T2 Lily Potter et Hugo Weasley - Les Miroirs Jumeaux

Chapitre XVIII - La balafre

La première chose que Lily fit, ce fut de se fabriquer un calendrier pour ne pas perdre la notion du temps. Comme Ombrage lui avait dit qu'elle était restée inconsciente trois jours, elle avait ainsi pu en déduire la date de son réveil. Et, comme il y avait une fenêtre dans sa chambre, elle pouvait se repérer dans le temps en observant la course du soleil dans le ciel. D'ailleurs, elle passait le plus clair de son temps à fixer le ciel en étant assise sur le rebord de la fenêtre, ne supportant pas l'enfermement auquel elle était contrainte. 

La première fois qu'Ombrage l'emmena faire sa toilette dans la salle de bain, la jeune fille observa tout ce qu'il y avait autour d'elle dans l'espoir de trouver un moyen de s'échapper. Malheureusement, elles ne faisaient que traverser un couloir sans issue, à part des escaliers qui conduisaient à l'étage du dessous, mais Ombrage la surveillait de près. Dans la salle de bain, il y avait seulement une douche, des toilettes et un lavabo, ainsi qu'un petit miroir accroché au mur. Ombrage lui avait préparé une brosse à dents, du dentifrice et du savon. Lily était étonnée des soins qu'elle lui apportait alors qu'elle était censée être sa prisonnière. Mais bientôt, elle comprit que si Ombrage prenait garde à ce qu'elle ne manque de rien au niveau hygiène, c'était seulement parce qu'elle était maniaque et ne supportait pas la saleté, même si elle était sur Lily. Pour une fois, la sévérité de cette femme était profitable à Lily, qui n'aurait pas supporter de ne pas pouvoir se laver régulièrement.

Comme elle se l'était promis, Lily fit en sorte de mener la vie dure à Ombrage. Elle ne cachait pas son mépris envers elle, et lorsqu'elle essayait de lui poser des questions sur son père ou sur sa famille, elle restait muette comme une tombe. Heureusement, Ombrage n'avait pas réessayé d'utiliser le Sortilège Doloris sur elle, persuadée que Lily finirait par parler. Elle se contentait de diminuer sa portion de repas, si bien que plus le temps passait, plus Lily maigrissait. Elle finit par se rendre compte qu'elle s'affaiblissait à cause de cela, alors la jeune fille décida de passer à l'action : elle avait décidé de tenter de s'évader après avoir longuement réfléchi à un plan. Plus tôt elle tenterait son évasion, plus elle serait en forme pour la faire.

Elle avait tout prévu : elle savait qu'Ombrage lui apportait toujours un repas le matin, que Lily devait manger devant elle tandis qu'elle l'interrogeait, et qu'ensuite elle l'emmenait dans la salle de bain. Après cela, Lily restait enfermée dans sa chambre toute la journée, sans avoir la moindre idée de l'endroit où se trouvait Ombrage. Cette dernière lui rapportait un nouveau repas le soir, au moment où le soleil se couchait.

La seule façon envisageable pour que Lily puisse s'enfuir, c'était de passer par la fenêtre. Cependant, elle était à des mètres du sol, ce qui l'empêchait de sauter. Mais ce qu'Ombrage n'avait pas prévu, c'était que Lily pouvait se fabriquer une corde avec ses draps pour se rapprocher le plus possible du sol. Elle gagnerait ainsi plusieurs mètres et le choc serait moins douloureux lorsqu'elle sauterait. Après cela, Lily n'aurait plus qu'à s'enfuir le plus rapidement possible et trouver un moyen de communiquer avec sa famille en priorité.

Ce fut environ un mois après son enlèvement que Lily mit son plan à exécution. Le matin, Ombrage lui apporta de l'eau, du pain et du riz qui devait être périmé depuis plusieurs jours. Elle la regarda manger tout en lui posant ses habituelles questions :

— Combien d'Aurors travaillent au service de ton père ? A-t-il toujours peur des Détraqueurs ? Est-ce que tes frères sont forts en Défense Contre les Forces du Mal ? Tes oncles et tantes participent-ils aux recherches pour te retrouver ?

Comme d'habitude, Lily l'ignora et se contenta d'engloutir sa nourriture pour prendre le plus de forces possibles pour sa tentative d'évasion. Au fond d'elle, elle était sûre que ça n'allait pas marcher. Mais elle était déterminée à tenter le coup quand même, ne serait-ce que pour défier Ombrage.