3. The best proof of love is trust

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J'avais rencontré Leïa en soirée, trois jours après être sorti de prison pour la première fois. C'était huit ans auparavant, et j'avais ce soir-là eu l'idée de sortir m'amuser avec Yann. Le tatoueur m'avait emmené dans une boîte assez branchée, et il y avait même une petite piscine dehors pour ceux qui aimaient faire des folies. Malgré tout, les gens qui s'y trouvaient avaient l'air plutôt coincés. Ça ne m'avait pas plu au premier abord, tout simplement car je n'arrivais pas vraiment à me détendre. C'était le comble, je sortais d'un centre de désintoxication et de prison et j'étais là, prêt à tuer tout ce travail si durement acquis.

On avait chacun commandé un verre d'alcool pour nous mettre dans le bain. Pour ma part, ça avait été un bon verre de tequila. Je faisais ensuite le tour du lieu. Il y avait quelques filles sympas, mais sans plus. J'attendais celle qui me tapperait dans l'oeil. Après un an en enfer, j'avais juste besoin de m'éclater. C'était ça l'objectif de la soirée avant tout.

Mon regard s'était alors dirigé vers l'autre bout du bar. Une brune y était assise et fixait son verre, comme si la boisson à l'intérieur allait lui révéler l'avenir. Et bizarrement, ça n'avait pas vraiment l'air de lui plaire. Elle était seule ce soir-là, et je ne savais pourquoi elle m'attirait terriblement. Cette jeune femme avait l'air plutôt simple pourtant... Pas vraiment mon style : le genre simpliste dans la vie, comme dans un lit.

C'était Leïa. Et sans plus réfléchir, j'avais laissé mon ami seul pour aller la voir. Elle n'avait rien d'extraordinaire, mais c'était une sorte d'aimant. Cette nuit-là elle était habillée d'une petite robe noire très discrète et ses longs cheveux détachés s'arrêtaient au bas de son dos. Ils étaient incroyablement brillants, et j'avais une folle envie de passer ma main dedans. Je m'étais donc decidé à aller lui parler. La discussion que nous avions échangée avait été assez ordinaire, bien qu'unique pour ma part, et je m'en rappelais parfaitement. J'avais pretexté ne l'avoir jamais vue dans ce lieu dont j'avais l'habitude (alors qu'en réalité c'était la première fois que je venais) et ça avait marché. Elle m'avait expliqué :

— Je suis arrivée ici il y a trois jours.

— J'allais te proposer un verre, mais apparement c'est pas une bonne idée. T'arrives même pas à finir celui que t'as devant toi ...

— L'alcool c'est bon mais ça me brûle un peu la gorge, donc je prends mon temps.

C'était la première fois que j'étais aussi doux avec une personne du sexe opposé. D'habitude, j'allais droit au but, prenant la main de la personne pour s'en occuper au plus vite. C'était comme si elle m'intimidait, et en y réfléchissant bien, c'était exactement ça que la brune me procurait avec de simples paroles : de l'intimidation. Sa voix était extrêmement douce et elle paraissait très terre à terre. Comme si elle réfléchissait toujours à ce qu'elle allait dire avant de le prononcer à voix haute, de peur de faire du mal à l'autre.

— Dommage, tu pourras pas me violer. Je suis pas un coup d'un soir.

Elle était assez lucide, et sa remarque m'avait arraché un sourire. D'habitude on ne me grillait pas si rapidement ... En un an sans pratique, j'avais du perdre en expérience.

— Pourquoi tu rigoles ? Les beaux gars comme toi, vous faites tous ça, non ? Vous faites comme si vous étiez sous le charme de la fille, mais au final vous la jetez une fois que vous avez eu ce que vous vouliez : une partie de jambes en l'air dans un lit. Je vous connais.

— Je suis beau ? C'est cool ça. Et non, si tu veux savoir, je suis pas un violeur de jeunes filles.

Au moment où j'avais prononcé ces mots, ses sourcils s'étaient froncés, comme si elle tentait de me cerner et de déceler si c'était un mensonge ou non. C'était effectivement un mensonge, le premier de la soirée mais pas le dernier. J'avais fait de très grosses conneries dans ma vie, la plupart sous l'emprise de drogues. Et j'en avais payé le prix fort.

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