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L'illusion de l'immuabilité de ce qui nous entoure me pousse à m'interroger sur la possibilité d'atteindre la vérité. La vérité comme l'immuabilité sont des illusions non-palpables qui éveillent toutes les spéculations et fantasmes de l'être humain. La vérité est une référence qu'il ne pourra jamais atteindre mais il prétend très souvent parler en son nom pour maintenir un certain ordre et une certaine discipline.

Plus le temps passe et plus j'apprends à comprendre et à apprécier l'Allégorie de la caverne de Platon. Nous ne pouvons le nier, nous apercevons notre environnement et nous interagissons constamment avec lui. Néanmoins, nous oublions très souvent que nous ne pouvons jamais sortir de nos propres yeux, nous avons besoin de ces organes et de notre cerveau pour traiter l'information. Au fond, tout ce que nous voyons est tronqué, car nous ne pouvons nous empêcher de faire des références à notre vécu passé ou à notre éducation chaque fois que nous apercevons la moindre chose ou que nous sommes confrontés à la moindre situation.

Tout ce qui nous arrive, toute chose extérieure à nous-mêmes est neutre, ce n'est que notre perception qui la colore et qui en fait une chose positive, négative ou même neutre.

Ainsi, j'acquiers l'intime conviction que l'image de notre environnement extérieure est comme un écran, coloré par nos soins, et nous sommes bien souvent hélas le spectateur de notre propre vie.

Les scientifiques ont démontré depuis bien longtemps que les couleurs que nous apercevons sont finalement assez restreintes en comparaison avec toutes les couleurs que notre œil ne peut voir. La lumière étant une onde électromagnétique, il a été démontré que l'oeil humain capte entre 400 nanomètres et 700 nanomètres, soit entre la couleur bleue et la couleur rouge. En dessous des 400 nanomètres, se trouve les ultraviolets et au-delà, les infrarouges. Ne pas voir ces ondes ne veut aucunement dire qu'elles n'existent pas, les ultraviolets peuvent ainsi brûler notre peau si nous restons trop longtemps au soleil. Pourtant, nous ne pouvons les voir à l'œil nu, ils ont été alors longtemps ignorés jusqu'en 1801, date où Ritter, physicien allemand en démontre l'existence grâce à l'oxydation d'un papier imbibé de chlorure d'argent à l'aide d'un prisme où les couleurs au-delà du violet provoquaient cette oxydation.

Une absence de preuve ne signifie pas preuve d'absence.

Certes, nous voyons plus nettement et de façon bien plus colorés que certains animaux comme les chiens et les chats mais nous demeurons assez pauvre en comparaison avec le champs des possibles du reste des espèces et du reste de l'univers. Je me dis alors que cette réflexion s'applique à tout ce qui nous entoure. Nous percevons une infime partie de ce qui existe réellement. Est-il donc sage de juger une personne lorsqu'on l'aperçoit pour la première fois ? Non, nous ne connaissons ni son passé, ni ses réelles capacités mentales, ni sa personnalité. Nous ne voyons que la partie immergée de l'iceberg. L'incompréhension de nous-mêmes et des autres sont des terrains propices à de dangereuses dérives.

Arborescence infernaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant