JAYL

25. At the beginning

Nous revoilà là où tout a commencé, Taylor marche à côté de moi en saluant tout le monde. Finalement elle aime bien mon quartier pourri, sûrement car on se connaît tous malgré qu'on ne soit pas les meilleures personnes qui existent. Et puis, je suis là pour la protéger si il se passe quelque chose, ça sera toujours le cas. Ma fille a l'air de redonner le sourire à tous les drogués du coin mais peu importe, elle n'a plus peur de venir et elle est acceptée. Leïa vient même de temps en temps pour voir Taylor sur le ring. Ma fille adore la boxe, au début on y allait une seule fois par semaine, désormais on y va environ trois fois dans la semaine. Nous passons devant le coin de Leny ainsi que Will qui fument un joint confortablement assis sur un des bancs extérieurs. Taylor les salut et je fais de même. Finalement ils s'entendent bien, même si je fais toujours attention à que ces deux malades ne donnent pas n'importe quoi à mon petit ange. Taylor est bien trop curieuse, si bien qu'un jour elle n'a pas hésité à prendre mes cigarettes pour inspecter ce que c'était, Leïa est arrivée à temps. Est ce que je l'ai regretté ? Oui, Leïa m'a clairement sermoné. Désormais je fais attention à tout, Taylor est le genre d'enfants qui fait tout en discretion.

— Voilà notre patron et la minie princesse.

— Je suis pas une princesse, je suis une princesse boxeuse !

Will me lance un regard comme si je l'ai bien éduqué et je fais un bisou à Taylor. Les bisous c'est comme la drogue, on en veut toujours plus.

Après quelques minutes, je pars avec ma petite tête brune à la salle qui est entièrement rénovée. Leïa m'a demandé ce que je voulais faire de l'argent que j'ai gagné quand je lui ai annoncé la nouvelle. On en a discuté longtemps et finalement nous avions acheté une maison assez conviviale et j'avais gardé le reste en économie, j'ai vendu le manoir de mon père n'en ayant aucune utilité. Mais ma plus belle dépense est sûrement d'avoir racheté la salle de boxe. Dan a accepté, c'est une fierté pour lui apparemment. Il se faisait vieux et m'a donné les clés contre une belle somme pour sa retraite. Désormais, je suis le gérant mais aussi professeur par la même occasion. Sam m'aide et je ne me suis jamais senti si épanoui dans un travail. J'ai tout ce qu'il me faut et puis ça me tient à coeur de faire ça. J'entraine ces jeunes avec un bel objectif, une sorte de prévention. Personne ne m'a raconté son histoire en prison, mais j'imagine que je suis le mieux placé pour en parler à ceux qui veulent se lancer dans le vol ou la drogue. Mon rôle est d'éduquer ces enfants de la rue en espérant ne jamais les voir se faire passer les menottes. Ça n'a pas changé : les flics ça craint et ça sera toujours comme ça alors autant bien se tenir.

Je mets les gants de boxe à Taylor après lui avoir délicatement bandé les mains et j'enlève mon sweat puis mets les miens. Ma fille m'attend avec impatience en secouant ses jambes sur le banc du vestiaire, son regard analysant mon corps. C'est un de ses traits de caractère : l'impatience. Ça partira sûrement avec le temps mais en temps qu'enfant elle déborde d'énergie.

— Prête ?

— Oui !

Je la prends dans les bras et sors des vestiaires tout souriant. J'adore passer du temps avec Taylor, ça me rappelle que chaque instant est unique. Après plus d'une heure et demi de coups et de pleurs car "J'arrive pas à faire décoller le sac" qui fait le quadruple de son poids, nous sommes rentrés à la maison. Leïa prépare déjà à manger et après s'être chacun douché nous avons mis un film. Bien évidemment,  Taylor s'est endormie après seulement cinq minutes, alors qu'elle nous avait promis qu'elle était "grande" et qu'elle pouvait le voir en entier sans dormir.

Je prends sont petit corps endormi dans mes bras et Leïa en profite pour l'embrasser. La brune joue son rôle de mère à la perfection, je suis fier de faire parti du clan désormais. C'est après quelques secondes de marche que je glisse ma fille dans son lit et l'embrasse sur le crâne, non pas sans la réveiller par m'egarde.