Epilogue

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5 ANS PLUS TARD

(LISE)

La sonnette de l'entrée me perturba à peine depuis mon poste de repli sur le canapé.

Alex mijotait un truc. Encore.

Depuis des jours je le voyais farfouiller partout à la recherche de je ne sais quoi. Parfois il arrêtait même ce qu'il était en train de faire pour noter quelque chose dans un petit carnet que j'avais l'interdiction formelle d'approcher. Mon instinct me soufflait que c'était un truc énorme et je mourrai littéralement de curiosité.

D'autant que je n'avais pas le moindre indice. Hormis le fait qu'il était de plus en plus nerveux. Et plus il était nerveux, plus moi je gambergeais
Et paniquais.

Car Alexandre Gabriel Miller était tout ce qu'on voulait : beau gosse un brin narcissique, brillant et égocentrique, sûr de lui et soupe au lait, légèrement directif, pour ne pas dire autoritaire, toujours entier et passionné, parfois hésitant aussi.

Mais jamais, ô grand jamais, il n'était nerveux.

La sonnette retentit pour la seconde fois et dans l'air crépita un petit je ne sais quoi qui me fit dresser les poils des avant-bras. En levant les yeux, je m'aperçus qu'Alex avait subitement disparu, embarquant les enfants avec lui, plongeant de fait la pièce dans un silence très inhabituel pour un samedi matin.

Me frayant non sans mal un chemin parmi les trop nombreux jouets jonchant le sol du salon, j'allai voir qui était ce visiteur insistant.

Un coup d'œil par le judas et je tournai la clé, accueillant avec un sourire le postier tenant un colis dans ses mains. Le format ressemblait fortement à celui de ma box chérie que je recevais chaque mois, mon petit plaisir presque coupable que je me faisais depuis des années, contenant des produits cosmétiques et tout un tas de petits gadgets et goodies surprise totalement inutiles mais qui me procuraient une joie indicible presque enfantine. Léon me le tendit avec un sourire drôlement suspect et un air un brin coupable, me rappelant les enfants quand ils venaient de faire une bêtise. D'autant qu'il m'avait déjà livré ma box quelques jours plus tôt et je savais pertinemment qu'il n'y en avait pas d'autre prévue ce mois-ci.

Je le remerciai avant de lui souhaiter un bon week-end et refermai la porte sur son visage familier et bienveillant.

Est-ce qu'il venait de me faire un clin d'œil complice ???

De retour dans le salon, je me réinstallai en tailleur sur le canapé, ma position favorite du moment, et posai la boite sur mon ventre, vraiment intriguée. Des chuchotements se faisaient entendre depuis la chambre de ma fille mais rien de très audible ni compréhensible. Je me reconcentrai alors sur le colis et commençai à dépiauter l'emballage.

A la vue de la boite, je ne pus retenir un cri de surprise. Le couvercle était bien recouvert d'un dessin de l'artiste habituelle mais, si son coup de crayon était reconnaissable entre mille, son illustration était différente de toutes celles que j'avais pu voir jusque-là. Un homme se tenait dans l'encadrement d'une porte, un petit garçon sur une hanche et une petite fille au bout de l'autre main. Chaque enfant tenait un ballon sur lequel était noté quelque chose que je n'arrivais pas à déchiffrer. Des notes de musique apparaissaient ici et là ainsi qu'une plage un peu plus loin. Rien n'avait l'air d'aller vraiment ensemble, du moins la cohérence du message m'échappait, et pourtant l'ambiance générale qui s'en dégageait venait de faire accélérer les battements de mon cœur.

Je posai le couvercle à côté de moi, et détaillai l'intérieur de la boite.

Le rituel mensuel était reproduit à l'identique. Un ensemble de choses était caché sous une feuille en carton épais sur laquelle était cette fois uniquement notée la date du jour, le tout relié par un ruban rouge. Je défis fébrilement le nœud qui retenait le tout, sans comprendre ce qui me mettait dans cet état bizarre.

Puissance 1 000 (Terminée)Where stories live. Discover now