Chapitre 26 : États d'âme

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Après les derniers mots de MorMiller, une troupe de journalistes nous encerclèrent, relevant leur appareils photo et leur microphone près du visage de Priam.

— Monsieur Hidden, quelles sont devenues vos relations avec le boxeur MorMiller ?

— Pensez-vous être en mesure de le battre de nouveau lors de la WWC ?

— Votre mystérieuse cavalière a-t-elle un lien avec l'animosité que vous entretenez l'un envers l'autre ?

Priam affichait un sourire forcé tandis qu'on le bombardait de questions. Il n'avait sûrement aucune envie d'y répondre, ça, c'était certain. Le pire dans toute cette histoire, c'était que personne n'ignorait les tensions entre ces deux là. Ce n'était que pour retourner le couteau dans la plaie, ni plus ni moins.

— MorMiller et moi-même n'attendons que le début de la compétition pour mettre les points sur les "i", déclara Priam avec un regard vigilent.

Les journalistes ricanèrent à l'unisson.

— Le craignez-vous ? demanda une jeune femme au regard dur.

— Ce que je crains, c'est l'état de sa réputation après l'avoir battu.

Des rires et des sifflements plurent de nouveau.

Je notai que Gabriel n'était pas loin et assistait à l'interview en silence. Il arborait un visage fermé, craignant sûrement une bêtise de la part de son boxeur. J'ignorai d'ailleurs si jouer la carte de l'arrogance était la meilleure solution devant les attachés des magazines people, pourtant après plusieurs semaines à côtoyer Priam, je pouvais dire que son charisme et son audace étaient étroitement liés.

— Pouvez-vous nous dire comment vous envisagez ce nouveau défi, monsieur Hidden ? continua un autre journaliste.

— Plus confiant que jamais. Je m'entraîne durement chaque jour. Mon équipe et moi seront prêts le jour J, n'ayez aucune inquiétude.

Les questions se succédèrent pendant vingt minutes sans que Priam ne montre aucune faiblesse. Son sourire ne se ternissait pas malgré quelques questions des plus personnelles. Qui aurait envie d'étaler ses sentiments sur le papier ? Mais, les journalistes étaient là pour cela, ils saisissaient chaque cillement de paupières, chaque silence, chaque froncement de sourcils induisant le moindre trouble pour en tirer un renseignement à peine fonder. Néanmoins, le boxeur restait de marbre, comme une statue univoque et insondable.

Tandis que les paparazzis s'éloignaient, leur précieux interview en poche, un photographe se planta devant nous, un sourire attaché au visage.

— Me permettez-vous de prendre un cliché, monsieur ? Je suis le photographe attitré de la soirée.

Le jeune homme me jeta un coup d'œil appuyé.

— Ne soyez pas timide, mademoiselle ! Vous rendez déjà folle la toile entière. Les internautes deviendront fous avec cette photo, babillât-il avec un sourire confiant.

Sans me laisser le temps de rétorquer, Priam se rapprocha de moi et glissa son bras dans mon dos, prenant l'infime soin de faire glisser ses doigts brulants sur mes reins. Sa grande paume semblait m'avaler. Je me pelotonnai dans le creux de son bras, les joues couleur carmin et déjà fourmillantes.

— Un vrai couple, glana le photographe en réglant son appareil.

Un flash jaillit soudain avant que je ne puisse dire ouf. Priam ne me lâcha pas pour autant. Il avait le sourire d'un enfant qui venait de gagner un nouveau tour de manège à la fête foraine. Le photographe reprit une nouvelle photo prise sur le vif instant alors que je contemplais le boxeur.

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