OUBLIER v. Ne plus s'occuper de quelqu'un, le délaisser.
🌻🌻🌻
Elle enfila les chaussures de son frère à toute vitesse et sortit tout aussi vite de son appartement, sans même le fermer à clé. Elle n'avait pas de temps à perdre avec ce genre de détails ; elle devait rattraper Vernon !
Elle dut prendre les escaliers à cause d'une panne d'ascenseur, et manqua d'ailleurs de tomber deux fois en loupant des marches, ce qui ne l'arrêta pas pour autant, vu qu'elle continuait à les descendre à toute vitesse. Son cœur tambourinait si vite dans sa cage thoracique qu'elle pensait qu'il allait en sortir à un moment ou à un autre. Elle entendait la pluie frapper fort contre les murs du bâtiment au fur et à mesure qu'elle approchait de son but. Elle détestait sortir avec un temps pareil habituellement, mais cette fois-ci, c'était différent.
Elle arriva dans le hall et se jeta sur la porte d'entrée pour l'ouvrir en grand et s'élancer dans la rue à la recherche du garçon. Il n'avait pas pu aller bien loin, après tout. Elle regardait tout autour d'elle alors que la pluie glacée lui fouettait le visage et finit par l'apercevoir sur le trottoir d'en face, prêt à tourner dans le carrefour le plus proche. Elle se mit à courir le plus vite possible dans sa direction et cria son prénom.
Elle devait le rejoindre, elle devait savoir ce qu'il voulait dire tout à l'heure.
Elle le vit s'arrêter brusquement et elle en profita pour accélérer et arriver à sa hauteur, à bout de souffle.
— Vernon, at-... attends... s'il te plait... articula-t-elle, essoufflée, les mains sur les genoux pour tenter de reprendre sa respiration.
Il ne répondit pas tout de suite, mais souffla finalement :
— Je dois y aller.
Il amorça un mouvement pour partir mais Hyerim se releva et lui attrapa le poignet pour le forcer à se retourner. Elle ne pouvait pas le laisser partir, pas maintenant. Elle devait savoir.
— J'ai fait quelque chose... de mal ? demanda-t-elle avec peine en croisant son regard embêté.
— Non, dit-il aussitôt alors qu'elle lâchait la pression sur son bras. Ce n'est pas toi.
— Alors dis-moi ! quémanda-t-elle en tremblant. Pourquoi tu es parti ?
— Parce que je ne peux plus te mentir, avoua-t-il.
— Comment ça me mentir ? lâcha-t-elle d'une petite voix. Qu'est-ce que tu racontes ?
— Je ne peux rien te dire, dit-il en baissant la tête. Je dois toujours inventer des excuses. Je ne peux plus te dire que je t'aime alors que... alors que je te mens tout le temps.
Son cœur loupa un battement. Elle frissonna de tout son être. Elle ne sut dire si c'était dû à ce qu'il venait de dire ou à la pluie, mais elle était gelée. Son esprit était plus embrumé que jamais et elle n'arrivait plus à aligner une seule idée dans sa tête.
— Qu'est-que... tu veux dire ? souffla-t-elle.
— Ce garçon que tu as sauvé ce jour-là, au collège, commença-t-il. Ce garçon toujours tout seul et qui subissait sans jamais rien dire ...
— Hansol ? devina-t-elle. Mais pourquoi tu me parles de lui ?
— Il souffrait beaucoup, et pourtant personne ne l'avait jamais aidé avant toi, affirma l'américain en hochant la tête. Tout le monde le rejetait parce qu'il était étranger, personne ne voulait de lui. Il est toujours tout seul et n'avait aucun ami. Il pleurait tous les soirs avant de s'endormir, et pourtant, il n'a voulu inquiéter personne alors il n'a jamais rien dit. Et puis, tu es venue et tu lui as proposé ta main.
