T4 Lily Potter et Hugo Weasley - L'Oppresseur des Sorciers

Chapitre XIV - Monsieur Coccada

Le lendemain, les cinq amis reçurent une convocation du directeur de la maison des Gryffondor, à savoir Neville Londubat. Ils se rendirent dans son bureau en sachant qu'ils allaient devoir s'expliquer de leur mieux pour espérer échapper à la retenue que leur avait promis le professeur McLaggen.

— Je vois, dit le professeur Londubat lorsqu'ils eurent fini leur récit. Je comprends que vous ayez réagi ainsi, et je dois avouer que c'était réellement le professeur McLaggen qui était en tort. Cependant, je ne peux rien faire pour annuler sa punition : c'est du ressort de la directrice. Je crois donc que vous allez devoir passer le reste de la semaine en retenue, comme il l'a prévu. La bonne nouvelle, c'est qu'il vous refuse dans son cours à présent.

— Comme si on avait eu l'intention d'y aller, bougonna Lorcan à voix basse.

— J'espère au moins que ce n'est pas avec lui qu'on sera en retenue ? demanda Hugo.

— Non, rassurez-vous, répondit le professeur Londubat avec calme. Il a décidé de vous faire nettoyer plusieurs pièces du château de fond en comble en vous faisant surveiller par Mrs Grandy. Vous commencerez par la salle des trophées ce soir, à dix-huit heures.

— On sera tous les cinq, alors ? s'étonna Lily, qui s'était attendue à ce qu'ils aient des corvées chacun de leur côté.

— J'en ai bien l'impression, dit Neville avec un sourire en coin.

Leur professeur semblait s'être rendu compte qu'ils s'étaient tous réconciliés, et il ne cachait pas qu'il en était ravi. Lorsque les cinq amis étaient allés voir Hagrid la veille, celui-ci avait littéralement sauté de joie en les voyant se présenter tous ensemble à sa porte. Malheureusement, quand un demi-géant sautait de joie, il y avait souvent des objets qui se cassaient autour. Hagrid avait donc dû dire adieu à la moitié de ses tasses de thé, et il avait probablement traumatisé Crockdur, qui avait passé le reste de la soirée terré sous le lit. Mais Hugo comprenait la réaction du demi-géant, et il se doutait que beaucoup de personnes allaient réagir de la même façon en apprenant la nouvelle, sa sœur et ses cousins les premiers.

Ils quittèrent le bureau de leur professeur qui était dans les serres et regagnèrent le château pour aller déjeuner. Finalement, ce qui dérangeait le plus Hugo dans cette histoire de retenue, c'était qu'il allait devoir laisser Amélia toute seule pendant ces moments-là. Lorsqu'il lui avait appris leur réconciliation, elle avait paru sincèrement heureuse pour eux, même si elle ne l'avait montré qu'à lui. Il avait alors compris pourquoi ses amis n'appréciaient pas la jeune fille : elle se fermait à eux et n'exprimait jamais ses émotions lorsqu'ils étaient là, se contentant de se montrer désagréable comme pour les repousser. Mais avec lui, elle était honnête et lui montrait qu'elle se souciait d'eux. Hugo l'avait déjà remarqué lorsqu'elle l'avait questionné sur la cicatrice de Lily afin de ne plus faire de gaffe devant elle. La vérité, c'était qu'Amélia ne cherchait pas à blesser qui que ce soit. Elle voulait juste éloigner les autres d'elle. Et, en sachant cela, il était encore plus difficile à Hugo de ne pas s'attacher à elle. 

Quelque part, il devait avouer qu'il était heureux qu'il soit la seule personne à qui elle montre sa véritable personnalité : il avait l'impression d'être différent des autres à ses yeux, quelqu'un en qui elle avait confiance. D'un autre côté, il aurait voulu crier sur les toits qu'Amélia n'était pas celle qu'elle paraissait être. Il ne supportait plus d'entendre ses camarades de classe la critiquer et lever les yeux au ciel dès qu'elle faisait une remarque désagréable. Et surtout, il était révolté que personne n'ait remarqué le changement d'attitude de la jeune fille : plus le jour de l'arrivée de son père à Poudlard se rapprochait, et plus elle paraissait tendue et stressée. Il était censé rester au moins deux semaines au château, et Hugo redoutait également ce moment. Depuis qu'il avait fait le lien entre ce que lui avait dit Billy et le père d'Amélia, cet homme l'inquiétait particulièrement. Il avait finalement pris la décision de parler de tout cela à ses amis, même s'il savait qu'ils risquaient de se montrer encore plus méfiants envers Amélia ensuite. Il attendait donc leur retenue du soir pour pouvoir leur parler tranquillement, espérant que la concierge ne resterait pas tout le temps dans la salle avec eux.