SAVE ME - PARTIE II

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Si elle doit être franche, Erza n'a pas pensé à un seul instant qu'il serait venu ; Gerald n'a jamais été ponctuel, non, vu qu'il vadrouille toute la nuit et dort le matin, voire même une partie de l'après-midi. Mais, contre toute attente, il est bel et bien là.

Appuyé contre sa moto, il souffle une bouffée de sa cigarette déjà bien entamée. Il esquisse un petit sourire en la regardant s'approcher et se dépêche de finir la raison de son futur cancer. Elle plisse les yeux quand il jette le mégot par terre et l'écrase avec sa semelle.

« T'en fais pas, je vais le jeter, s'amuse-t-il, sois pas si tendue de si bon matin. »

La rouquine gonfle les joues et croise les bras tandis qu'il s'agenouille pour récupérer son déchet. Son rire lui caresse les oreilles et la demoiselle le regarde ouvrir un tube pour le mettre dedans. Il le range à l'intérieur de sa veste avant de poser ses mains sur ses hanches, afin de l'attirer vers lui.

« Tu as bien dormi ? »

Sa voix est encore rauque, remplie de sommeil ; il lui semble plus fatiguée que d'habitude, mais elle met ça sur le compte de sa présence matinale. Légèrement attendrie, Erza glisse ses paumes sur son torse pour les remonter vers son cou puis sa nuque. Ses doigts se faufilent dans les cheveux bleus, coupés hier, avant de frotter affectueusement sa tête.

Gerald soupire de satisfaction et incline la tête, pressant ses lèvres contre les siennes. Elle peut goûter l'arrière goût du tabac quand sa langue effleure brièvement la sienne. Ses baisers sont doux mais exigeants, trahissant le désir refoulé de plusieurs mois à se tourner autour.

« Tu as fini ?, chuchote la rousse en se détachant presque avec regret de sa bouche.

- Et bien... »

Il remet distraitement en place quelques mèches rouges derrière son oreille, son regard rempli de promesses à venir ancré dans le sien.

« ... si tu m'offres la possibilité de continuer, je peux toujours venir avec toi dans ta chambre et-

- Oublie ce que j'ai dit. »

Une moue se dessine sur son visage. Une moue boudeuse, le genre qui s'accompagne avec un air de chiot. Pourquoi diable fallait-il que cet homme possède un côté enfantin aussi craquant ? Et le pire, dans tout ça, c'est qu'il est loin, très loin, d'en avoir l'innocence. Une pure injustice.

« Tu n'en as pas envie ? »

En prime, il est incorrigible ; il faut toujours qu'il mette les pieds dans le plat.

« Alors, c'est quoi le programme aujourd'hui ?, demande-t-elle pour changer de sujet. J'espère qu'il est intéressant.

- Sinon quoi ? Tu vas retourner chez toi et passer ta journée à ne rien faire ? »

Erza retient un sourire et hoche la tête, un air sérieux marquant ses traits.

« T'es pas sérieuse... »

Finalement, elle éclate de rire à cause de son expression déçue et choquée ; le garçon grogne tout en faisant mine de la repousser, mais elle s'accroche fermement à son t-shirt. C'est après l'avoir enlacé qu'elle appuie son menton contre son torse.

« Où est-ce que tu m'emmènes ?

- C'est une surprise, murmure-t-il en caressant son visage.

- Alors on y va ?

- Votre carrosse est prêt, il suffit de monter dessus. »

Une fois l'étreinte brisée, la demoiselle se glisse derrière le motard qui ne contient pas son sourire, le genre éclatant et charmeur, avec des dents blanches, parfaites, qui contrastent avec son teint halé. Il jette un coup d'œil par dessus son épaule, sans doute pour vérifier si elle a bien mis le casque.

Des moments de la vieWhere stories live. Discover now