Chapitre 12

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- 10 novembre 2019, Tony-

Je sors les lasagnes du four, et les posent sur la table de la salle à manger, où se trouve ma mère Maria et mon père Howard. Cela faisait longtemps qu'ils n'étaient pas venus manger à la maison. Clara et Flore sont toujours contentes de voir leurs grands-parents. J'ai une très bonne relation avec ma mère. Avec mon père, c'est différent... Il est assez strict.

- Bon appétit. Je dis en souriant.

Steve était censé être là pour le déjeuner, mais il ne répond pas à mes appels, ni à mes SMS... Il s'est levé à 8 heures, et je ne sais pas où il a été... J'ai tout de même mit une assiette en plus pour lui, mais je ne sais pas s'il va venir...

- Bonjour.

Il entre dans la pièce, tout en souriant. Il est en jean, tee-shirt blanc, qui dévoile bien ses muscles. Ma mère lui fait la bise et le contemple.

- Dieu qu'il est charmant.

- Merci Madame. Je suis Steve, le meilleur ami de Clara.

Il salue également mon père, en lui serrant la main. Mon petit-ami qui rencontre mes parents, je ne l'aurai jamais pensé...

- On est accueille Steve, car ses parents, l'ont foutu à la porte. Je dis en avalant une bouchée de lasagne.

Ma mère pose sa main sur celle de Steve, puisqu'il est juste à côté d'elle, et également en face de moi.

- Alors, Steve, que fais-tu comme études ? Demande mon père.

- Je suis à la faculté de New York, en spécialité littérature.

Mon père n'a pas trop accepté le fait que je sois professeur de littérature, ou encore écrivain... Il voulait que je consacre toute ma vie à la direction de Stark Industries, mais je n'en avais pas trop envie.

- Tu as mon fils en professeur, je suppose.

- Oui. C'est un très bon prof.

Mon père ne va pas être de cet avis... Lorsque l'on débat sur mon métier, cela finit toujours mal... Très mal.

- J'en doute. Il n'est pas fait pour être prof. Dit-il d'un ton sec.

Voilà... Je vais en prendre plein la gueule. Comme dans chaque repas de famille.

- Pardon ? Votre fils est un excellent professeur. C'est l'un des meilleurs professeurs de la faculté. Et c'est un aussi un très bon écrivain.

- On ne peut pas vivre en tant qu'écrivain ou professeur, voyons.

Je regarde Steve en fronçant les sourcils. Je ne veux pas qu'il se mêle de ce genre de discussion... Mon père n'a jamais été fier de moi, et cela ne changera jamais. Je ne peux que compter sur ma mère...

- Avez-vous lu les romans de votre fils ? Il fait un carton. Ses livres sont vendus par millions ! Soyez un minimum reconnaissant. Je vous conseille de lire « L'heure familiale ». Car apparemment, cela parle de vous, et pas en bien.

Je voulais que la rencontre entre Steve se passe bien, mais je peux rêver. Je vois Clara, cacher son sourire... C'est vrai que mon père est difficile à supporter, et mes filles ont toujours préféré ma mère, et je les comprends.

- Si j'avais un fils comme le vôtre, j'en serai fier. Il fait ce qu'il aime faire, quelque soit le métier qu'il exerce. Il prend du temps pour ce qu'il aime, c'est-à-dire la littérature. Il gagne très bien sa vie, grâce à cela. Donc, si le métier de votre fils ne vous plait pas, si vous n'êtes pas fier de lui, dans ce cas-là, vous ne méritez pas le rôle de père. Je sais ce que ça fait de ne pas faire la fierté de son père. Et c'est une chose que je ne souhaite à personne. Mon père m'a abandonné tout ça parce que je suis homosexuel. Alors si vous aimez votre fils, montrez-lui au lieu de le dénigrer.

Steve boit une gorgée d'eau puis se lève de table, les yeux rouges. Je sais qu'il souffre de sa situation familiale, mais il ne le montre pas. Je ne m'attends pas à ce que mon père dise qu'il est fier de moi, ou qu'il me montre qu'il m'aime... Il n'est pas capable de le faire.

- Je vais chercher de l'eau. Je dis.

Je me dirige vers la cuisine, et ouvre le frigo pour prendre l'eau. Il est hors de question que je boive ne serait-ce qu'une gorgée d'alcool, et j'évite d'en mettre sur la table.

- Anthony...

Ma mère me caresse l'épaule et m'embrasse la joue. Elle a toujours été là pour moi, et je ne sais pas comment elle fait pour rester avec mon père... Il est tellement insupportable.

- Tu es mon fils, tu le sais ça... Et je te connais, Anthony. Steve, n'est pas que le meilleur ami de Clara, n'est-ce pas ?

Ma sœur et ma mère ont un don pour ce genre de chose...

- Le regard que tu lui donnes, est le même que tu lançais à Edith. Moi, je suis fière de toi, fils.

Elle me prend dans ses bras, et me caresse le dos. Depuis tout petit, c'est vers elle que je me tournais lorsque j'avais des problèmes... Et aujourd'hui, je peux encore me tourner vers elle, car jamais elle ne me jugera.

- Tu ne choisis pas le plus moche. Dit-elle en rigolant.

- Sans vouloir me vanter, je suis plutôt beau aussi.

Elle sourit et passe ma main sur ma joue. J'ai beau avoir bientôt 40 ans, ma mère sera toujours aussi protectrice, quelque soit mon âge.

- Je vais apporter l'eau. Va voir Steve.

Elle m'embrasse la joue, puis retourne à la salle à manger. Je monte vite fait dans la chambre de Steve, puis frappe à la porte. J'ouvre celle-ci, et voit Steve, sur son lit, un ordinateur sur les genoux.

- Excuse-moi pour tout à l'heure...

Je ferme la porte à clé, et m'allonge à ses côtés. Il est en train de regarder La Casa de Papel, sur Netflix.

- Ne t'excuse pas. Mon père est un connard.

- Tu peux le dire. Dit-il en rigolant.

Je pose ma tête sur le torse de Steve, tandis que lui, passe sa main dans mes cheveux.

- Comme ça, tu as lu mon livre ?

- Oui. C'est super bien écrit.

Il continue à me faire des papouilles dans les cheveux, tout en regardant sa série.

- Je suis fier de toi. Même si je ne te le montre pas.

Je tourne la tête, pour plonger mon regard dans le sien.

- J'ai de la chance de t'avoir Steve Rogers.

Ses lèvres affichent à un grand sourire, et ensuite, se posent sur les miennes.

- Si tu m'embrasses de cette façon, je ne suis pas sûr de revenir à table.

- J'arrête de t'embrasser alors.

Si je pouvais passer la journée au lit, avec Steve, je le ferais... Mais bon, nous sommes obligés de se cacher. Je me relève et embrasse une dernière fois Steve. Je sors de la chambre et regagne la salle à manger. Mes filles sont en train de débarrasser la table, et mes parents ne sont plus là.

- Grand-mère ne se sentait pas bien. Dit Flore.

Je souris. Je sais très bien qu'elle voulait que je reste avec Steve, et aussi, éviter tout conflit avec mon père. Clara et Flore stoppent ce qu'elles sont en train de faire, et se blottissent dans mes bras.

- Nous, nous sommes fières de toi, papa.

J'embrasse le haut de leur tête en souriant. Je me demande si mes filles seront toujours aussi fières de moi lorsqu'elles apprendront que je sors avec un mec, qui plus est, est Steve...

Double jeu & amour interditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant