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Ça n'avait pas vraiment étonné Hoseok d'être l'une des seules personnes à descendre à cette station, même si des personnages pas vraiment différents circulaient sur le quai. Et ça ne l'avait pas étonné non plus quand il entendit une voix aiguë crier son nom entre le gris de l'espace.

"Hoseok ouh ouh !"

Un bras se détacha dans l'air, et avec un sourire penaud au bout des lèvres, le châtain s'avança d'un pas léger en faisant trainer sa valise derrière lui. Il avait beau faire des sourires à sa grand-mère, celle-ci continuait de l'appeler en s'agitant dans tous les sens. Les cheveux moitié roux, moitié gris, des vêtements enfilés à la hâte avec une tache d'on-ne-sait-quoi sur le pull, le petit-fils se fit la réflexion que sa grand-mère paternelle n'avait pas changé. Toujours très théâtrale et originale.
Son grand-père lui, attendant gentiment mains dans le dos, observant les alentours, toujours sa moustache épaisse dressée fièrement, s'exclama avec un "ah !" bien sonore et d'un accent qui ne venait pas de ce continent.

Puis un vrai et grand sourire se dessina sur le visage d'Hoseok arrivé à eux, et sa grand-mère fut la première à l'attraper par le cou et le serrer de toute ses forces dans ses bras. Elle lui frotta le dos, lui chuchota des mots tout doux que personne ne pouvait entendre, puis le sépara d'elle, regardant son visage et son corps maintenant d'adolescent.

"Tu as encore grandi ! Dis donc tu as pris du poids ! Ça va te faire du bien de marcher le soir avec moi et les chiens ! Et il faudrait aussi te couper ces cheveux ! Ça ne va plus ! Oh tiens regarde ces magnifiques fleurs que j'ai trouvées sur la route, j'ai demandé à ton grand-père de s'arrêter pour que je puisse te les cueillir !

-Oh la la ! Le coupa son grand-père, On a le temps pour ça ! Tu vas bien mon Hoseok ?

-Oui et toi mon pépé ?"

C'est au tour du papi de le prendre dans ses bras et lui faire une bise rapide. Ses grands-parents étaient de vraies caricatures ambulantes, et Hoseok le savait bien, il se le disait à chaque fois qu'il les voyait. Mais ça le faisait rire.

"Comment va ta mère ? Et ta sœur ? Et les animaux ? Commença la demie-rousse, je me demande bien pourquoi tu as voulu venir sans ta sœur et pendant un mois...Tu es vraiment étrange Hoseok.

-Il ressemble à sa grand-mère.

-Laisse-nous toi, il n'a pas pu répondre à mes questions !

-Ouh la la, ne pressons rien !

-Je suis curieuse de sav-"

À partir de ce moment-là, Hoseok ne fit pas vraiment attention aux paroles des vieux, puis pris la direction de la sortie, suivit par les âgés. Le soleil était bien là, si quelqu'un en doutait, et un trafic vert attendait là, un peu abimé mais toujours là.
Le moustachu l'ouvrit, toujours en train de se disputer avec sa femme, puis le châtain balança sa valise à l'arrière, et monta. Son grand-père n'avait toujours pas remis de siège arrière, alors il s'accrocha comme il le put.

"Désolé mon chéri, ton grand-père n'a toujours pas fait ce qu'il avait à faire avec ce trafic...Tiens tes fleurs ! Tu les mettras dans de l'eau quand on arrivera. Et- une bosse mal prise par le conducteur la fit taire un instant, Oh mais Mario !

-Quoi encore ! Cria le pépé avec son vieil accent chilien

-Tu conduis comme un fou ! C'est terminé je ne monte plus jamais avec toi dans une voiture !

-Tu dis toujours ça ma-"

Le plus jeune partit encore dans ses songes, rigolant un peu des enfantillages de ses grands-parents. Et ses yeux divaguèrent vers le paysage, et avec ces océans verts ils s'y perdirent. Sa tête redécouvrait la légèreté de cette campagne, et les nuages inexistants. Ça lui fit du bien, de réentendre la voix de sa mémé se calmer, et chuchoter des beautés sur son tendre mari. Et une voix résonna à la radio, le berçant un peu, avec On the radio dans les oreilles.

Et une fois arrivés, le portail rouge ouvert, il descendit du rectangle couleur feuille d'été pour saluer les chiens de ses grands-parents, aussi effrayants qu'ils pouvaient l'être. Mais ils étaient des crèmes.

Une chanson dans la tête, Hoseok prit le temps de regarder ce jardin si bien entretenu, ces arbres, ces fleurs, et écouta les oiseaux et le silence de cette paisible campagne.
Sa grand-mère parlait à quelqu'un, de ce qu'il avait entendu, un certain Namjoon, mais il n'y fit pas attention. Il redécouvrait la maison familiale, celle qui avait fait partie d'un grand nombre de souvenir.
Et ça ne pouvait que le faire sourire. 

Les Visages Oubliés [Sope]Where stories live. Discover now