Chapitre 1

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Je crus que ça n'allait jamais finir. Après 10 h de vol, on est enfin arrivés. Quand j'ai vu la maison pour la première fois, je l'ai trouvé assez grande. J'ai toujours vécu dans un appartement alors c'est sûr que ça va me changer. Quand je vis tous les cartons entassés devant notre porte, j'en pris le plus possible et les mis à l'intérieur. Ils étaient lourds, remplis de souvenirs, les seuls souvenirs que nous avions décidé de garder. Je recommençais ça une dizaine de fois avant de m'asseoir et de souffler.

- Tu ne vas pas te décourager maintenant ! Il n'y en a presque plus, dit mon père. Tiens, va prendre tes cartons je m'occupe du reste.

Je me tournais vers la porte et observais les cartons abîmés. Il faisait froid, très froid. J'avais mal aux jambes et aux bras, mais il n'en restait presque plus donc je me levai et continuai à aider mon père. Une fois tout ce travail finit, je montais déballer mes cartons dans ma nouvelle chambre. Mon ancienne maison me manquait un peu, mais il nous fallait un nouveau départ et l'Alaska, bien qu'on soit loin, était un bon choix. Une fois mes affaires installées, je m'attaquais à la petite pièce adjacente à ma chambre. Mon père avait choisi cette maison grâce à cette pièce. Il savait qu'elle me plairait, que j'en aurais fait mon espace personnel. Je déballais mes outils de peintures et mes tableaux pour les poser sur le côté. Je m'arrêtais sur un tableau de ma mère et moi. J'ai toujours aimé ce tableau, on se ressemblait tellement. J'avais hérité de sa chevelure châtain, presque rousse, mais j'avais les yeux de mon père. Il les appelle ses diamants car ils sont bleus. Sur cette toile, nos yeux bleu et vert forment un contraste magnifique. C'est grâce à elle que j'avais découvert le dessin et la peinture, elle était tellement douée. Elle voyait de l'art partout, même là où il n'y en avait pas. Je le posai à part quand j'entendis mon père arriver.

- Alors, ça te plaît princesse ?

Il m'a toujours donné des petits surnoms mignons, même si je trouvais ça gênant, je ne lui disais pas.

- Oui, j'adore cet endroit. Je vais pouvoir accrocher pleins de tableaux ici. Il me sourit et se retourna pour partir, mais il s'arrêta juste avant. Il jeta un coup d'œil au tableau puis reposa son regard sur moi.

- Je vais voir un vieil ami. Je reviendrais avant le dîner, promis. Il me fit un petit signe de tête et s'en alla. Je continuais à m'installer quand mon téléphone sonna.

Alor cette nouvel maison ?

Pas si mal. Presque ossi bien qu avant !

Ahah je sui contente pour toi Aby ! Il faudra quon sappel le plus posible ! <3

Dacor. je dois finir de minstaller. A + Steph! <3

Stéphanie est ma meilleure amie depuis des années. On traîne ensemble depuis qu'on est bébé, nos parents étaient amis. Elle allait me manquer. Tout allait me manquer, mais je savais que cette ville me plairait. Elle a quelque chose qui la rend mystérieuse, attirante. C'est une toute petite ville qui a son histoire, comme dans les films. Ayant complètement fini de m'installer, je décidai de sortir pour me repérer. Dans ma rue il n'y avait pas beaucoup de maisons, elles étaient toutes en ligne. Derrière se trouvait une grande forêt. Les arbres étaient immenses. En m'avançant encore un peu, je vis plusieurs personnes dehors. L'une d'entre elle se retourna vers moi et me sourit. Il devait avoir à peu près mon âge, peut-être un an de plus. Il s'avança vers moi et me tendit la main.

- Salut, moi c'est Max. Tu viens d'emménager, c'est ça ?

Je lui fis un grand sourire et lui tendis la main à mon tour. Il portait une bague magnifique à son doigt, sa main était froide, pas très surprenant avec cette température.

- Aby. Et oui, je viens de m'installer dans la maison derrière.

- Puisqu'il n'y a qu'une seule école ici, je suppose qu'on sera dans le même établissement. Il se mit à rigoler. Ses yeux se mirent à briller et ses cheveux noirs virent se poser sur son front. Ils étaient attachés en un chignon bas, mais certaines mèches s'échappaient. D'un geste de la main, il les remit en place et continua à me parler.

-Je pourrais être ton guide dans cette petite ville. Dis-moi, d'où viens tu ?

- Je viens des états-unis. Je vivais à New York, un tout autre monde.

Il eut l'air surpris, puis perplexe.

- Tu vivais à New York, et tu viens ici ? Il leva un sourcil et fit un sourire. Je suppose qu'il y a une bonne raison ?

Je ne savais pas quoi répondre, il dut comprendre mon malaise car il me parla de New York, me posa des questions. On continua de parler pendant une bonne heure. Je lui dis que je n'avais jamais vraiment apprécié le bruit, les touristes, et toutes ces autres caractéristiques pas très fun de New York. Ce garçon était magnétique, mon regard s'arrêtait souvent sur ses yeux, et pendant un court instant, j'y restais accrochée. Quand le soleil commença à se coucher, il rentra chez lui alors je fis de même. La question de Max tournait dans ma tête. "Une bonne raison" peut-être pas, mais une raison oui. Mon père et moi ne pouvions plus vivre dans ce petit appartement, surtout sans ma mère. Après sa mort on s'est effondré, elle nous manque énormément. Les larmes me montèrent, mais je les ravalai. Quand mon père rentra à la maison, il faisait nuit. Je pris alors ma voix grave et me déplaçais vers lui.

- William Jones, tu es en retard !

- Oh, excusez-moi mademoiselle, j'ai été retenu chez mon ami.

- Hmm, excuses acceptées. Il se mit alors à rire, me déposa un bisou sur le front puis vint dans la cuisine. Il huma l'air plusieurs fois avant de se retourner vers moi.

- Oh, mais c'est que tu t'es mise à cuisiner maintenant. Du moment que tu ne fais pas brûler la maison, moi ça me va.

Je ris et commençais à nous servir à manger. J'avais peut-être fait brûler la nourriture, mais il ne dit rien, il se contenta de manger en silence. Les repas animés me manquent parfois. C'était toujours ma mère qui lançait les conversations. À ce souvenir ma gorge se serra, mon père dû s'en rendre compte car il me regarda tendrement et me prit la main avant de débarrasser la table. Nous allons chacun dans notre chambre, il était tard, et la journée avait été fatigante. Je n'arrêtais pas de penser à elle, ma mère. Est-ce que déménager avait été une bonne idée ? L'avait-on abandonné là-bas ? Les larmes coulèrent sur mes joues et je m'endormis vite, j'étais épuisée.

WhiteBlood : L'appel de la nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant