fifty-three

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Il lui enfonce l'arme dans la bouche, Jungkook ouvrant plus grand les lèvres en soutenant non pas son regard mais le mien.

- ça peut se régler rapidement. Chuchote le soldat.

Jungkook ne bouge plus du tout, ne réagit pas, la seule chose qui change, c'est son regard. Il est pas en colère, triste, apeuré, ou quoi. Non, il est bien plus explicite que ça ; il me dit Adieu. Avec de l'amour.

Je lâche ses cheveux, mes mains tremblantes tombant le long de mon corps. Je secoue lentement la tête de droite à gauche, le regard perdu dans le sien, immense.

Je sors lentement une lame de la poche du gars sans qu'il le voit puis d'un coup sec je lui tranche la gorge, le sang giclant. Il lâche le flingue et s'écroule au sol. J'attrape l'arme et tire dans sa jugulaire, l'achevant. Puis je tire dans la caméra qui se brise dans un gros bruit. Je détache Jungkook sans un mot.

La porte s'ouvre et froidement, sans réfléchir, je tire plusieurs coups.

- suis moi. Ordonne-je au brun, lui prenant la main.

J'me dirige rapidement vers la sortie, lui me suivant. Nos pas sont muets car nous sommes pieds nus.

Je sais pas où j'suis, alors je continue dans les couloirs, descendant la moindre personne sur mon passage.

Je réussis à sortir dans un parc. Je cours vers les arbres étonnamment verts. Ça nous cachera, on a du bol.

Alors que l'on s'enfonce dans les broussailles, Jungkook s'écroule sur le sol poussiéreux en laissant une plainte arriver à mes oreilles. Je me retourne brusquement, me baissant pour l'aider à se relever.

- Jungkook... Ça va ?

Il ne répond rien. En même temps je suis vraiment con. Forcément non ça va pas. Je suis extrêmement en colère contre lui. Je le haie. Plus je me rends compte que je l'aime et plus à cet instant je le haie.

J'observe très rapidement son visage malgré moi, tout son sang qui continue à couler de ses cheveux, goûtant de son menton. Je le fais monter sur mon dos, ses bras ballants sur mes épaules, sa tête lourde contre mon cou.

Je m'enfonce dans les broussailles denses de plus en plus rapidement en entendant des cris et des coups de feux vers le bâtiment que je viens de fuir.

Au bout d'une demi-heure, on se retrouve au cœur d'une forêt vraiment dense. C'est la première fois que je vois ça de toute ma vie. Je n'entends plus de bruits, juste le vent dans les feuillages.

Je dépose ce con par terre, parce que bordel il est trop lourd, puis je l'aide à s'assoir. Il fuit mon regard alors que je prends son visage en coupe.

- eh, bâtard. L'appelle-je tout bas. Regarde dans quel état tu es.

Il ne répond pas, se contentant de retirer mes mains de son visage, regardant vers le bas.

- comment on va faire... Je sais même pas où on est. M'inquiète-je, levant le regard vers les arbres.

Il se laisse tomber à terre, le dos dans la poussière, mon regard se tournant vers lui. Son torse est plein d'hématomes. Et je remarque sa clavicule ouverte. Je m'approche, lui faisant basculer la tête sur le côté, légèrement en arrière, pour l'aider à respirer. Il ferme les yeux et déglutit douloureusement.

- laisse moi et casse toi... Murmure-t-il.

- quoi ? Ricane-je, nerveux.

Il se fout de ma gueule ?

- je vais te ralentir. Barre toi. S'te plaît...

- non mais je rêve ! Lance-je dans un rire indigné.

Je le relève brusquement, le faisant couiner, et le fais monter sur mon dos, recommençant à marcher.

- tête de mule. Souffle-t-il avec fatigue dans mon oreille.

Je souris doucement, le remontant sur mon dos dans un geste vif qui le fait tressauter.

- on va sortir de là, ensemble. Le monde on l'emmerde et la guerre aussi. On va se barrer de là.

- c'est impossible... Chuchote-t-il, la voix légère.

Je marche quelques minutes en silence. Puis je commence à courir en apercevant une cabane au loin. Il enroule ses bras autour de mon cou alors que son corps est secoué.

- ahah Taehyung putain arrête tu me fais mal. Fait-il d'une voix chevrotante.

Je ralentis puis viens toquer à la porte. J'ai mon flingue pas loin au cas où.

Une vieille femme vient ouvrir doucement, se cachant derrière la porte.

- qui êtes vous ? Demande-t-elle.





















▸ "C'est votre fille le petit Chaperon rouge, qui vous apporte une galette et un petit pot de beurre que ma mère vous envoie." (: y-a-t-il un loup dans la maisonnette ?

ᴛᴇ́ɴɪᴀ | ʲᵏ ˣ ᵗʰWhere stories live. Discover now