Chapitre 29

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- 20 mai 2020, Tony-

14 jours, que je suis là, enfermé dans ma chambre d'hôpital, avec des perfusions aux bras. Non, aujourd'hui, Chloé, mon infirmière est venue me les enlever en prétextant que je n'en avais plus besoin. J'ai refait quelques malaises, pas très importants mais Clara s'en ai beaucoup soucié. 13 jours que j'ai appelé Steve. Je pensais qu'il allait venir. Je me suis bien trompé. Natasha l'a appelé juste après moi, et depuis plus rien. Je suis vraiment con. Il doit être surement en train de se faire sauter par son connard de petit ami. Qu'il y reste.

- La nourriture est infecte. Je dis en mangeant une bouchée de purée.

- Tu veux sortir ? Il fait beau dehors. Cela te fera du bien. Me dit Clara.

- Pourquoi pas.

Je ne sais pas ce que je vais devenir. Je suis viré de la fac depuis quelques semaines. J'ai avoué être sorti avec Steve Rogers un de mes élèves, bien avant que je fasse mon malaise. Mais je ne voulais pas qu'il le sache. Je ne lui ai rien dit, mais apparemment cela a fuité...

- Debout ! Allez, papa.

Elle m'enlève le plateau, et le pose sur la table située dans le coin droit de ma chambre. Elle m'aide à me lever, comme si j'étais un putain d'handicapé. Elle m'aide également à m'habiller, alors que je suis capable de le faire tout seul.

- Je ne suis pas un enfant.

- Je sais. Mais tu dois te ménager.

Elle m'embrasse la joue, après avoir terminé d'enfiler mon tee-shirt. J'ai repris un peu de poids, même si c'était un peu compliqué, vu la bouffe servie par l'hôpital. Je sors de la chambre, accompagné par Clara qui tient mon bras gauche.

- Ravie de vous voir sur pied, Monsieur Stark. Dit une infirmière en m'offrant un sourire.

Des patients me regardent, comme s'ils venaient voir quelqu'un de célèbre. Ah, je suis célèbre. J'espère qu'ils ne vont pas me demander un autographe. Je n'ai pas le cœur d'en signer.

Non. Ils me regardent, c'est tout. Et c'est mieux ainsi. Nous approchons de la sortie, pour sortir dans l'immense parc de l'hôpital. Les oiseaux chantent, les arbres fleurissent, et le soleil rayonne. Des patients de l'hôpital, profitent également du soleil. Certains sont avec des membres de leur famille, d'autre seuls, et certains avec des infirmières. Nous marchons, sans parler, dans l'allée. Le soleil me fait du bien.

Nous faisons le tour du parc, et retombons près de l'entrée de l'hôpital. Je me stoppe, en voyant Steve, se tenant debout, vêtu d'un caban beige et d'un jean. Un caban ? Par ce soleil ? Il est fou.

- Tu as encore besoin de moi ? Me demande Clara en chuchotant.

- Non. Plus besoin.

Elle m'embrasse la joue, passe devant Steve en tapant son épaule, puis rentre dans le bâtiment. Je m'avance vers Steve, et je le vois sourire, les yeux brillants. Il n'a pas changé depuis la fois dernière... Il s'est juste coupé les cheveux.

- Salut. Dit-il.

Il est venu. Moi qui pensais que c'était un lâche. Non. Il est venu. Pour moi.

- Salut. Je réplique.

- Je ne suis pas venu avant... Il fallait que je retourne à la fac. Pour des papiers.

- Je pensais que tu n'allais pas venir.

- Tu vois. Je suis là.

Il plonge ses mains dans ses poches et baisse la tête. Je ne suis pas sûr que cela l'enchante d'être là. Il avait surement mieux à faire.

- Les élèves ont demandé la démission du directeur.

- Sérieux ?

Il rigole et relève la tête.

- Oui. Ils pensent tous qu'il a fait ça parce qu'il est homophobe. Des affiches entières, sont placardées à chaque recoin de mur, à la fac. Surtout de toi. Ils veulent tous ton retour.

- C'est au directeur de choisir. Pas à moi.

- Crois-moi, il sera obligé de te réembaucher. Les élèves menacent de ne plus aller en cours.

Je suis soulagé de savoir, que ma relation avec Steve, ne choque pas certains et certaines de mes élèves. Cela me fait chaud au cœur de savoir que des personnes prennent ma défense.

- On verra bien.

- On marche un peu ? Il demande hésitant.

Je hoche la tête, et Steve plonge sa main dans la mienne. Ce qui me vaut un sourire.

- Comment tu vas ?

- Mieux. Et toi ?

- Bien.

Nous marchons, dans un silence les plus complet. Des infirmières nous regardent en souriant.

- Comment va ton petit-ami ? Je demande, sarcastiquement.

- Tu... Tu sais ?

- Ouais... Le soir de ton match à New York, je t'ai vu fourrer ta langue dans sa bouche. J'étais venu te dire que Clara était d'accord, pour nous. Mais tu avais mieux à faire.

Nous nous arrêtons, en plein milieu de l'allée centrale. Il se tourne vers moi, toujours sa main dans la mienne.

- Tu étais là ?

- Oui.

- Je... Je ne savais pas.

- Maintenant tu le sais.

Il plonge ses yeux bleu azur, dans les miens. Il pose sa main sur ma hanche, et son front contre le mien.

- J'ai besoin de toi, Steve.

Je pensais qu'il allait m'embrasser, mais non. Il me prend dans ses bras, et la peur que j'avais s'est automatiquement envolé en quelques secondes. Il me caresse doucement les cheveux en me murmurant à quel point il est désolé.

Nous nous séparons et là enfin, je reprends contact avec ses lèvres. Son gout caramélisé m'avait manqué. J'en avais besoin. J'en aurai toujours besoin. C'est comme ça. J'avais besoin de lui.

- Tu es prêt à affronter la presse ? Je demande.

- Avec toi, et pour toi, je suis prêt à tout.

Il sourit, lève son petit doigt, pour le lier avec le mien. Une promesse. Celle d'affronter le monde à deux, quoiqu'il arrive.

- Ensemble. Disons en chœur.

Double jeu & amour interditWhere stories live. Discover now