Chapitre 25 : MorMiller

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La limousine se stoppa soudainement. J'étais partagée entre l'envie de lever les yeux vers la vitre pour voir ce qui s'y passait ou de les baisser pour éviter tout ce remue-ménage. Mes mains tremblaient d'excitation mêlée d'appréhension. Je pouvais sentir les vibrations sous mes pieds à cause de toutes les voix étouffées au dehors, sans parler des lumières aveuglantes illuminant le Boston Garden.

Au loin, je pus remarquer un long tapis rouge filant vers les portes du bâtiment. Des gens se faisaient déjà photographier dans leur tenus de gala hors de prix. Je n'arrivais pas à croire que ce soir, je ferai partie de ce beau monde. Ce n'était clairement pas mon environnement mais j'étais curieuse de vivre un moment comme celui-ci. Avec un homme comme Priam Hidden à mes côtés en plus.

— Tu es prête ?

Une voix sexy me ramena à la réalité. Je tournai mon regard vers lui. Il avait coiffé ses cheveux toujours en bataille avec du gel, ce qui le rendait irrésistiblement élégant et ironiquement hors de portée. Son smoking était parfaitement ajusté et le rendait encore plus massif que d'habitude. Je pensais déjà à tous ces regards se baladant sur lui ce soir, à toutes les femmes désireuses fantasmant sur lui et à cette pensée, je lui souris tendrement. C'était moi, sa cavalière.

Oui.

À mes mots, Andrew sortit du véhicule pour ouvrir la portière de Priam. Celui-ci me rejoignit pour ouvrir la mienne et nous fîmes notre entrée.

La première chose qui me percuta au sens propre du terme fut l'éblouissement des flashs qui semblaient me transpercer. L'atmosphère était électrique et m'envoyait des frissons d'adrénaline. Interdite, je passai mon bras sous celui du boxeur et nous parcourûmes le tapis rouge.

— C'est le moment de sourire, chérie. Le monde entier te regarde ce soir.

J'échappai un rire nerveux en suivant son conseil.

— Est-ce censé me rassurer ? Toutes vos admiratrices ont l'air de vouloir me tuer sur le champ.

— C'est parce qu'elles sont jalouses, chuchota-t-il à mon oreille en raffermissant sa prise sur ma hanche. Elles n'auront jamais un dixième de ce que tu as, toi.

— C'est un peu présomptueux de votre part, monsieur Hidden, souris-je. Elles ne connaissent pas votre côté insupportable.

— Bizarrement, quelque chose me dit que tu aimes ce côté-là autant que celui-ci qui est en face de toi. Tu sais... le côté présomptueux.

Je me mordis la lèvre sans vraiment voir passer Gabriel devant nous pour répondre à certaines questions posées. Priam était en train de me séduire sans vraiment s'en rendre compte, comme souvent, et je me demandais s'il était conscient de l'effet que ça produisait en moi. J'étais frustrée. Tout le temps frustrée... parce que j'en voulais toujours plus et cette pensée m'effrayait continuellement car je m'étais promis de ne plus devenir dépendante d'un homme. Pourtant, inconsciemment, l'effet inverse se produisait avec Priam sans que je ne puisse me contraindre à l'arrêter.

— Vous ne pensez pas si bien dire, répondis-je, les joues rouges et le souffle brûlant. Cependant... (Je poussai doucement son épaule frôlant la mienne pour l'éloigner de moi.) vous me ferez part de vos nombreuses facettes quand nous serons seul à seule.

Tandis que nous échangeâmes un lourd regard qui mit à feux et à sang ma capacité à réfléchir raisonnablement, je ne pus m'empêcher de songer à mes mots. Vos nombreuses facettes... Ce jeu de séduction portait avec lui le poids de sa gravité. Derrière l'utopie de notre relation se cachait de sombres secrets inavoués. Des secrets ravageurs.

K.OOù les histoires vivent. Découvrez maintenant