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Tu fonctionnes dans les extrêmes, et les extrêmes, ce n'est pas bon !

En voilà un autre bon conseil que je n'ai jamais été capable d'appliquer ! Les idéologies politiques étaient pour moi des occasions d'expérimenter de nouvelles façons de penser plus différentes les unes que les autres. Quand j'étais séduit par une idéologie, je pouvais devenir le militant le plus zélé que le monde n'ait jamais connu avec une hargne telle qu'elle me faisait presque oublier mes obligations quotidiennes, dont celle de rester neutre à l'école (ce qui m'a valu bien des ennuis). Y repenser me fait sourire voire me fait honte. Je me suis rendu compte que mes prises de positions et mes comportements un tant soit peu fanatiques inquiétaient parfois mes parents et mes professeurs. Pourtant, j'étais si convaincu du bien-fondé de ma démarche que je ne comprenais pas pourquoi les autres n'y adhéraient pas. Il n'y avait finalement pas lieu de s'inquiéter pour si peu puisqu'en fin de compte, ces idées extrêmes ne duraient jamais bien longtemps. De plus, en grandissant, je me suis aperçu que cette sorte de jeu des extrêmes n'était en réalité qu'un moyen que j'usais pour arriver à un certain équilibre dans mes idées, je finissais toujours par me recentrer automatiquement, au fur et à mesure que je découvrais de nouvelles idées, je les vivais de façon très intensives pour ensuite sortir brusquement de ce schéma de pensée afin d'en découvrir un autre, et ainsi de suite. Quand j'avais fait le tour de la question et que je décelais les points positifs et négatifs des différentes idéologies que je rencontrais, je passais à autre chose.

Je me suis d'ailleurs récemment aperçu qu'aucune idéologie politique ne me convenait et qu'il était nécessaire de continuer sempiternellement le travail de recherche d'idées nouvelles. Je pense que l'Homme ne change pas la société dans laquelle il vit car la peur le paralyse et il se retrouve pris de panique à l'idée que changer la société pourrait finalement empirer les choses. La croyance que nous avons un peu tous au fond de nous est qu'il n'existe pas de meilleur système que celui dans lequel on se trouve.

Estimez-vous heureux car la démocratie est le moins pire des systèmes fondés jusqu'alors.

Peut-être que cela fut valable à une certaine époque, mais il y a longtemps que je ne crois plus à l'immuabilité de cette théorie, d'ailleurs, peu de choses sont immuables et ceci est un doux euphémisme. Après tout, notre monde comporte tant d'esprits brillants et non-reconnus, il serait fort peu probable, à mon sens, que personne n'ait trouvé de système moins inégalitaire et moins brutal que le nôtre à l'heure actuelle. Simplement, qui a oser se manifester pour proposer quelque chose de nouveau, de divergeant ?

Ces personnes ont été réduites au silence, pas forcément par une censure extérieure mais plutôt par quelque chose de plus insidieux : l'inhibition, la crainte des railleries ou des moqueries qui sont une forme de censure mais intérieure. Alors si j'ai bien un conseil à donner à ceux qui veulent proposer de nouvelles idées, faite-le ! C'est de cette façon que le monde évoluera.

Arborescence infernaleWhere stories live. Discover now