Instants De Vie (LS)

Pour Le Meilleur Et Pour Le Pire 7/7

Pdv Harry

- Ça va aller ?

Je cligne des yeux et me tourne vers Louis qui m'observe, un sourcil relevé.

- Heu... oui, oui, pourquoi ?

- Parce que ça fait bien cinq minutes que tu observes ton volant comme si tu hésitais à le manger... quitte à manger un truc, je préférerais que tu me choisisses moi...

Je ris en secouant la tête, sentant la tension qui m'habitait s'évanouir peu à peu. L'effet Louis. Même quand je me sens sur le point de m'évanouir à cause du stress, il arrive à me détendre.

Il appuie sur le bouton pour détacher ma ceinture de sécurité que je n'ai même pas pensé à retirer et se penche vers moi.

- Ça va aller, d'accord ? Ils ne vont pas être contents, c'est une certitude, mais on s'en fiche. C'est eux qui ont provoqué cette situation, pas nous. S'ils nous avaient laissé faire et s'ils nous avaient écoutés, on n'aurait pas eu besoin de s'exiler de l'autre côté de l'Atlantique pour se marier.

- Je sais et si c'était à refaire, je le referais cent fois...

- Mais ?

- On était bien, dans notre bulle et là tout va exploser et... franchement, je n'ai pas envie. J'aimerais pouvoir continuer à vivre dans notre utopie encore quelque temps, tu vois ?

Il rit en passant une main dans mes boucles folles.

- Oh oui, je vois très bien ! On n'a qu'à dire que c'est une parenthèse dans notre parenthèse. Un truc pas cool qu'on va vite oublier lorsqu'on sera retourné sous notre couette ou... encore mieux ! On pourrait aller à la fête foraine ? Lottie m'a dit qu'elle s'était installée en ville. On se remplit de sucreries et... peut-être même que je pourrais tenter la grande roue !

J'écarquille les yeux.

- Vraiment ? Tu ferais ça ?

Il hausse des épaules.

- J'ai survécu à un saut en parachute et à deux voyages interminables en avion, même si j'étais sous tranquillisants alors... même pas peur !

Je m'esclaffe en l'attirant à moi.

- Je t'aime...

Je ne lui laisse pas l'opportunité de répondre que je m'empare de ses lèvres pour un doux baiser. Je voudrais pouvoir continuer ainsi pendant des heures, recréer notre univers enchanté même si on est enfermé dans la voiture, mais mon mari – ça me fait bizarre de pouvoir dire ça ! – se détache de moi et me regarde, les yeux brillants.

- Je sais ce que tu essaies de faire, remarque-t-il en riant, mais non, même si c'est tentant, que je t'aime aussi de tout mon cœur, on nous attend et déjà que ça ne va pas être facile, on va éviter de les mettre en rogne parce qu'en plus on est en retard.

Je grogne pour la forme, parce que je sais qu'il a raison. En plus, ma mère déteste les retards. Je vole un dernier baiser à Louis puis prends une grande inspiration et ouvre enfin ma portière. Je fais quelques exercices de respiration tandis que mon homme me rejoint.

Honnêtement, je ne sais pas du tout comment nos familles vont réagir. Après l'annonce de l'annulation, on n'a plus eu de nouvelles. Aucun appel, aucun message. On s'en doutait de toute façon. Ils ont été blessés dans leur ego et j'imagine qu'ils ont eu du mal à digérer. Cette fois, ça risque d'être pire. Deux réactions possibles. Soit, ils vont vraiment nous en vouloir et se fâcher. Soit, ils vont comprendre et même s'ils seront déçus, ils finiront par accepter. Louis penche pour la deuxième solution, moi je n'en sais rien.