Chapitre 8

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Après avoir mangé, nous étions de nouveau dans le minibus. Julian nous emmenait droit à Elephant Head Lake. Le trajet comptait environ une demi-heure ou une heure. Plus nous nous rapprochions du lieu, plus les loups se crispèrent. Nous n'étions pas encore arrivés que Julian se gara au bord de la route. Les loups n'étaient pas du tout à l'aise. J'avais l'impression de les voir devant un macdo, et encore c'était comme si il y en avait trois en face d'eux. Je me demandais d'ailleurs, si ils réagissaient de la même manière à l'intérieur du fast-food. Je savais que Peter n'avait rien. Je l'y avais traîné une fois, mais il agissait comme à son habitude. Peut-être parce qu'il n'était pas un loup dès la naissance.


« Vous êtes sûrs de pas vouloir attendre plus loin ? S'enquit Fran, en regardant les loups.

- Non, plus proche on sera, mieux ce sera pour venir à votre secours. Objecta Kylian. »


Sa bien-aimée haussa les épaules, avant de rejoindre son frère. Cameron n'osa pas me prendre dans ses bras, de peur de ne jamais vouloir me lâcher, et de carrément m'emmener ailleurs. Je tentais de lui offrir un sourire rassurant, mais je ne devais pas être très convaincante. Je me tournais donc vers mon petit frère, qui était un peu crispé. Il fronça des sourcils un instant, avant de se retourner vers Cailean.


« Je vais les accompagner. Déclara-t-il, en souriant.

- Tu peux y aller ? Tu ne ressens pas cette force qui nous rejette si durement ? Questionna Cailean.

- Si, mais elle n'est pas très insistante. Je dirais que c'est plutôt comme un film plastique. Avoua-t-il, en haussant des épaules.

- Peter. Tu restes ici. Intervins-je, en lui posant une main sur l'épaule.

- Pourquoi ? Je peux supporter. Rétorqua-t-il, en croisant les bras sur son torse.

- Parce que si jamais tu venais à t'évanouir en cours de route, personne ne pourra assurer ta protection, et ta comparaison ne me plaît du tout. Répliquai-je, intransigeante. »


Il allait argumenter son point de vue, mais je levais une main pour le faire taire. Je savais qu'il voulait absolument m'accompagner mais sa sécurité m'importait bien plus. Il fit une moue désapprobatrice, mais je préférais le savoir en vie et m'en voulant, plutôt que de le savoir mort. Je rejoignis Fran et Julian qui m'attendaient. Je sentais le regard des autres sur nous. Ils étaient tous inquiets, et ça se comprenait. Personne n'était vraiment confiant pour ça.


***


Cela faisait plusieurs heures qu'on marchait, et toujours aucune trace du lac ou même d'eau. Les arbres étaient un peu décrépits comme si l'eau venait à manquer. Les feuilles étaient étaient jaunâtres, et secs, comme si quelqu'un leur avait pris toute leur vitalité. Même en automne les feuilles mortes semblaient plus belles. Fran et Julian m'entouraient et nous faisions très attention à rester ensemble. On avait la sensation d'être dans un endroit hostile. Si on se perdait de vu durant un seul instant, on se retrouverait séparés et la forêt aurait le loisir de nous dévorer et de recracher nos os sur la route.


« Vous croyez que c'est pour ça que les humains pensent que c'est hanté ? On avance pas d'un pouce, j'ai l'impression. Commentai-je, en regardant autour de nous.

- Peut-être bien. Et on est censé être sur une route en béton jusqu'au bord du lac. Et sans vouloir paraître alarmant, on est sur un chemin de terre. On a pourtant avancé tout droit. Rajouta Julian, en désignant le sol.

Les Gardiens Et Les Loups Tome 3 : L'Appel du MonstreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant