Arborescence infernale

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Pourquoi se sacrifie-t-on tant au travail et aux études ? Les gens n'ont que ces mots en tête : gagner sa vie, collègues, patron, boulot, avenir, réussite. La société fait de nous des hommes qui ne vivent pas, mais qui survivent. Ils ne savent pas profiter de l'instant, ils ne cessent d'anticiper. Ils sont incapable de montrer leurs faiblesses, ils se blindent.

Les effets pervers se font sentir depuis des années et peu de choses ont l'air d'être faites pour empêcher ces problèmes : dépressions, suicides, burn-out sont tout autant de symptômes physiques, psychologiques et sociaux d'une société profondément malade, car de plus en plus de personnes en sont touchés. Les répercussions sur leur entourage est dévastateur. Il est impossible aujourd'hui de ne pas rencontrer de personne pessimiste sur l'avenir du monde. Tout est dévalorisé, les journaux ne rapportent presque que des mauvaises nouvelles. C'est à croire que nous aimons la négativité et que nous ne reconnaissons plus la valeur véritable de la positivité.

Je me permets d'exprimer ces mots car je me sens plus que jamais concerné par ce phénomène. J'ai l'impression de me prendre la négativité ambiante en pleine figure, aucune remarque positive n'arrive à s'installer durablement dans ma tête mais les remarques négatives sont immédiatement enregistrées et me reviennent régulièrement à l'esprit parfois des années plus tard. Je le dis tout haut, j'ai besoin de positif, j'ai besoin de bonnes nouvelles, je ne supporte plus cette façon de fonctionner. Laissez enfin entrer la lumière du soleil dans cette pièce sombre et lugubre.

Les années passent et me donnent de plus en plus conscience d'un grand paradoxe de la société, la loi. La loi n'est pas la logique, cela ne veut pas dire que la loi est forcément illégitime, cependant toute loi n'est pas forcément légitime, elle n'est également pas nécessairement logique dans les faits, bien qu'elle soit la plupart du temps le fruit d'une réflexion logique. La loi est un processus matériel, tandis que la logique est un processus d'énergies et de science. L'univers est ainsi régi par la logique, et non par la loi.

Les notions de loi de la gravité, loi de la physique, loi de la nature etc semblent alors erronées. La loi appartient, à mon sens, à la société humaine matérialiste. La loi contraint, tandis que la logique va de soi. La loi oblige voire force, tandis que la logique oriente et attire les éléments et les idées à l'image d'un aimant. La logique est parfaite, tandis que la loi est imparfaite puisque humaine. La loi est ainsi le fruit empirique de la pensée humaine, autrement dit, la loi est le résultat d'expériences multiples et aboutit à la déduction et à la prévision, pour ne pas dire l'anticipation.

La logique n'obéit pas, elle est harmonie, la logique est donc naturelle et, de ce fait, nécessaire et transcendante alors que la loi est immanente et spécifique au cadre matérialiste. Par analogie, la notion même de "principe" est familière, voire rattachée à la loi tandis que la logique est rattachée à la science et à la perfection. On ne saurait cependant dire que la science est perfection, ces termes de logique et de science sont proches mais pourtant différents. Il faut savoir ainsi distinguer la science humaine de la science universelle. La science universelle est logique, tandis que la science humaine est loi. On ne saurait non plus confondre loi et principe, il suffit de regarder le droit humain pour constater que la jurisprudence et la coutume ne font pas forcément loi, et que la législation a bien souvent le dernier mot.

Elle a bien le dernier mot, le juge et le procureur sont des hommes de lois, nul n'ignore leur importance et leurs pouvoirs sur la vie des personnes qu'ils croiseront au cours de leur carrière. Nulle n'ignore aussi l'incidence de leurs décisions sur la vie de milliers de familles. La loi semble alors injuste pour un individu isolé mais juste à l'ensemble des individus, elle fait ainsi preuve d'un rocambolesque paradoxe, mais là ne s'arrêtent pas le paradoxe de la loi. Elle prétend s'adapter à la société humaine et la refléter mais peut pourtant la ralentir dans son évolution. Elle a pour but le respect de la vie et de l'intégrité des individus mais peut pourtant détruire les vies d'un nombre vertigineux d'hommes et de femmes dans son incapacité à s'adapter ou à bien comprendre le contexte et l'histoire personnelle de l'individu.