| CHAPITRE 10 |

353 89 125
                                    

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.


Après avoir été appelé en urgence par madame Branson qui a eu une serrure récalcitrante, je pars en direction du quartier craignos d'Ashley pour voir comment elles vont. La femme quinquagénaire et veuve m'a payé un extra puisqu'elle m'a fait bosser en dehors de mes jours de travail. Je ne sais même pas comment j'ai réussi à m'extirper du lit avant dix heures étant donné la nuit que j'ai passée. J'ai pas mal picolé hier. Il me fallait au moins ça pour supporter la blondasse qui m'a collé au cul pour le restant de la soirée après que j'ai laissé en plan Ella devant le club.

Je reconnais que pendant les dix premières minutes, j'ai espéré comme un abruti, qu'elle me rejoigne. Je ne sais pas ce qui m'arrive, mais ça devient franchement déroutant pour moi. Cette nana a investi mon cerveau et je crois que poser ma bouche sur elle n'était pas la meilleure idée du siècle. Je dis ça, mais ce n'était qu'un petit bisou de rien du tout. Pourtant, ça m'a trotté dans la tête toute la soirée, comme si cette pensée avait le pouvoir de creuser mon encéphale. Un peu comme si ses lèvres avaient imprégné les miennes d'un marqueur indélébile et surtout invisible. À croire qu'elles lui appartiennent maintenant.

Je ne parle même pas de son parfum, de la proximité de son corps. C'est du délire ! Je n'avais qu'une envie, la toucher. Je le répète, mais ce n'était qu'un bisou, rien de plus. Ce n'était pas chaud, rien de tout ça. J'ai échangé des baisers bien plus langoureux par le passé. Mais je ne sais pas trop, ça m'a fait un effet de dingue.

Lorsque mes pieds frôlent le vieux parquet en bois miteux, une voix grave me parvient aux oreilles et me fait froncer les sourcils.

— Tu es une gentille petite fille, ma mignonne, dit-il, doucereux, me filant la nausée.

Je sais que qui que soit ce type, il s'adresse à Daria et ça enclenche tous mes signaux d'alerte. Merde, j'ai oublié mon gun ! Quel con ! Franchissant le salon, je remarque l'un des putains de toutous de Sergio, un dealer, qui est assis sur le canapé poussiéreux. Daria est sur ses genoux, il lui caresse les cheveux. Je l'aperçois la renifler et un grondement sourd s'échappe de ma poitrine. Pourriture ! J'aurais vraiment dû venir avec mon flingue pour lui coller une balle dans le crâne à ce pervers.

— Lâche tes sales pattes de drogué de ma sœur, grogné-je.

Le trentenaire lève les yeux dans ma direction, le regard presque vitreux, la barbe crasseuse et mal entretenue tandis que sa tignasse brune et grasse tombe sur son front dégoulinant de sueur. Je n'ai pas besoin de m'approcher de ce camé pour savoir qu'il ne connait pas l'eau et le savon, qu'il doit certainement puer la rage. Ma voix claque tel un avertissement dans l'air. Il n'a pas peur, cependant, il recule son visage des cheveux de Daria et l'expression de cette dernière s'illumine en me voyant debout dans l'entrée de la pièce.

Où est Ashley ? Elle est malade de laisser la gosse avec ce connard louche !

Daria court sans hésitation dans ma direction et enroule ses petits bras autour de mes hanches, enfouissant son nez contre mon abdomen.

Aime-moi... (et tu le regretteras). © [ÉDITÉ]Where stories live. Discover now