DOUCEUR

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« Aïe ! »

Erza soupire, ignore et appuie à nouveau la compresse imbibée d'alcool sur le front de son idiot de petit ami. Il gémit de protestation et fronce les sourcils pour tenter d'échapper à son emprise.

Rapidement, d'un seul regard calme et posé, elle le fait s'arrêter de gigoter.

« Tu es un abruti sans cervelle. »

Son ton est dur . Du moins elle essaie de s'en convaincre. Il fait la grimace.

« Je t'ai déjà dit de les ignorer, eux et leurs commentaires… »

Silence.

La salle de classe est calme, baignée par les derniers rayons de soleil de la dure journée. Les éclats orangés les caressent délicatement, rendent la chevelure de la jeune fille encore plus flamboyante qu'à l'accoutumée. Cette quiétude qui les berce semble leur convenir, aussi bien à Gerald qu'à Erza ; elle n'aime pas lui faire la morale ou des reproches.

Elle s'empare d'un pansement posé sur la table à côté d'eux. Il hausse un sourcil.

« Est-ce vraiment nécessaire ? »

Elle fait fi de son commentaire. Elle l'applique soigneusement sur son front puis laisse un faible sourire apparaître sur ses lèvres. Ses mains se posent sur les joues du garçon qui laissent ses paupières tomber un peu.

« Ça aurait pu mal finir, tu sais ça ? »

Gerald hoche la tête puis la fait se lever de sa chaise placée en face de lui, pour qu'elle vienne s'installer sur ses jambes. Elle se laisse faire, captivée par les yeux verts mouchetés d'or.

« Mais ce n'est pas le cas… »

Sa voix est devenue un chuchotement. Son timbre est suave. Ses lèvres effleurent les siennes, appel d'une demande silencieuse. Son cœur saute un battement. Elle tire nerveusement sur la cravate du lycéen qui rit devant sa gêne. Les siennes, plus grandes et rugueuses, trouvent leur place sur ses hanches. Son souffle se bloque dans sa gorge. Son pouls palpite sous sa peau.

« Idiot... »

Erza sent ses paupières devenir lourdes. Elle se laisse aller entre les bras musclés, apprécie la tendresse dont il fait preuve, accepte le baiser qui papillonne sur ses lèvres entrouvertes. La sensation de bien-être coule dans ses veines : tout son stress s'évapore. Il sourit, elle le sent là, contre sa bouche.

« Je t'aime. »

Elle se mord la lèvre, rougit, embrasse ce jeune homme téméraire pour s'écarter après quelques minutes. Elle le regarde puis observe le pansement.

« Tu as mal ?
- Ouais…
- Tant mieux. »


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