Épilogue

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— J'appelle un Uber.

Enfin arrivés à l'aéroport Paris-Charles de Gaulle, Margaux change sa carte SIM pour une autre d'une compagnie française locale. Je me charge de tirer sa valise et la mienne pendant qu'elle me guide vers la sortie à travers les nombreux voyageurs qui reviennent de voyage et ceux qui s'apprêtent à partir à l'aventure.

Elle parle fluidement et aisément en français à l'homme de l'autre côté du combiné. Je ne comprends absolument rien, mais ça me plaît de la voir autant dans son élément, ici. J'ai hâte de me laisser immerger dans son monde à elle.

— Il arrive dans une vingtaine de minutes.

Margaux sautille sur place, impatiente en serrant son écharpe autour de son cou.

Après neuf heures de vol et une escale en Allemagne, nous voici arrivés à temps pour ne pas manquer la petite fête de Pâques qu'organise sa tante. Je ne sais pas comment je suis censé m'incruster au milieu de ce petit monde français, déjà que je me sens hors de ma zone de confort dans cet environnement complètement différent de celui des États-Unis.

Déjà, la température est quasiment trois fois moins élevée ici qu'en Alabama. J'ai dû m'acheter un manteau et un foulard noir alors que Margaux avait déjà tout ça tout au fond de son placard. Alors qu'il fait trente degrés Celsius à ce temps-ci de l'année à Montgomery, il en fait à peine dix à Paris. J'ai déjà la chair de poule alors que la petite Mags est excitée.

— Donc tu es sûre que ton père ne va pas me fusiller ?

— Je ne te promets rien, mais s'il te fusille, je me tire une balle dans la tête et je te rejoins.

J'éclate de rire à cause du ton décontracté sur lequel elle débite tout ça.

Je l'attrape par le bras et l'attire contre ma poitrine pour l'embrasser sur le front.

— Tu ne vas pas m'apprendre des trucs à dire en français pour séduire belle-maman et beau-papa ?

Avec un petit sourire, elle prend mes joues en coupe, les écrase un peu.

— Mais ils parlent anglais, Nono.

— Mais ça me donne des points de plus si j'ai un autre talent, Mags.

Elle fait une petite moue en réfléchissant, je dépose de petits baisers sur ses douces lèvres et sur ses joues. Puis, elle se hisse sur la pointe de ses baskets blanches usées et me chuchote des mots en français à l'oreille. J'essaie de répéter de mon mieux.

Elle rougit, éclate de rire.

Je n'ai pas le temps de lui demander ce que ça veut dire parce que son téléphone sonne, et le chauffeur du Uber est arrivé.

Avec le monsieur, je hisse nos bagages dans le coffre de la voiture et je grimpe à l'arrière avec elle pendant qu'elle lui épelle l'adresse qu'il entre dans le GPS de la voiture. Avec un large sourire excité, elle boucle sa ceinture et se blottit contre mon bras. Je pose ma main sur sa cuisse que je serre à travers ce jean qui lui va à ravir. Serrant ses fesses, définissant ses hanches, galbant ses jambes.

Je veux bien écrire une lettre de remerciement au fabricant et lui envoyer 500$ avec ça.
Je rigole à peine.

Les deux dernières semaines avec Margaux dans ma vie ont été endiablées. Entre le sexe avec elle, toujours brûlant, pour rattraper ce mois d'abstinence forcée à cause de mon coma et de ma blessure, mon investissement dans le cabinet pour retirer une charge de travail importante des épaules de Lauren, mon obligation d'aller voir ma mère tous les soirs pour lui assurer que je vais bien et les visites de plus en plus régulières que je rends à Zoé dans son hôpital, j'étais complètement brûlé.
Heureusement, ma petite femme est toujours là pour me rappeler que nous pouvons prendre de petites vacances.

Sue Me - T1Where stories live. Discover now