-bas, leur dit-elle.

-         Où ça ?

-         Au loin, là-bas. Il y a une petite éclaircie. Vous voyez ?

-         Oui.

-         C'est là qu'habite Jasper.

-         C'est au milieu de nulle part.

-         C'est sans doute pour cela qu'il y a tant de ragots à son sujet.

-         Mouais.

-         On y va ?

C'était sorti tout seul de la bouche de Morgane.

-         Es-tu tombée sur la tête ! S'exclama Geneviève. Ils sont fous. Je ne me pointerai jamais là-bas.

-         En fait, dit Jenny, c'est hors limite, alors c'est interdit. Si on nous surprenait là-bas, nous serions expulsées du camp.

-         Ouais, c'est vrai, approuva Corinne. J'aurais tout de même aimé voir sa maison.

Et Morgane aurait bien aimé savoir pourquoi il s'absentait aussi longtemps. Quelque chose lui disait qu'il l'évitait.

Elles retournèrent au camp de bonne humeur. Ce soir-là, les moniteurs organisèrent une chasse au trésor et tout le monde s'amusa bien. Morgane pris bien soin de rester en compagnie de d'autres personnes afin de ne jamais se retrouver seule. Elle se coucha aux petites heures du matin.

En plein milieu de la nuit, Morgane se réveilla en sursautant. Elle avait le front en sueur et son chandail était détrempé. Ses doigts étaient tout engourdis, comme si elle avait dormi dessus.

La jeune fille toucha son front et se rendit compte qu'elle faisait de la fièvre. Qu'est-ce qui n'allait pas avec elle ? Avait-elle attrapé un virus ?

Elle songea que si elle était vraiment malade, peut-être que son père voudrait qu'elle rentre à la maison. Ou peut-être qu'il ne la croirait pas et penserait qu'elle inventait une excuse pour rentrer à la maison.

Morgane se leva et décida d'aller aux toilettes, qui se trouvaient dans un petit bâtiment trois chalets plus loin. Elle enfila le chandail à Jasper et empoigna sa lampe de poche.

Le soleil n'était pas encore levé et la nuit encore obscure, ce qui la contraignit à se dépêcher. Elle fit un rapide aller-retour aux toilettes et retourna à son chalet mais, au moment ou elle s'apprêtai à monter les marches du camp, quelque chose bougea à quelques mètres d'elle, la faisant sursauter. Elle brandit sa lampe torche pour voir ce qui se passait et sursauta vivement lorsque le faisceau éclaira un animal. Morgane plaqua la main sur sa bouche pour s'empêcher de crier lorsqu'elle vit le loup à quelques pas d'elle. Celui-ci la fixait, immobile.

La jeune fille n'avait jamais vu cet animal à l'exception de la télévision. Était-il dangereux ? Si elle bougeait, allait-il l'attaquer ?

Elle n'eut pas à réfléchir longtemps car, d'un mouvement, le loup avait disparu.

Morgane poussa un long soupir de soulagement, puis s'empressa de regagner l'intérieur du chalet. Jamais plus elle ne sortirait en pleine nuit.

Il lui semblait que ce n'était la première fois qu'elle se le promettait.

La pêche aux sortilègesWhere stories live. Discover now