Chapitre 32/ Traumatisme

1.7K 157 119
                                    


Printemps 2022. Deux mois plus tard.

Newt observait avec intensité cette grande affiche publicitaire. Elle prenait toute la largeur d'un long mur, avec pour thème la lutte contre la chasse. Bien qu'elle était abîmée, déchirée à cause des intempéries passés, il pouvait voir la photo d'un magnifique cerf, en train de regarder devant lui dans une belle forêt verte. Cette vision lui fit rappeler plusieurs souvenirs.

Plus exactement, il se souvenait avec facilité de sa solitude qu'il avait ressentit quand Thomas était gravement blessé. Dans une simple forêt enneigé, il avait rencontré l'homme le plus suspect et le plus mauvais qu'il soit. Janson hantait parfois ses cauchemars. Il le voyait l'étrangler, lui donner des coups physiques tant il avait été traumatisé par cet événements. Il se souvenait par la suite de la peur, de la frayeur qu'il avait ressentit et surtout, du soulagement lorsqu'il se réveillait. Plusieurs fois, Thomas le retrouvait tout tremblant.

Il ne lui disait rien, comprenant que le plus jeune ne voulait pas en parler, mais oublier. Alors il laissait ses gestes faire le travail. Il le prenait dans ses bras, lui caressait le dos, tous ces petits gestes qui pouvaient le réconforter un minimum.

- Newt ! S'exclama soudainement la voix du brun, qui se trouvait à quelques mètres de lui.

Le blond détacha ses yeux de l'affiche, puis se tourna vers lui.

- Tu ne m'écoutai pas. Continua Thomas. Regarde. Il indiqua un grand panneau au dessus d'eux, indiquant que l'hôpital Saint-Marie se trouvait non loin de cette autoroute déserte, là où ils se trouvaient actuellement. Nous sommes plus très loin.

Newt ne répondit pas, encore dans ses diverses pensées. Il se déplaça, suivit de Jacks qui n'arrêtait pas de marcher à ses côtés, puis il passa devant le plus vieux pour marcher devant. Thomas le regarda faire, songeur. Depuis ce qu'il s'était passé durant l'hiver, le comportement du jeune blond avait comme sombré. Il était rare de voir son sourire angélique, rare de l'entendre dire des blagues ou des phrases inappropriées durant une situation dangereuse.

Le brun savait, au fond de lui, ne pourquoi de ce changement. Son affrontement avec Janson l'avait clairement vacciné. Mais pas que. Des fois, la nuit, Thomas l'entendait parler durant son sommeil. Il disait des phrases incompréhensibles ou parfois un prénom qu'il disait distinctement. Aris. Il ignorait qui il était pour le jeune blond et était curieux. Mais il ne lui en parlait pas, ne voulant pas le blesser d'avantage. Après tout, tout le monde avait ses secrets.

Lui-même gardait encore des souvenirs d'Allan. Alors il ne disait rien. Il se contentait juste de rester à ses côtés, priant d'un côté, qu'un jour, qu'il retrouve le sourire. Ils continuèrent de marcher durant quelques minutes, dans un silence reposant. Il faisait beau, le feuillage vert des arbres poussaient, faisant sortir également des couleurs printanières. Soudain, une idée vint dans l'esprit de Thomas pour essayer de faire parler un peu plus le jeune blond.

- Tu vois, par un jour comme ça, je me serrais assis dans de l'herbe et j'aurai joué de la guitare.

Newt lui lança un regard furtif, puis il se remit à regarder droit devant lui. Mais pas de réponses de sa part, pas même un sourire. Thomas, attristé, continua de discuter.

- Quand on aura fini avec tous ça et si un jour je trouve une guitare, je t'apprendrai à en jouer si tu veux.

Le blond afficha à cet phrase un petit sourire. Pas un des plus expressifs, mais cette simple réaction fit battre plus vite le cœur du plus vieux.

- Ouais. Répondit enfin Newt. Pourquoi pas.

Puis il replongea dans ses pensées. Thomas était à la fois heureux de lui décrocher cette réponse, mais cependant il continua de s'en inquiéter. Puis, une question lui vint en tête, subitement. Est-ce que l'adolescent regrettait-il aussi leur rapprochement, le fameux jour où leurs lèvres s'étaient enfin trouvées ? Ça aussi, le brun l'ignorait. Depuis le baiser, le jeune blond avait comme gardé ses distances. Il se laissait prendre dans ses bras, se laissait caresser les cheveux.

The Last Cure (Newtmas)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant