4. The rules of the game change

3.1K 274 12
                                    


J'avais toujours été violent. Ça me faisait rire de participer aux bagarres du foyer et j'étais très rapidement devenu celui qui était redouté. J'aimais ça : la peur qui animait le corps des gens, les regards qui fuyaient le mien, c'était ... magique. C'était comme une sorte de coquille qui me protégeait. Après avoir été blessé dès mon plus jeûne âge en étant arraché à ma mère, la seule solution pour moi était de me montrer froid et méchant. Seules les personnes dignes de confiance arrivaient à me connaître réellement. Je me sentais puissant.

Le premier endroit où j'étais entré par effraction était une salle de boxe. Ce sport me fascinait déjà quand j'étais enfant, mais m'entraîner avec mes camarades m'attirait souvent des problèmes. À force de les blesser jusqu'au sang les repercussions étaient terribles. Alors j'avais sauté le pas. Un soir, je m'étais aventuré dans l'un des quartiers les plus pourris de Miami, et c'était à ce moment-là que je m'étais retrouvé devant le petit bâtiment.

L'endroit n'avait aucune alarme pour prévenir d'une quelconque infiltration. Ça m'avait bien facilité la tâche. J'étais donc entré puis j'avais frappé dans le sac toute la soirée. En bon débutant, je n'avais pas mis de protections bien évidemment, si bien que mes jointures s'étaient retrouvées recouvertes de liquide rougeâtre. Dès lors, c'était devenu mon occupation de tous les soirs. Mais par mégarde, j'avais fini par me faire prendre. Ça avait été ma première garde-à-vue. J'avais tout juste quatorze ans et mon assistante sociale m'avait lancé un regard noir quand elle était venue me chercher. Bizarrement, j'avais bien aimé aller au commissariat. Ici, j'avais de l'importance aux yeux des gens, même si c'était grâce à mes écarts ...

Après ça, j'avais eu droit à des cours de boxe. L'orphelinat me l'avait accordé pour que je puisse me défouler ... Ça leur permettait de se débarrasser du problème que j'étais pendant un moment, et le reste était venu tout seul.

À force de me battre, je m'étais fait plusieurs ennemis dans le quartier que je fréquentais tous les soirs, mais aussi des alliés... qui m'avaient fait tomber avec eux dans leur monde de débauche. Des groupes d'hommes bien plus âgés qui m'avaient appris quelques trucs, comme le fait que les policiers craignaient, parce que respecter la loi c'était pour les coincés. Ils vivaient tous dans la misère, dans des quartiers où tout le monde se connaissait et où la violence était un simple jeu. La plupart d'entre eux étaient des mecs sympas, quand on les connaissait bien. Ils étaient un peu violents sur les bords, mais ils faisaient ça pour survivre, tout comme moi.

Mon prof m'avait prévenu plusieurs fois que j'allais me brûler les ailes à force de transgresser les règles. Pour lui, se battre hors du ring était une aberration. Et j'avais compris bien trop tard qu'il avait raison. J'aurais bien aimé le revoir, c'était une personne exceptionnelle qui m'avait appris plein de choses sur la vie. Il était en quelque sorte le père que je n'avais jamais eu ... Dan était venu pour mon jugement, et il avait semblé triste, triste de voir que j'avais fini comme le reste de ses élèves : en prison. Avoir passé mon temps dans la rue avec les autres n'avait vraiment pas été une bonne chose. Ce n'était pas un bon exemple. Même si à l'époque, je ne m'en rendais pas compte. Je me sentais fort, libre de faire ce que je voulais. C'était magique comme sensation. Mais c'était encore une fois bien trop tard que j'avais compris que quoi qu'on fasse, on finit toujours par payer pour nos actes.

Mon regard était plongé dans celui de Leïa, et je la collai brusquement au mur. Dans quelques minutes j'allais regretter mon geste, comme bien souvent. Mais à ce moment-là, ça n'avait pas d'importance. Je ne me contrôlais plus. Son dos était collé contre le béton et je pris son visage d'une main, même si elle ne semblait pas vraiment d'accord.

J'avais été violent une seule fois avec elle, c'était lorsqu'un de ses amis de l'université lui avait demandé un rendez vous. Quand j'avais vu ce message sur son téléphone, je m'étais complètement emporté et ça avait mal fini. Elle n'avait pas arrêté de me dire que ce garçon n'était rien à ses yeux, mais je n'avais rien voulu entendre, et je l'avais giflée. Leïa était partie en pleurant avec quelques affaires dans un sac, et je ne l'avais pas revue pendant au moins trois jours. Pendant tout ce temps, je m'étais maudit de n'en avoir fait qu'à ma tête, encore une fois. Mais elle m'avait donné une deuxième chance, me faisant bien comprendre que si ça se dégradait encore une fois, c'était fini pour de bon. Après ça, j'avais été le petit ami le plus attentionné qui soit, mais j'avais fini par me noyer dans un mensonge qui avait causé ma perte.

JAYLWaar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu