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Des sifflements et des appels, émis par des voix tantôt rauques ou bien nasillardes et dans des murmures, pour ne pas être repéré par les gardes qui se trouvaient en haut des escaliers, se faisaient entendre depuis de longues minutes dans la prison.

Adalynn poussa un long soupir, agacée et irritée d'entendre maintenant le bruit de bouts d'os frapper contre les barreaux.
Les prisonniers tentaient par tous les moyens de faire approcher le gardien des clefs, qui n'était autre qu'un petit chien aux poils gris. Assis tranquillement sur une des marches en pierre, le trousseau des objets tant convoités dans la gueule, il ne tenait pas compte des flatteries et de la nourriture qu'on lui tendait.

La rousse releva son chapeau qu'elle avait laissé glisser sur le l'arête de son nez et se mit vivement debout sur ses deux pieds. Elle enroula ses doigts autour des barreaux rouillés qui donnaient sur la cellule voisine. Dans cette dernière se trouvait un vieil homme allongé aisément contre le mur et qui ronflait d'une force dont elle ne l'aurait pas cru capable. Essayant de faire impasse sur son son et d'avoir l'attention des autres plus loin, elle leur fit divers signes et lança plusieurs interjections. Mais avec le boucan qu'ils créaient tout seul ils ne semblaient même pas la remarquer.

- Hé les idiots ! finit-elle par s'exclamer en haussant la voix.

Les prisonniers arrêtèrent enfin leurs actions et tournèrent simultanément la tête en sa direction avec un air stupide sur le visage.

- Vous ne comprenez pas que cela ne sert à rien. Ce brave chien à été éduqué pour ne pas répondre à vos demandes.

Quelques secondes silencieuses s'écoulèrent avant qu'ils ne se remettent à appeler l'animal.

- Par ici ! Petit petit ! Gentil toutou !

Les yeux de la jeune femme roulèrent dans leurs orbites et elle se replaça dans le fond de sa cellule. Son regard capta le ciel bleu qui se dessinait par la petite fenêtre de sa cellule. Trop haute pour qu'elle puisse l'atteindre complètement, elle se mit tout de même sur la pointe des pieds et réussit à apercevoir un bout de la mer et quelques mouettes qui volaient au dessus.

Elle n'avait aucune idée de combien de temps elle allait devoir rester ici à moisir dans cette cage en compagnie d'abrutis. Il était bientôt midi et cela allait faire 19 heures qu'elle se trouvait là. Son ventre se mit à gargouiller plus fort que la première fois et elle poussa un grognement. Le bol et le morceau de pain qu'on lui avait déposé plus tôt trônaient toujours un peu plus loin, intact et n'ayant pas bougé d'un centimètre.
Plutôt rester affamée que de toucher à cette chose qui ressemblait à tout sauf à de la nourriture convenable, pensa t-elle. Elle n'avait but que le gobelet d'eau.

Maudissant James Norrington et lui souhaitant les pires malédictions qu'elle connaissait, elle croisa ses bras contre sa poitrine et décida de continuer de prendre son mal en patience en fermant ses paupières.

[...]

Des bruits de pas se firent entendre en haut et instantanément Adalynn réouvrit ses yeux. Une tunique rouge apparut en premier, suivit d'une deuxième qui tenait un nouveau prisonnier. Ce dernier était vraisemblablement inconscient car il avait la tête baissée sur sa poitrine, ses cheveux coiffés de nombreuses dreadlocks cachant la moitié de son visage. On le tirait en avant tandis que ses bottes traînaient derrière lui en laissant des sillons sur le sol rempli de poussière et de sable.

Il tomba lamentable dans sa cellule comme un pantin désarticulé, son tricorne volant un peu plus loin. Adalynn l'aurait cru presque mort si elle ne l'avait pas entendu marmonner quelque chose de totalement absurde qui n'avait ni queue ni tête.
Cependant il n'émit plus aucune autre réaction ni parole par la ensuite.

over the sea [potc]Where stories live. Discover now