Le Cours De Chant [NAMKOOK]

Pdv 66

Pdv Namjoon

Lorsque j'arrive à la fac, il est 6h22. Je passe par l'entrée des professeurs, et me dirige vers la salle C105. J'y entre. Je trouve là Felix, qui m'attend, assis sur une des chaises.

"- Alors, qu'est ce qui se passe ?

- Je....

- Felix, ça va ?

- Namjoon, je...."

Je m'approche encore un peu plus de lui. Je lui prends les épaules pour lui faire relever la tête. Cette fois ci il ne dit rien, et plaque simplement sa bouche contre la mienne. Il tient ma tête, m'empêchant de quitter le baiser. Sa langue force mes lèvres, et envahit ma bouche. Tétanisé, j'ai l'impression d'assister à la scène plutôt que d'en faire réellement partie. Mon corps ne réagit pas. Pourtant, tout mon être me hurle de fuir. Sa langue dans ma bouche, ses mains sur ma nuque, son corps contre le mien, tout ça me dégoûte. Mais je ne bouge pas. J'en suis tout bonnement incapable. Je le sens se détacher petit à petit de moi, après près d'une minute de baiser, en murmurant un petit "Je suis désolé." Mais je ne veux pas en entendre plus. Mon corps se remet en mouvement, et mes jambes agissent d'elles même. Je cours jusqu'aux toilettes, dans lesquels je vomis. Je voudrais tant faire sortir la crasse de mon corps en cet instant. Mais c'est impossible. Malgré la bile qui continue à me monter à la gorge, la souillure est inscrite bien plus profondément en moi. Pourquoi a-t-il fait ça ? Pourquoi je n'ai pas réagi ? Pourquoi je l'ai laissé faire ? Et Jungkook ? Oh mon Dieu, Jungkook ! Je regarde ma montre. 6h33. Où est il passé ? Je fais le tour des bâtiments, fouille chaque salle, fais plusieurs fois le tour du campus et des bâtiments. Rien. Ce n'est pas possible.

6h45.

6h56.

7h02.

Rien. Je m'affale dans un des fauteuils de la bibliothèque universitaire, dernier lieu où j'ai cherché Jungkook. Les larmes se mettent à couler lentement sur mes joues. Qu'est ce que j'ai fait.... Après avoir passé quelques minutes à calmer mes sanglots, je décide de ressortir. Là, au loin, seul, je vois Jungkook. Je hurle son nom. Il se retourne, me voit, et part en courant dans la direction opposée à la mienne. Pourquoi ? Jungkook.... Non.... S'il te plaît.... Ne me laisse pas seul.... Pas maintenant.... Pas après ça....

"- JUNGKOOOOK !"

Mon cri déchire le ciel, provoquant l'envol de quelques oiseaux. Mais rien. Il ne revient pas. Il ne reviendra pas. Jamais. Non.... Je pensais avoir trouvé le bon.... Je ne dois pas être fait pour que les gens m'aiment. Mes désirs bizarres, mes habitudes, ma réputation, on dirait que tout joue en ma défaveur. L'univers entier semble avoir décidé que jamais je ne trouverai le bonheur. Pourtant, j'en étais si proche. Je l'ai touché du bout des doigts. Mais voilà. Tout ce que je touche se brise. J'ai tout brisé. J'ai brisé notre amour. J'ai brisé notre bonheur. J'ai brisé notre harmonie. J'ai brisé Jungkook. Mes larmes coulent continuellement sur mes joues. La pluie vient s'y mêler. Je reste là, trempé jusqu'aux os, à hurler ma détresse et mon désespoir. Et alors je la vois. Sans jamais l'avoir vue, je la reconnais. Elle passe à quelques centimètres de moi, me bousculant légèrement, elle aussi pleure. Mais, bizarrement, lorsqu'elle se tourne vers moi, elle se met à sourire. Elle porte sur elle quelque chose qu'elle ne devrait pas porter. Elle porte son odeur. Non.... Non. NON ! COMMENT OSE-T-ELLE ? CETTE PETITE PUTE ! COMMENT A-T'ELLE PU ? Elle s'éloigne petit à petit de moi, et, malgré que ses larmes coulent toujours, emportant son maquillage outrageux, elle se met a rire. Un rire dissonant, horrible, malsain. Je ne peux pas la laisser comme ça....

* * *

Je rentre chez moi, les pas lourds de chagrin. Je monte dans l'ascenseur. La première fois que je l'ai pris avec lui, la tension était montée. Je m'en souviens comme si c'était hier. J'ouvre la porte. Elle est déjà ouverte. Mon regard se pose sur le piano. Celui où j'ai joué Boy in Luv pour lui. Mes yeux tombent sur le tapis. Le tapis où nous étions tombés. Cette session de chatouilles, rapidement transformée. Je me dirige vers la chambre. Ce lit. Celui de nos premiers ébats sexuels. Tellement bon.... Mais sur le lit, un petit papier qui vient détruire tous mes souvenirs. Un petit mot tout simple.

Adieu.

Soudain, une décharge électrique semble parcourir tout mon corps. Non. Comment en est on arrivés là ? Une soudaine frénésie s'empare de moi. Il n'y a plus rien. Il est parti. Toutes ses affaires ont disparu. Il est parti.... Alors que tout espoir est perdu pour moi, mes yeux tombent sur un bout de tissu par terre. Une chemise. Sa chemise. Elle a dû tomber. Je la ramasse délicatement, et la prends dans mes bras avec autant d'attention que si il s'était agi d'un nourrisson. Je la serre contre moi, respire une dernière fois son odeur. Je ne peux rien faire sans lui. Sans son odeur. Sans son joyeux bordel. Sans sa bonne humeur à toute épreuve. Sans sa présence permanente à mes côtés. Sans son corps. Sans sa voix. Sans sa peau sous mes doigts. Sans sa bouche contre la mienne. Sans son souffle mélangé au mien. Sans ses bras entourant mon torse. Sans son cœur battant près du mien. Je ne peux rien faire sans lui.

Je ne suis plus rien sans lui.

Je ne peux plus vivre sans lui.

Je ne peux plus....

Je ne veux pas vivre sans lui.

Je ne veux plus vivre sans lui....