Avant propos

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Tokyo le 02/08/2018

Avant-propos

Structure ta pensée, tu divagues, tu t'éloignes, tu pars dans tous les sens, on ne comprend pas où tu veux en venir, suis le plan, respecte la consigne.

Dans ce que j'écrirai, je n'appliquerai pas ce que l'on m'a dit d'appliquer, je ne dirai pas ce qu'il vaut mieux dire, j'écrirai, c'est tout, car j'en ai besoin. Ici, je ne structurerai pas forcément ma pensée, je pourrais partir dans tous les sens, en arborescence, en multitude, par l'intuition et l'impulsion de ce qui arrive et de ce qui repart, car après tout, je veux que mes écrits me ressemblent. Je veux qu'ils soient un témoignage, un mémoire, un apport philosophique ou une simple histoire, une soupape, un exutoire, une échappatoire quoique certainement illusoire. Peut-être qu'écrire me soulage mais paradoxalement me met comme à nu, je me sentirai peut-être soulagé mais aussi honteux et encore plus vulnérable, du moins, peut-être pendant un temps. À l'image de ce que je pense, j'ignore où ces écrits me mèneront, je doute de leur utilité, de leur pertinence, mais pas de leur véracité, car ici, le filtre disparaît. Paradoxalement, il est peut-être encore présent de part ces justifications que je qualifierais d'intempestives, mais tant pis; J'écrirai malgré tout, j'emprunte une route peut-être longue, peut-être courte, peut-être sans fin... Et puis, qu'ai-je donc à perdre ?

J'ignore si ces écrits seront esthétiques aux yeux des autres, ils sont d'abord à vocation thérapeutique avant toute chose, peut-être prendront-ils un chemin artistique, analytique ou contemplatif. D'ailleurs, quand j'y pense, tout cela reflète l'histoire d'une vie et peut-être même d'autres vies, d'une errance sans fin, de ce que tous croient être un merveilleux cadeau mais qui se trouve être souvent empoisonné et d'autant plus redoutable de part son omniprésence et sa transcendance. C'est là, il faut faire avec, comment faire autrement ? Ravaler ? Tenter de le chasser ? Rien n'est moins difficile, pour ne pas dire impossible.

Ma plus grande question est : est-ce que ceux qui me liront me comprendront ? Devrais-je faire lire ces écrits ou ne les garder que pour moi ? Le message passera-t-il ? Et cela est allégorique, tragique quoiqu'un peu comique dans cette infernale mais peu banale pièce de théâtre qu'est la vie. Cette allégorie d'une des plus grandes questions de mon existence : au final, me comprend-on ? Et peut-on réellement se comprendre ? Ma plus grande peur est-elle de passer pour quelqu'un de monstrueusement égoïste ? Parlons, échangeons, rigolons, pleurons, partons, revenons.

Arborescence infernaleWhere stories live. Discover now