Chapitre 13

570 30 3
                                    

- 15 novembre 2019, Tony-

Du sang partout... Du mur au plafond, en passant par le sol, par les tables qui se trouvent dans le café. Les corps étalés au sol, sont transportés par les pompiers qui sont présents sur le lieu. Il y a de là, 10 minutes, j'ai reçu un appel de ma fille, me disant qu'il y avait un assaillant qui était rentré dans le café, et avait commencé à tirer sur pas mal de personne. Dieu merci, elle a eu le temps de se réfugier dans les toilettes du café.

Le corps de Steve, baignant dans son sang, se trouve à mes pieds. Il a les yeux ouverts, mais ne bouge pas. Il est blanc, et froid... Je n'ai pas su le protéger comme il le fallait... Je n'ai pas su lui montrer à quel point je l'aimais. Autour de moi, c'est le néant. J'ai l'impression que je vais sombrer. Je ne peux pas le perdre... Pas lui. Je l'aimais terriblement... C'est impossible. Ils n'ont pas pu me l'enlever. Pas de cette manière...

Je me réveille en sursaut, et dégoulinant de sueur. Je me rends compte, en ouvrant les yeux, que je suis dans le noir complet. Je tâte le côté de droit, et suis soulagé en sentant le bras de Steve.

- Steve...

Je le secoue pour qu'il se réveille. A cet instant, j'ai besoin qu'il me rassure... Je suis exactement en train de revivre mon passé. Chaque nuit, lorsque j'étais avec Edith, je faisais ce rêve, où on me l'enlevait...

- Steve, s'il te plait...

Mes sanglots sont de plus en plus forts, et j'essaie tant bien que mal, de les rendre moins silencieux en posant ma main sur ma bouche. Mais rien n'y fait... C'est en entendant mes pleurs, que Steve se met à ouvrir la lampe de chevet, qui se trouve à ses côtés. Il se relève et me regard inquiet.

- Qu'est-ce qui ne va pas ?

Je ne sais pas si je dois lui en parler... Il me voit pleurer, donc je n'ai pas vraiment le choix.

- Excuse-moi... C'est juste que... Je rêvais que tu mourrais...

Steve sourit puis me prends dans ses bras. Je pose ma tête sur son torse et sèche mes larmes.

- Alors comme ça, un homme de 39 ans, très viril, et extrêmement sexy, se met à pleurer ?

Je frappe son torse tout en souriant.

- Je t'emmerde. Je dis en rigolant.

Je prends le téléphone de Steve, qui se trouve sur la table de chevet, et scrute l'heure. Putain, il n'est que deux heures du matin... Je ne sais même pas si je vais pouvoir me rendormir.

- Tu veux faire quoi plus tard ? Je demande d'un coup à Steve.

- J'ai toujours eu un rêve, étant plus jeune, mais je n'en ai parlé à personne. C'est un rêve enfoui tout au fond de moi. Dit-il en caressant mes cheveux.

J'aurai tout de même bien voulu savoir. J'aimerai bien en apprendre un peu plus sur lui.

- Même à moi ?

- Tu va te foutre de ma gueule.

- Si tu ne me dis pas, je ne pourrai pas le faire.

Je me connais, je me fous facilement de la gueule des gens, mais je peux faire un effort, vu que là, c'est le rêve de mon petit-ami.

- Être dessinateur de personnes nues.

J'essaie de ne pas rire mais c'est beaucoup trop tentant. Steve me tape le crâne tandis que je rigole de plus belle. Je me redresse et le regarde.

- Nus... Genre, tout nus ?

- Oui. La nudité est beaucoup représentée dans la peinture, mais très peu dans le dessin. Et j'aimerai casser les codes.

Double jeu & amour interditWhere stories live. Discover now