11.Blood is thicker than water.

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Lorsque nous étions arrivés pour braquer la vielle femme vers minuit Jack avait fait la réflexion que le système d'alarme n'était pas enclenché. Je me rappelle avoir rigolé comme souvent, car dans ma tête ça avait été clair : la sexagénaire avait encore trop bu et avait oublié de mettre son alarme, ce qui rendait les choses encore plus simple. Mon ami déverrouilla la porte et je fus le premier à entrer, c'était magnifique. Un vrai décor de pourrie gâtée.

— Un jour je vais voler une banque comme ça je montrerai à tous ces cons que je suis un dieu.

— Ouai bien sûr, tu vas chercher les bijoux et les fringues. On voit après pour le reste.

Je roulai des yeux dû au caractère de Winston avant de partir visiter les pièces. Arrivé dans ce qui s'assimilait à un dressing j'enlevai mon masque pour mieux voir ce que j'allais voler. La joie de transgresser les règles s'immisçait déjà en moi, j'adorais mon job, mes muscles se détendaient. Après quelques minutes à prendre des bijoux mon regard resta planté sur une bague incrustée de diamants. Moi qui cherchais le bijou avec lequel j'allais faire ma demande en mariage celui là convenait parfaitement. La bague devait valoir des milliers d'euros, elle était aussi chère que Leïa à mes yeux, une perle rare, c'était ce qu'il me fallait pour l'épouser. Les diamants reflétaient à la perfection. Je la glissai dans ma poche en discrétion, voulant la garder pour moi tout en continuant de chercher des choses qui m'intéressait. On avait le temps de prendre ce qui avait le plus de valeur, le reste restait des broutilles à prendre en dernier recours. Il fallait ressortir d'ici avec le plus d'objets de valeurs pour les revendre aux meilleurs prix. Après une vingtaine de minutes mon talki-walki se mit à gresiller ce qui me fit souffler.

— Jay, la vieille est dans la baraque.

Je ne pris pas la peine de répondre, le blond adorait faire des blagues. On avait prévu ce coup depuis longtemps alors c'était impossible. Il faisait ça à tous les coups pour me faire peur.

— Très drôle, repondis-je. Laisse moi prendre mes trucs.

— Je suis sérieux, j'suis sorti et tu devrais faire de même si tu veux pas finir entre quatre murs. Les flics vont venir te coincer sinon. Elle est dans sa chambre à l'étage, j'ai entendu du bruit et vu la lumière s'allumer donc j'me suis cassé. Si tu t'casses pas dans les cinq minutes on se barre sans toi.

C'était de la folie. Malgré tout il avait l'air sérieux dans sa voix et au moment où Wiston m'hurla de revenir car la femme savait qu'on était chez elle je pris l'information au sérieux. Le problème était que la chambre de celle-ci était sur mon chemin, ce qui rendait la tâche plutôt délicate. Je fermai mon sac le passant sur mon dos avant de sortir de la pièce mon arme chargée entre les mains. Depuis des années que je cambriolais des maisons ce fut la première fois que ça m'arrivait et la dernière d'ailleurs car la fin était bien tragique.

En descendant les escaliers la boule au ventre j'avais croisé son regard sombre. Elle était en robe de chambre rose pâle, les cheveux grissonant en en bataille et comme un con mon masque était resté relevé tout simplement car j'avais souhaité partir le plus vite possible d'ici. C'était certains détails qui faisaient toute la différence. Mes cheveux bruns tombaient sur mes yeux et ma respiration se faisait de plus en plus bruyante les faisant bouger. Mon coeur sortait de ma poitrine ne sachant pas vraiment quoi faire. La vieille femme m'avait hurlé dessus me disant que j'étais fait comme un rat, avant de se déplacer vers le téléphone le plus proche. Malheureusement je n'étais pas du même avis. Le premier réflexe que j'avais eu, sous la pression et l'urgence de la situation, avait été de tirer sans vraiment regarder. J'avais juste entendu le corps tomber au sol dans un bruit lourd durant ma course vers la sortie. C'était ce coup de feu qui avait hanté mes nuits durant cinq ans, ce coup de feu que je regrette encore de toute mon âme et qui avait détruit ma vie pourtant bien en lambeaux. C'était à cause de cette pression sur la détente que Leïa était sortie de ma vie et que Taylor n'y était jamais entrée.

JAYLWaar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu