T4 Lily Potter et Hugo Weasley - L'Oppresseur des Sorciers

Chapitre XV - Mauvais endroit, mauvais moment

Ils ressortirent du bureau quelques minutes plus tard en compagnie d'Amélia. Celle-ci ne prononça pas un mot jusqu'à ce qu'ils aient descendu tous les escaliers, se retrouvant dans le couloir du deuxième étage. Elle se tourna alors vers eux, l'air furieuse :

— Vous étiez obligés d'arriver à ce moment-là ? leur demanda-t-elle d'un ton sec.

— On ne savait pas que ton père était avec la directrice, s'empressa de répondre Hugo. Excuse-nous...

Elle le fusilla du regard, puis s'éloigna en bougonnant :

— Toujours au mauvais endroit au mauvais moment...

Lily échangea un regard étonné avec Elizabeth. Elles avaient l'habitude de voir Amélia s'énerver pour un rien, mais cette fois-ci, elle paraissait réellement en colère contre eux. Lily commençait vraiment à croire la théorie de son cousin selon laquelle c'était Amélia qui avait fait exploser les fenêtres de la salle de Métamorphoses par accident. La jeune fille semblait encore plus sur les nerfs que d'habitude dès que son père était concerné !

— En tout cas, on a évité les retenues, dit joyeusement Lorcan.

— Oui, mais on s'est fait remarquer par le père d'Amélia, fit remarquer Lysander en grimaçant.

— Pourquoi il nous a regardés avec tant d'insistance ? s'inquiéta Lily. On aurait dit qu'il nous connaissait...

— Amélia lui a peut-être parlé de nous, dit Elizabeth en haussant les épaules. Elle passe quand même le plus clair de son temps en notre compagnie, c'est normal.

— Ce n'est pas ce que je voulais dire. J'avais l'impression qu'il nous reconnaissait... comme d'autres personnes.

Les autres la regardèrent sans comprendre, mais Lily ne savait pas expliquer d'une autre manière ce qu'elle avait ressenti durant cette rencontre. Il y avait quelque de bizarre dans la façon dont il les avait regardés et dont il s'était arrêté sur le nombre qu'ils étaient. Elle l'entendait encore dire « tous les cinq » comme si c'était lourd de sens, et ensuite se tourner vers Amélia. Même la réaction de la jeune fille avait été étonnante, sa façon de se rembrunir comme si... comme si c'était un tort qu'ils soient cinq.

— Je vais la rejoindre, dit alors Hugo. Vous feriez mieux de ne pas traîner ici, vous risquez de le recroiser...

Ils approuvèrent et le laissèrent partir à la suite de la jeune fille.

— On va continuer de travailler à la bibliothèque ? proposa Lysander.

— D'accord, approuva Elizabeth. Il ne doit pas y avoir beaucoup de monde à cette heure-ci, surtout un dimanche. On devrait y être tranquilles !

Tout en marchant, Lily se dit qu'elle était bien heureuse que Hugo se soit rendu compte tout seul que les mises en garde de Billy et Ella étaient sûrement fondées. S'il avait continué à avoir une confiance aveugle en Amélia, elle se serait inquiétée pour lui. Mais là, même s'il semblait penser qu'elle n'avait rien à voir avec les histoires de son père, il se montrait tout de même prudent et avait compris qu'il valait mieux éviter de croiser la route de Mr Coccada. Bien sûr, ils ne s'étaient pas très bien débrouillés jusque-là... le père de l'italienne n'était là que depuis quelques heures à peine, et ils avaient déjà réussi à être confrontés à lui en face-à-face. Pendant un moment, Lily se dit qu'Amélia avait raison : ils se trouvaient toujours au mauvais endroit au mauvais moment. 

Elle soupira en se disant que ce qui était arrivé était totalement de sa faute. Après tout, si elle avait accepté d'obéir au professeur McLaggen, aucun d'eux n'aurait eu une retenue, et ils n'auraient pas eu à aller dans le bureau de la directrice à ce moment-là. Lily ne pouvait pas s'empêcher de s'en vouloir pour ce qui s'était passé. Elle aurait fait n'importe quoi pour éviter que ses amis aient des problèmes à cause d'elle et aurait participé au cours du remplaçant sans protester, même s'il s'acharnait sur elle. Seulement, il lui avait demandé d'entrer dans une armoire. Et ça, Lily en était incapable.