T4 Lily Potter et Hugo Weasley - L'Oppresseur des Sorciers

Chapitre XVII - Une étrange conversation

Ce fut Lysander qui fut désigné pour garder le paquet de Fondants au Chaudron jusqu'à ce qu'ils puissent essayer de les analyser. Hugo trouvait que ses amis exagéraient, mais il pouvait comprendre que Lily soit particulièrement méfiante à cause de ce qu'elle avait vécu dans le passé. Il avait bien vu qu'elle semblait beaucoup plus inquiète et perturbée qu'eux par la présence du père d'Amélia. Hugo l'avait aussi trouvé effrayant, c'est vrai, mais pas au point d'être persuadé qu'il manigançait quelque chose contre eux. Le seul point qui tracassait Hugo, c'était qu'il ait pu l'entendre lorsqu'il avait dit qu'il aimait Amélia. Il était mort de peur à l'idée qu'il le répète à sa fille et que celle-ci commence à l'éviter à cause de cela. Heureusement, les deux semaines qu'il avait passées à Poudlard s'étaient écoulées et Amélia n'avait pas changé d'attitude vis-à-vis de lui. Au contraire, elle semblait presque plus aimable : elle l'aidait dans ses devoirs, l'accompagnait voir du Quidditch, et elle avait accepté qu'il lui apprenne à jouer aux échecs !

Alors que les semaines passaient, Hugo se rendait compte qu'il parvenait à remonter ses notes grâce à l'aide de ses amis. Il espérait que cela apaiserait la colère de sa mère lorsqu'il rentrerait chez lui. Ils faisaient généralement leurs devoirs les plus simples et rapides dans le courant de la semaine, et les plus longs et compliqués le samedi. Ils travaillaient rarement le dimanche car Elizabeth disait qu'il était primordial qu'ils puissent s'octroyer une journée de repos. Mais le dernier week-end avant les vacances, ils inversèrent leur programme : une sortie à Pré-au-Lard était prévue le samedi, et ils n'avaient pas envie de rater cela. Ils fêtèrent l'anniversaire d'Elizabeth dans la semaine et décidèrent de lui acheter ses cadeaux au village lorsqu'ils s'y rendraient tous ensemble. Ils partirent donc tous les six le samedi après-midi, ravis par le beau temps qui présageait une bonne journée. Hugo voyait bien que Lysander et Elizabeth semblaient mal à l'aise, sûrement parce qu'ils étaient ensemble la dernière fois qu'ils étaient venus dans le village. Par chance, Lorcan parvint rapidement à leur remonter le moral en les entraînant tous chez Zonko. Amélia refusa cependant d'y aller, prétextant qu'elle avait assez vu cette boutique pour le restant de ses jours. Elle préféra retourner à Gaichiffon, et Hugo décida de l'accompagner. En sortant du magasin après avoir fini leurs achats, ils déambulèrent dans les rues en discutant. Hugo commença à parler des vacances de printemps qui arrivaient.

— Est-ce que tu vas rentrer en Italie ? lui demanda-t-il.

— Non, répondit la jeune fille. Mon père sera encore en Grande-Bretagne, donc je vais probablement juste le rejoindre pendant les deux semaines.

— Tu vas voir un peu du pays alors, dit Hugo. Mais tu n'es pas déçue de ne pas rentrer pour voir tes amis ? Ils doivent te manquer, non ?

Amélia baissa la tête d'un air gêné à sa question. Ils passèrent devant la poste de Pré-au-Lard, et Hugo se rendit alors compte d'un petit détail qui lui avait échappé : il n'avait jamais vu Amélia écrire la moindre lettre à ses amis.

— Je... je n'avais pas vraiment d'amis, dans mon école, avoua-t-elle. Je préfère être seule. C'est peut-être pour ça que c'était plus facile pour moi de partir pendant un an...

— Je comprends, dit Hugo précipitamment. Je suis désolé, ma remarque était un peu...

— Ce n'est pas de ta faute, le coupa Amélia. Pour toi, c'est normal d'être toujours entouré de tes amis. Vous êtes un groupe tellement soudé, tous les cinq. En ce qui me concerne, je n'ai pas l'habitude de passer du temps avec d'autres gens.

— Mais tu... tu n'as jamais eu envie de te faire des amis ? lui demanda timidement Hugo.

— Je ne sais pas, dit Amélia, qui avait l'air de plus en plus mal à l'aise. Je n'ai jamais essayé de le faire, et personne n'insistait auprès de moi assez longtemps pour que je cède et que je sympathise avec.