𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟒𝟕

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Conseil de l'auteure : pour être immergé.e dans cette atmosphère un peu lourde et loin d'être anodine, je vous conseille de lire ce chapitre avec la chanson juste au-dessus en fond (sans modération) ! Bonne et agréable lecture ! ❤️


🚨 𝙏𝙧𝙞𝙜𝙜𝙚𝙧 𝙬𝙖𝙧𝙣𝙞𝙣𝙜𝙨 🚨 : maltraitance infantile [ abus verbal / sexuel ] | pensées auto-destructrices et suicidaires.

Une tête châtain, à l'allure de garçon rebelle avec ses grosses rangers noirs et son t-shirt Metallica, passa le seuil de la porte du domicile familial après une longue journée passée au lycée. Comme à son habitude, il était resté seul dans son coin, que ce soit en classe ou en récréation, Ariel de Sylvia Plath lui tenant compagnie. Les autres ne l'intéressaient pas. La littérature était bien plus intrigante et passionnante que l'existence humaine : en lisant, un lecteur pouvait vivre un millier de vies différentes avant de mourir, contrairement à celui qui ne lit jamais. Ses pseudos-relations avec les filles pour faire bonne figure ne duraient jamais bien longtemps. Il ne ressentait aucunement l'envie de se fondre dans la masse et d'être comme tous les autres. Hors de question pour lui de vénérer la dernière popstar américaine à la mode comme un mouton, rien que cette pensée lui donnait la gerbe. Seuls sa propre compagnie et son petit univers singulier lui suffisaient.

Une odeur nauséabonde caressa ses narines lorsqu'il franchit l'entrée, porte numéro quatre : celle de la nicotine. Mais il s'était habitué à cette senteur toxique depuis bien longtemps. Il en faisait même abstraction, ce qui était du point de vue d'un non-fumeur surhumain. Qu'il la sentait ou non, cela ne changeait rien : l'effluve resterait. L'air fatigué mais un brin souriant, les sons dissonants de Mr. Self Destruct de son groupe favori Nine Inch Nails à fond dans les oreilles au travers de son casque, l'adolescent s'engouffra dans l'appartement.

— Maman, je suis rentré ! clama-t-il.

À pas réguliers, il alla vers le grand canapé dans le salon et déposa son sac avant de retirer sa veste en cuir. L'ambiance à la maison était devenue tellement étrange depuis le départ de son paternel. Cela faisait désormais cinq mois que celui-ci était décédé. Cinq mois jour pour jour où sa mère l'avait retrouvé inconscient dans la cuisine, suivi par le jeunot au petit matin. Taehyung n'avait rien vu venir, ayant vécu cela comme un traumatisme. Durant des jours il en avait pleuré à s'en déshydrater le corps, broyé du noir comme jamais auparavant, même si son père l'avait frappé ces rares fois par accident lorsque son pic d'alcool dans le sang était trop élevé. Malgré ce gros point noir chez ce dernier, il n'était pas un mauvais père d'après le gamin. Il ne pouvait que comprendre celui-ci : se réfugier là-dedans était le seul moyen pour tenir bon dans cet appartement. Tae n'avait gardé en mémoire qu'uniquement les bons souvenirs à ses côtés. Comme cette fois où il l'avait emmené pour la première fois dans l'église du Sacré-Cœur dans le centre-ville de Lille ou alors ce moment où ils étaient partis en balade dans Gamcheon, un quartier édulcoré à l'est de Busan, connu pour ses maisons colorées et ses ruelles sinueuses bien avant leur arrivée dans le nord de la France. Oui, il chérissait ces précieux souvenirs comme la prunelle de ses yeux.

𝐌𝐀𝐍𝐈𝐀 : 𝐀𝐭𝐭𝐢𝐫𝐚𝐧𝐜𝐞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant