Chapitre 27

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L'absence de Daniel dans la pièce se fit ressentir. Encore secouée par notre baiser, je laisse mes pensées dérivées vers l'instant que nous avons partagé il y a à peine quelques heures.

Mon père est reparti au travail une heure après Daniel, je me retrouve donc seule chez moi avec une étrange sensation. La sensation de ne pas être seule, justement. L'eau chaude me ramena au moment présent. Je sortit de la douche et j'enroulai une serviette autour de moi. Tranquillement, je me dirige vers ma chambre quand quelque chose m'interpelle. La porte est entrouverte, pourtant je suis sûre de l'avoir fermé. Je deviens parano maintenant ... Je jette un rapide coup d'œil autour de moi est entre dans ma chambre. Le courant d'air glacé qui se dégagea de ma fenêtre me fit frissonner. J'ai juste oublié de la fermer, voilà pourquoi ma porte était ouverte. Je me dirige vers ma fenêtre quand quelque chose m'arrête. Je ne suis pas seule.

Une silhouette se dessina dans l'encadrement de la porte de mon atelier. Deux yeux rougeâtres me fixent sans bouger. La panique s'empara de moi. Qu'est ce que je dois faire ? Je jette un rapide coup d'œil à ma commode, où j'ai caché ma Veine de Venus. Sans plus réfléchir je me précipite dans sa direction mais j'ai à peine le temps d'ouvrir le tiroir que deux bras froids comme la glace m'entoure.

- Qu'est ce que tu cherches là-dedans ? me demanda une voix féminine.

Cette voix me dit quelque chose, cette femme, est-ce que je la connais ? Sans me laisser le temps de répondre elle me souleva de terre et me poussa violement contre le mur. Ma tête se mit à tourner et ma vision se flouta.

- Alors c'est bien toi la fille qui côtoie les chiens, cracha-t-elle. Je peux sentir leur odeur partout sur toi.

La pièce est complètement plongée dans le noir, il m'est impossible de distinguer quoique ce soit. Je me concentre un peu plus sur elle mais c'est peine perdue. Ma tête me lance et ma vision reste flou.

- Qu'est-ce que tu me veux ? finis-je par dire.

- Moi ? Je ne te veux rien, elle marqua une pause et repris d'un ton amusé. Je ne sais pas comment tu as fais pour t'attirer des ennuis avec elle, mais tu vas en  baver.

Sans plus attendre elle m'attrapa par la gorge et se mit à serrer. Ce n'est qu'une fois arrivée à quelques centimètres de son visage que je la reconnu. C'est la livreuse de pizza qui est venu l'autre soir, quand mon père et moi passions la soirée ensemble. Un sourire moqueur étira ses lèvres.

- Je vois que tu me reconnais enfin.

Elle passa sa langue sur sa lèvre, laissant entrevoir ses canines pointues et dit :

- Le livreur de pizza avait bon goût.

C'est à ce moment là que je fis le lien. Le jeune homme tué à côté de chez moi était en fait le vrai livreur. Toujours privée d'air, je sentis ma tête tourné et un voile noir vint obscurcir ma vue. La dernière chose dont je me souvins est le bruit de verre brisé et la sensation de tomber au sol.

Quand j'ouvris les yeux, la froideur des bras qui me tiennent me fit sursauter et je me débâtis aussi fort que je le peux mais la prise se resserra.

- Doucement, c'est moi, me dit une voix familière.

- Max ... marmonnais-je.

La froid vint me frapper au visage et un frisson me parcourut.

- On est bientôt arrivés Aby.

Arrivés ? Arrivés où ? C'est après quelques minutes que j'eus ma réponse. Je reconnu la maison de Daniel. Mais qu'est ce qu'on fait ici ? Et qu'est ce qu'il s'est passé ?

Max s'arrêta devant la porte et frappa. Presque immédiatement Daniel ouvrit et ses yeux se posèrent sur moi.

- Qu'est-ce que ...?

Max ne le laissa pas finir et entra à l'intérieur. Il me déposa délicatement sur le canapé et je pu enfin le voir. Vêtu seulement d'un jean, laissant son torse nu, je me mis à le contempler. Il s'en rendu compte et passa une main dans ses cheveux.

- J'ai dû ... enfin je veux dire que ...

Il se mit à bafouiller encore plus et d'un simple geste me désigna. Ne comprenant pas où il veut en venir, il soupira et lâcha :

- Tu étais complètement nue, j'ai dû t'habiller.

Un rapide coup d'oeil à ma tenue et je me rends compte que je ne porte que le t-shirt de Max. Merde ! Ma serviette a dû tomber quand la femme s'en ai pris à moi. La femme ... Les images me reviennent peu à peu ... Quand elle m'a poussé, puis étrangler, puis je suis tombé et plus rien. C'est le vide total.

Sentant leurs regards sur moi je me mis à rougir instantanément.

- Vous ne pouvez pas regarder ailleurs ! leur criais-je.

Max détourna le regard mais Daniel ne cilla même pas. Son regard est dur, il a l'air énervé, mais aussi blessé.

- Qu'est ce que vous faisiez tous les deux ? Nus en plus.

Il ajouta cette phrase comme un reproche et au moment où mes yeux croisèrent les siens, je compris que si un regard pouvait tuer, nous ne serions plus là.

- Je ... Daniel, je ne sais pas comment je suis arrivée ici.

Il ne me quitta toujours pas des yeux et le seul signe qu'il montra ce fut un léger froncement de sourcils.

- Aby s'est fait attaquer.

La surprise se dessina sur son visage puis en quelques secondes il se trouva devant moi.

- Tu es blessée ? me demanda-t-il. Est ce que cette enflure a posé ne serait-ce qu'un seul doigt sur toi ?

Par reflexe ma main se porta à ma gorge et le regard de Daniel suivit mon geste. Du bout des doigts il effleura mon cou, son contact me fit frissonner. La voix de Max nous fit sursauter.

- Il faudrait peut-être lui trouver de meilleurs vêtements, non ?

Daniel me détailla de haut en bas et se mit à sourire.

- Suis moi.

Il se leva et se dirigea vers la pièce qui se trouve collée à sa chambre. Quand il alluma la lumière, la décoration me surpris. C'est une chambre. Il y a un lit, avec un bureau où sont disposées plusieurs photos d'une jeune fille. Cette fille, je l'ai vu sur une autre photo, celle du salon.

- C'est la chambre de ma sœur, ne touche à rien.

Daniel fouille dans un placard et en sort un pantalon et  un t-shirt.

- Euh, Daniel ...

Il se tourna vers moi et me tendit les vêtements.

- J'ai besoin de sous-vêtements aussi...

Il écarquilla les yeux et se tourna en marmonnant quelque chose. Une minute plus tard il me tendit une culotte et s'en alla.

WhiteBlood : L'appel de la nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant