Chapitre 4 : L'évasion

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Plus tard dans la même semaine, le plan d'Ava commençait à prendre forme. L'évasion qui au départ n'était qu'une simple idée complètement dingue avait pu devenir quelque chose de réalisable grâce à Anna, sa coloc de cellule. Cette petite femme a la peau mate avait bien des astuces pour s'enfuir, c'est à croire qu'elle avait déjà pensé à s'évader, peut être l'avait elle même déjà tenté.

-Je pense pouvoir t'aider dans ton plan d'évasion, avait elle alors annoncé le lendemain ds dix huit ans d'Ava.

-Pourquoi tu m'aiderais ?

-Parce que je sais ce que ça fait d'être accusé à tord.

Même s'il était étonnant qu'Anna prenne Ava au sérieux, la jeune femme n'en refusait pas moins son aide.

-Si tu me file un coup de main, tu sors d'ici avec moi.

-Je ne prendrais pas le risque, j'ai vingt six ans, ça fait sept en que je suis en toll et je sors dans six mois.

-Mais tu m'avais dit que ta sortie ne serais pas pour tout de suite. Demanda-t-elle d'un air interrogateur.

-J'ai étais gracié pour mon attitude exemplaire.

-Gracié ?

-Oui par un homme, mais qu'importe, l'important c'est que je sorte d'ici.

-Mouais.

-J'ai un plan pour t'aider.

-Je suis prête à prendre chaque idée venue.

-Je connais bien les lieux, j'ai déjà fait une tentative d'évasion.

-Elle a échouée ?

-Non, j'ai abandonné, j'avais trop peur de ce qui se passerait une fois dehors. Je suis pas comme toi, je suis frêle, fragile, je sais pas me battre. J'aurais été arrêté en deux deux.

-Ne crois pas que je suis invincible, on m'a bien berné.

-Bon alors, dans un premier temps il faut que tu paraisse malade, comme ça ils t'emmèneront à l'infirmerie, de là bas tu pourra te faufiler dans les bacs à poubelles. Ensuite une fois dans la grande cave, tu devras trouver une trappe, celle ci te mèneras droit aux égouts de la prison. Au bout des égouts, tu sortiras à environ trois kilomètres. Le seul problème encore non résolu c'est la grille qui se trouve au bout des égouts.

-Ok alors, si j'ai bien tout compris ce n'est pas si difficile que ça.

-C'est pas très dur, faut juste être discrète et rapide. Il faut également penser à une solution pour ouvrir la grille.

-Ça pas de souci.

-Si tu le dis.

-On s'y prend quand ?

-Il faut attendre la ronde du soir, les gardiens de nuits resteront avec toi dans l'infirmerie et ne t'attacheront donc pas à ton lit. C'est à ce moment là que j'interviendrais, je ferais diversion et tu auras quelques minutes pour t'évader.

-Ça risque d'être serré, mais ça le fera.

-Je suis sûre que tu peux le faire.

-Merci Anna. 

Le plan pouvait flancher à n'importe quel moment mais il fallait au moins tenter sa chance.
Anna semblait bien intentionné à l'égard d'Ava mais ce n'était pas pour autant que l'adolescente lui accordait pleinement sa confiance. Anna était une trafiquante de drogue qui avait eu le malheur de tremper dans de sales affaires, avec un 9mm braqué sur sa tempe elle avait tranché les veines de son petit ami, qui était devenu trop vicieux pour le cartel. En un claquement de doigts, Anna avait finit dans ce trou. Il arrivait à Ava de se demander comme une fille aussi jolie et sympathique avait pu finir comme ça. Ses cheveux tressés jusqu'aux pointes à la façon africaine étaient rouges. Le contraste de sa peau mate avec ses lèvres très pâles étaient net et ses yeux bleus azur rappelait à Ava ceux de sa grand-mère.

Le plan se déroula sans accros et Ava commença par ingurgité un morceau de savon pour vomir. Immédiatement les gardes l'emmenèrent dans un endroit plus tranquille quand lequel elle pourrait se vider. Comme prévu, pour laisser plus d'espace à la jeune femme, les deux gardiennes et le gardien, ne l'attacheny pas au lit.
L'alarme émeute retentit tout à coup, une fenêtre de trois secondes s'ouvrit pour Ava. Elle se jetta dans le tube qui mène qui servait à faire descendre de vastes sacs poubelles ou des paniers entiers de linges usagés. Ava faillit en avoir la nausée tellement l'odeur était pestilencielle mais le pire était de descendre rapidement à la verticale dans une tube serré. Les sacs qui envahissaient la poubelle amortirent sa chute et malgré la descente chaotique, l'atterrissage avait été maîtrisé.
Ava fit rapidement l'inspection du tunnel qui s'étendait sur plusieurs mètres sans trouver la moindre trace d'une quelconque trappe. Elle commençait même à douter de la parole d'Anna...
Des pas rententirent dans le tunnel et la panique commençait à gagner la jeune fille.

-Eh merde ! Chuchota-t-elle.

Rapidement elle allait se faire cerner si elle ne trouvait pas une solution. Une deuxième alarme suivit d'une voix qui indiquait aux gardiens le numéro de matricule de la prisonnière recherchée, en l'occurrence Ava Miller, hurlait dans les hauts parleurs couverts de rouille.
Lors du passage de la première vague de gardiens, elle était caché parmi les ordures et se retenait de respirer. Il lui restait un petit lapse de temps pour trouver cette sortie, si soit dit en passant, il en existait bien une...
Un reflet d'argent attira l'œil de la jeune femme et en poussant les chariots de linges sales, elle finit enfin par trouver sa porte de sortie.

Enfin, elle l'avait trouvée ! Ses chances n'étaient pas encore totalement anéanties. Elle prit un pantalon et un tee shirt blanc larges dans le chariot avant de s'élancer à quatre pattes dans le tuyau crasseux. Tandis qu'elle se haïssait péniblement vers la sortie, des rats fusaient autour d'elle, cherchant de la nourriture fraîche. L'odeur des poubelles qu'elle avait déjà jugé insoutenable n'était rien comparé à celle qui envahissait ses narines à présent. Et en plus c'était sur plusieurs kilomètres qu'elle devait la supporter.

Au même moment dans la cellule d'Anna.

-Elle est dehors ?

-Oui monsieur, elle est en train de sortir par l'égout, en ce moment elle doit être à mi-chemin.

-Tenez, dit l'homme en tendant une enveloppe à Anna.

-Dois-je recompter ?

-Le compte y est je vous assure. 

L'homme quitta précipitamment la pièce, sans dire un mot.

Quand la lumière du jour arriva jusque dans les iris d'Ava, elle poussa un soupire de soulagement. Elle se demandait déjà comment est ce qu'elle allait ouvrir la grille qui fermait le bout de l'égout. Il était hors de questions d'avoir souffert autant dans cet endroit qui sentait le cadavre pour faire marche arrière. La surprise fut de taille quand elle heurta la grille qui s'ouvrit quasiment toute seule. Anna avait pourtant assurée qu'il y avait un cadena qui verrouillait le loquet d'ouverture. Ava sortit prudemment de la bouche d'égout emportant avec elle l'odeur infâme du lieu. Le goût de la victoire et la liberté étaient une sentation agréable.
Ava s'enfoncait dans la forêt profitant pleinement de la vue.
Tout à coup, un homme baraque surgit de nul part et l'empoigna violemment par le col de la combinaison qui lacerrait son cou. Elle se débattu du mieux qu'elle pouvait mais cela n'avait pas suffit à se libérer. L'homme était non seulement puissant mais très agile. Un violent coup lui fut administré quand la nuque et d'un instant à l'autre Ava ne vit plus rien...que les ténèbres...

Prise au piège Où les histoires vivent. Découvrez maintenant