𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟕𝟐

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Conseil de l'auteure : pour être immergée dans cette atmosphère loin d'être banale, je vous recommande de lire le chapitre avec la musique ajoutée juste au-dessus ! Bonne lecture à vous, sweeties !

En presque vingt-et-un ans d'existence, Jeongguk avait vécu beaucoup de frayeurs. Tout d'abord, celle d'aller vers les autres qui l'a accompagné de la maternelle à la primaire. L'idée d'adresser la parole à un autre bambin de son âge équivalait à faire un saut à l'élastique dans les gorges du Grand Canyon. Il craignait que son envie de se faire des amis ne soit pas réciproque chez ses camarades, qu'on le juge pour sa façon singulière de s'exprimer, de se comporter avec ses petites mimiques déjà très prononcées pour un enfant de son âge ou qu'on l'envoie tout simplement balader. Plus de peur que de mal, le brun était tombé sur des camarades tolérants, sympathiques et qui l'avaient intégré très vite. À cette époque, il était heureux et épanoui, malgré le fait qu'il était parfois témoin de choses anormales à la maison entre papa et maman.

Cette première peur fut balayée en un coup de vent et vite remplacée par d'autres, bien plus fortes que la précédente, lors de son entrée au collège et de son passage de l'enfance à cette période très compliquée qu'est l'adolescence. L'ambiance au domicile familial s'était considérablement transformée. C'était devenu un enfer terrestre pour le môme à la bouille de lapin ainsi que pour sa chère mère à cause d'une seule et même présence : celle de son père. Constamment sous pression par celui-ci, tous deux vivaient dans la crainte et l'anticipation. D'un instant à l'autre, une gifle pouvait fendre l'air, des attaques verbales pouvaient démarrer de longues minutes d'hostilité. Chaque soir, ce même pressentiment qu'ils ressentaient depuis des jours revenait les enquiquiner. « Est-ce qu'il va nous laisser tranquille aujourd'hui ? », « Est-ce qu'il va encore s'en prendre à elle ? », « Vais-je encore la voir depuis l'entrebâillement de la porte de leur chambre pleurer de douleur en silence ? », « Est-ce que moi aussi, je vais encore pleurer jusqu'à ce que la fatigue m'emporte ? ». En plus de tout ça, s'ajoutait le harcèlement sans relâche dont il était victime presque tous les jours en classe par ce garçon : Edward. Un si joli prénom pour une pourriture qui n'avait fait que briser inlassablement son ego dès qu'il en avait l'occasion sur fond d'effets de groupe. « Tu te comportes comme une gonzesse, Jeon », « Tu fais honte à la gente masculine en dandinant ton cul comme ça, j'ai envie de gerber ! », et tout une liste non-exhaustive de paroles crues à son encontre, en plus de gestes plus qu'irrespectueux qui lui avaient valu une chute de confiance en lui et un état de déprime considérable.

Puis, il avait fallu que son premier crush William foute davantage le bordel dans son esprit déjà bien désordonné. Bien que ce garçon taciturne et peu fréquentable lui fît ouvertement comprendre qu'il s'en fichait de lui et n'hésitait même pas à balancer des piques humiliantes et très blessantes sur son physique, Jeongguk s'accrochait à lui telle une bouée de sauvetage pour le plus grand dam de Jimin, qui voyait d'un très mauvais œil cette fascination qu'il lui vouait aveuglément. William représentait une échappatoire. Un moyen pour lui de survivre et de ne pas succomber aux idées noires qui tambourinaient dangereusement à sa porte quand il était seul. Un modèle masculin qu'il désirait atteindre, tant il débordait de confiance en lui. Rien ne semblait l'atteindre. Ni l'autorité des adultes, ni l'hypocrisie de certains de leurs camarades de classe. C'était de ce côté si sûr de lui, de cette aura dominatrice émanant par tous les pores de sa peau lorsqu'il flirtait auprès de collégiennes que Jeongguk était tombé follement amoureux au point de vriller du tout au tout mentalement. Jeongguk s'était bercé d'illusions. C'était sa solution pour survivre face à son quotidien plus que chaotique. Sans ça, ni l'aide de son meilleur ami, il y a bien longtemps que son cœur aurait peut-être cessé de battre. Oui, il savait ce que cela faisait d'être en proie à des démons en permanence. Il avait eu cette chance de s'être sorti de tout ce traquenard, bien qu'il en eût gardé des séquelles psychologiques qu'il tentait en vain de camoufler à l'abri de tous. Et c'est cette principale raison qui l'avait poussé à un peu plus d'onze heures du soir à prendre le volant pour foncer chez Taehyung, ses cinq sens plus à vif que jamais doublé de cette terreur de le perdre qui lui bouffait les entrailles, dépassant alors toutes les craintes auxquelles il avait été confronté jusqu'à présent.

𝐌𝐀𝐍𝐈𝐀 : 𝐀𝐭𝐭𝐢𝐫𝐚𝐧𝐜𝐞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant