Le Cours De Chant [NAMKOOK]

Pdv 67 (sad end)

Pdv Jungkook

Je reste quelques secondes, hébété par la scène que je vois. Namjoon et le professeur Lee, s'embrassant à pleine bouche. Et mon regard se remplit de haine quand je vois que Namjoon ne fait rien pour se défaire de l'emprise de Mr Lee. Quel connard.... Comment ai je pu jouer son jeu comme ça ? Je le sentais parfois distant, mais je n'aurai jamais imaginé que....

"- Tu vois, Kook. Je te l'avais dit. C'est un abruti.

- Comment tu as su qu'il viendrait ici aujourd'hui ?

- Il vient souvent à cette heure là pour retrouver son Felix. C'est justement mon ami le gardien qui me l'a dit. Je me suis dit que je ne pouvais pas te laisser entre ses griffes. Tu comprends, n'est ce pas ?

- Je-"

Des larmes viennent rouler sur mes joues. Je reste prostré sur ma chaise, incapable du moindre mouvement. Une main se pose sur ma cuisse, mais au lieu de la grande main chaude qui avait l'habitude de se placer là, c'est une main aux doigts fins et aux ongles vernis qui vient s'y installer.

"- Jungkook, tu vois, tu aurais dû me faire confiance et rester avec moi.

- Mais Jeongyeon-

- Les hommes sont tous des connards, sauf toi ! Jungkook, restes avec moi !"

À ces mots, elle plaque ses lèvres dégoulinantes de rouge sur les miennes, me provoquant un hoquet de dégoût. Je la repousse violemment. Elle retombe sur son siège, mais retente sa chance. Ses mains viennent se poser sur mes épaules, appuyant pour me maintenir son mon siège, tandis que sa langue tente de pénétrer dans ma bouche. Je la repousse une nouvelle fois, et les larme commencent à rouler sur ses joues.

"- Pourquoi ? Pourquoi tu ne veux pas de moi ? Tu as pourtant bien vu à quel point il est horrible, non ?

- Jeongyeon, tu ne comprendras donc jamais ?

- Mais quoi ? Je t'aime, c'est un connard, reviens avec moi !

- J'aime les hommes, Jeongyeon ! Tu comprends, ça ? Tu me dégoûtes, je ne veux plus de toi ! Tu m'as trop fait souffrir !

- Jungkook....

- Adieu."

Je sors en courant, des larmes coulant continuellement sur mon visage. Je m'arrête au milieu de l'allée, et me laisse tomber sur le sol. Je me laisse aller. Je laisse sortir ma colère, ma rage, ma tristesse. Quand je pense qu'il y a quelques jours à peine, j'aurais été prêt à tout pour lui. J'aurais pu mourir pour lui. J'aurais pu tuer pour lui. Mais lui ne semble pas se soucier de moi outre mesure. Comment a-t-il pu ? Comment ai-je pu ?

Je me relève doucement, et commence à marcher. J'ai l'impression que mes jambes et que mon corps pèsent des tonnes. J'entends soudain une voix derrière moi. Un nom. Mon nom, hurlé par celui que j'aime. Celui que j'aimais. Je me tourne vers lui, mais je sais que si je ne pars pas maintenant, je pourrai jamais plus partir. Je me fais violence pour tourner les talons et partir en courant. Je cours, plus vite que tout. Je jette un coup d'œuil par dessus mon épaule. Il ne me suit pas. Je cours jusqu'à son appart. Notre appart. Je récupère deux de ses valises, et les remplis de toutes mes affaires. Je ne peux pas empêcher mes larmes de couler. Je laisse derrière moi des traces mouillées, j'espère qu'il les verra. Je ne veux rien lui laisser, si ce n'est des regrets. Malgré tout, je laisse un mot sur son lit. Notre lit. Un simple mot.

Adieu.

Et je pars. Je prends le bus. Je rentre chez moi. Je rentre chez mes parents. Je sonne. C'est ma mère qui m'ouvre. Mon premier réflexe est de sauter dans ses bras. Les larmes coulent abondament sur mes joues, mais aussi sur les siennes. Cela va bientôt faire deux ans que je n'étais pas rentré chez moi. Je retrouve tout à l'identique, ou presque. Ma mère a quelques rides en plus, et mon père a quelques cheveux en moins. Je suis parti juste après mon coming out. Ils ne l'ont pas très bien pris.

"- Jungkook, ça va ?

- Ça va, maman, je suis juste très fatigué.

- Tu reviens d'où comme ça ?

- De chez....

- Oh, je vois. Ne t'en fais pas, nous sommes là. Tu peux rester ici autant que tu veux. Juste, ne ramène personne à la maison."

Un sourire vient se mélanger à mes larmes. Mon père vient se joindre à nous. Ils m'ont tellement manqué. Nous nous séparons, et je rentre enfin dans la maison. Mon père court à la cuisine pour me préparer un chocolat chaud dont lui seul a le secret. J'en profite pour retourner dans ma chambre. Là non plus, rien n'a changé. C'est toujours la même chambre d'ados, couverte de posters de mangas, avec des étoiles lumineuses au plafond et un lit en hauteur. Et sous ce lit, mon petit repère : un hammac et ma bibliothèque de mangas. Je n'en avais pas emporté un seul, j'avais trop peur de les perdre ou de les abimer. C'est avec un plaisir non dissimulé que je relis les titres des différentes séries : Akame ga Kill, l'Arcane de l'Aube, Orange, Citrus, L'étranger du Zéphir, etc.... Mais alors que j'allais m'installer dans mon hammac, une masse poilue et miaulante me saute dessus. MON CHAT ! Il s'appelle Mélo. Je l'attrappe au vol et commence à le couvrir de bisous malgré ses protestations sonores. Je le gratte derrière les oreilles. Je sais qu'il adore ça. Il se met instantanément à ronronner. Je m'installe dans mon hammac, attrape un manga, et Mélo vient se mettre sur mon ventre. Il ronronne et me réchauffe. Mon père vient m'apporter son chocolat chaud. Toujours aussi bon que dans mes souvenirs. Je finis par m'endormir. Mes souvenirs se mélangent dans mes rêves. Tout devient flou et confus. Tout se mélange. Namjoon, Jeongyeon, Mr Lee, tout ceci semble s'eloigner doucement de moi. Et le calme vient me tenir compagnie. Je suis si bien....