61. Dickhead

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je vous présente Zoé qui se sent toujours comme ça après avoir vu Donovan :🤰🏼

***

Deux semaines plus tard

— Doucement.

Luka m'aide à sortir de la voiture en me laissant m'appuyer sur son bras. Alors que papa décharge mon sac d'effets personnels du coffre de la voiture, mon frère claque ma portière.

Je reviens à la maison après un long séjour à l'hôpital, surtout dû à la rééducation post-coma. On m'a enlevé mes bandages et mes points de suture ont séché. J'ai deux cicatrices, une sur le torse et l'autre sur mon omoplate à l'endroit où la balle m'a transpercé. Mon bras est aussi encore immobilisé d'une attelle amovible pour éviter que je bouge trop et que les cicatrices se rouvrent.

J'ai cédé à un autre caprice de ma mère.

Je suis chez mes parents et suis obligé d'y rester pour au moins les dix prochaines années.

Margaux m'a docilement apporté quelques vêtements qui étaient chez elle. Et après une autre séance de baisers qui nous ont mutuellement endolori les lèvres, j'ai dû la quitter pour partir avec mon père et Luka qui sont venus me chercher.

Elle est venue tous les jours après son altercation avec ma mère. En me racontant des petits détails sur elle et sur nous, en me cajolant sans rien demander en retour et en m'aidant à recouvrir ma santé, elle a fait en sorte que nous soyons à l'aise ensemble. On peut se taper des heures sans rien dire, rien qu'à regarder des films sur mon ordinateur qu'elle m'a apporté une fois. On peut en taper d'autres à nous embrasser longuement sans que les mots ne soient nécessaires.

Je ne la sens plus comme une femme dont j'ai oublié l'identité.

Parce que, au fond, je ne l'ai jamais vraiment oubliée.

Quelque chose en moi savait déjà qui elle était.

— Bon retour, grand moche, me lance Luka en me devançant sur l'allée qui traverse la pelouse impeccable de mon père.

— T'es laid.

— Ta gueule.

— Toi, ta gueule.

— Vos gueules tous les deux, grogne Daren et nous ricanons en nous précipitant vers la porte.

Je ne peux pas encore courir, mais c'est en processus selon le médecin. J'espère seulement que ça ne sera tarder parce que j'ai ce fourmillement dans les jambes depuis des jours, et il me tarde de reprendre ma routine de vie habituelle.

Luka a à peine le temps de cogner à la porte que Jade nous ouvre, ses yeux bleu-gris pétillants.

— Noah !

— Salut, lui dis-je avec un clin d'œil, grimpant les dernières marches du porche.

Elle m'offre un large sourire qui me fait rire.

Je sais maintenant pourquoi ses enfants ont des sourires aussi grands. Et traumatisants.

L'odeur d'un repas cuisiné par maman chatouille mes narines et attise un sourire sur mes lèvres. Et alors que les enfants de ma sœur se regroupent autour de mes jambes avec des cris de joie, que maman m'embrasse sur les deux joues, que Jared me donne une accolade en faisant une remarque sur mes cheveux beaucoup trop longs et que Jade me pince les joues, je me sens dans mon élément.
C'est la petite vie que je veux.
Il ne me manque que ma Margaux.

Je monte dans ma chambre d'adolescent pour la première fois depuis des années où je dépose mon sac en constatant que maman y a déjà changé les draps. Puis, je reviens en bas où le vacarme est déjà commencé, entre les enfants qui hurlent et qui rient, les adultes qui discutent à haute voix, la vaisselle qui s'entrechoque pendant que maman nous sert à manger et Jade qui parle au téléphone dans un coin.

Sue Me - T1Where stories live. Discover now