Zro Lysara

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Ce n'était pas la première fois que le palais était en feu. Ce n'était pas la première fois que le sang giclait et tâchait de son écarlate majesté les murs. Ce n'était pas la première fois que le monde semblait terne à travers la fumée qui se massait dans le ciel tel le souffle d'un volcan. Alors pourquoi la reine de Wattpadia sentait que cette fois ne serait pas comme les autres ?

Elle était assise sur son trône, elle, Lina Frosilaen, la plus grande reine de l'histoire de Wattpadia, celle qui avait signé la paix avec les clichés. Celle qui avait retrouvé les Royaumes des fils du premier style. Célébrée à travers le monde entier, respectée et vénérée.

Face à elle, l'immensité de la salle du trône s'étendait. Entre elle et les portes, on trouvait ses compagnons de toujours, ceux qui ne l'avaient jamais abandonnée, la petite équipe qui avait jadis assassiné le Conseil des Séraphins, triomphé des terres de l'Au-delà. Depuis son siège, la reine voyait d'abord la silhouette colossale de la chouette qui dominait tous les pauvres mortels sous elle, la fille de Mort, et sa demi soeur. Puis les dos presque rassurants à contempler de sa meilleure amie et Ministre des confréries, dont les cheveux rouges s'accordaient étrangement avec la teinte crépusculaire que les flammes jetaient sur le monde, de son premier Ministre au visage carbonisé, qui se tenait droit, calme....comme s'il ne comprenait pas l'imminence de ce qui allait arriver. Plus proches du trône, il y avait les deux derniers, ceux qu'elle ne pouvait pas se permettre de perdre, qu'elle ne pourrait supporter de survivre. L'homme aux cheveux blancs semblait jeune, pourtant il ne l'était pas plus que la petite femme à côté de lui, qui tenait avec fermeté son énorme faux.

C'était un baroud d'honneur. Et c'était précisément pour cela que Lina Frosilaen refusait de quitter son trône. Car elle savait pertinemment qu'aucun de ceux dans la salle ne survivrait à la journée. Et elle ne pouvait plus supporter de les voir mourir. Une fois avait déjà été trop atroce. Alors quitte à tous mourir....

Elle allait emporter ce monstre dans la tombe.

Les portes s'ouvrirent dans un fracas épouvantable. Un homme, seul, en franchit le seuil. Et tous se figèrent. Cette vue n'avait rien de vraiment étonnant pour qui l'avait déjà vu, mais malgré "l'habitude", Lina ne parvenait pas à se retenir d'être surprise. Car l'homme dont la silhouette se découpait dans l'entrée avait les cheveux terriblement blancs, le visage terriblement familier. Un sourire déchirait son visage, une affreuse mimique cruelle et pourtant empreinte d'une tristesse. Car aujourd'hui, il avait tué. IL allait tuer. Et ce, sans avoir le moindre contrôle sur son corps. Mais nul ne le savait.

Pour eux ce n'était qu'Akira Claro, le Maître des Cauchemars, le traître, l'âme dérangée et indésirable. Pour eux ce n'était que la mort qui approchait. Pour eux ce n'était que la peur incarnée, ce n'était que la terreur à l'état brut. Mais lui-même savait. Il savait qu'il était devenu bien plus. 

Il sourit. Envoya un coup de pied au cadavre inanimé de son propre frère, Mairù Claro, qu'il avait traîné jusqu'ici. Pour Lina Frosilaen, cette vision fut la preuve ultime qu'ils n'en réchapperaient pas. POurtant, elle se leva, et empoigna fermement son katana. Tous dans la salle se mirent en position de combat. La vie, la mort, les rêves, les démons, la glace, tous semblaient incarnés dans cette salle alors qu'ils faisaient face au Cauchemar.

Il se mit à courir, et dans sa main apparut une faux enrobée d'une brume noire. D'un rapide mouvement, il taillada dans la chair de la chouette, qui recula en hululant de douleur avant de pousser un cri perçant tandis qu'une brume noire l'enveloppait. Sans hésiter, le cauchemar plongea à travers la brume, et sauta dans l'intention d'abattre son arme sur l'oiseau de malheur. Mais alors qu'il allait l'atteindre, un pentacle se forma entre lui et sa cible, et le repoussa au loin. Projeté dans les airs, il vit d'un coin de l'œil les silhouettes de deux femmes se jeter sur lui et le frapper. un coup de faux, puis de katana. Les deux, parfaitement synchronisées, atterrirent au sol alors que des pics de glace surgissaient des murs pour empaler et déchiqueter le Cauchemar.  

Recueil de nouvellesOnde histórias criam vida. Descubra agora