T4 Lily Potter et Hugo Weasley - L'Oppresseur des Sorciers

Chapitre XXII - Ludwig

Cela faisait près de vingt minutes que Hugo était assis sur le dos d'un hippogriffe, la baguette du père d'Amélia pointée sur sa nuque. Celui-ci était assis juste derrière lui, tandis qu'Amélia volait sur le dos d'un autre hippogriffe à côté d'eux. Hugo ne voulait même plus la regarder, dégoûté par ce qu'elle lui avait fait. Elle avait fait exprès de l'entraîner dans la forêt pour le conduire à son père et ils s'éloignaient de plus en plus de Poudlard sans que personne ne sache où il était. Il faisait nuit, à présent, mais Hugo pouvait voir qu'ils survolaient des montagnes, ce qui ne le rassurait pas : qui allait le retrouver là-dedans ? Il ne pouvait pas s'empêcher de se faire des reproches à lui-même pour son imprudence. Ses amis n'avaient pas cessé de lui répéter de faire attention à Amélia et il ne les avait pas écoutés, trop aveuglé par son amour pour elle. Pourtant, il avait admis lui-même que son père ne lui inspirait rien de bon. Pourquoi n'avait-il pas écouté sa raison ?

Il se doutait que le père d'Amélia n'allait pas l'inviter à boire un thé ou un jus de citrouille : il allait passer un mauvais moment, il le savait. Il supposait que Mr Coccada comptait l'emmener auprès du vampire avec lequel il travaillait. Avec un peu de chance, celui-ci attendrait un peu avant de le vider de son sang... Sauf que Hugo était loin de se considérer comme chanceux, et il était déjà en train de regretter de ne pas avoir fait des adieux dignes de ce nom à ses amis et à sa famille. Et dire que les derniers mots qu'il avait dit à sa sœur étaient « tu es juste jalouse que mon Boursouflet ait gagné la course, c'est tout ! » ...

Au bout d'un moment, il se rendit compte qu'ils étaient en train de perdre de l'altitude et qu'ils se rapprochaient du sommet d'une montagne. Il commença à distinguer dans la nuit la forme d'une maisonnette qui semblait avoir été bâtie dans la roche. Ils atterrirent juste devant et Mr Coccada le força à descendre du dos de l'hippogriffe. Amélia se tenait déjà devant la porte et elle évita le regard de Hugo lorsqu'elle l'ouvrit pour le laisser passer. 

Il entra alors dans une cuisine qui avait une décoration montagnarde. Au centre, il y avait une petite table en bois avec seulement quatre chaises autour. Le père d'Amélia le poussa devant lui et ils traversèrent la pièce jusqu'à une porte cachée derrière une armoire. Encore une fois, ce fut Amélia qui l'ouvrit après l'avoir déverrouillée avec des clés posées sur le buffet voisin. Il découvrit alors des escaliers qui plongeaient sous la maison dans une obscurité totale. Sentant la baguette de Mr Coccada s'enfoncer un peu plus dans sa nuque, il commença à les descendre à l'aveuglette. Il entendit Amélia prononcer une formule et un petit feu portatif apparut à côté de lui, éclairant son chemin. Hugo eut ensuite l'impression de descendre les escaliers pendant des heures. Arrivé en bas, il se demanda à combien de mètres sous la maison ils se trouvaient. Ils débouchèrent sur une immense pièce sombre qui devait être une cave. Cependant, Hugo se rendit compte qu'elle n'avait pas été construite pour ça : des barreaux formaient des cellules sur tous les côtés de la pièce, comme s'ils étaient dans une prison. Le père d'Amélia le conduisit dans l'une d'elle et l'y enferma à clé.

— Tu vas rester sagement ici, sous la surveillance de ma fille.

— Vous n'allez pas me tuer ? demanda Hugo d'un ton hargneux.

— Pas maintenant, répondit Mr Coccada avec un sourire mauvais. J'attends d'abord que tes amis arrivent, ensuite j'irai chercher celui qui décidera de votre sort.

— Mes amis ne viendront pas, répliqua Hugo. Ils ne savent pas que je suis parti.

— Et tu penses peut-être qu'ils ne vont pas se lancer à ta recherche ? Je te parie ce que tu veux qu'ils sont déjà dans la Forêt interdite à l'heure qu'il est !

Hugo sentit une boule d'angoisse se former dans sa gorge. Il allait conduire ses amis à leur perte... Mais ils ne pourraient jamais le retrouver ici, non ? Comme s'il lisait dans ses pensées, le père d'Amélia ajouta :