Chapitre XXXIX : Arya Stark, les Jumelles

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-Ouvrez les portes ! crie quelqu'un.

Bon, ça n'avait pas été très compliqué. Si une personne se baladait avec un loup, ce ne pouvait être qu'un Stark, voilà ce qu'ils avaient dû se dire. Après avoir traversé une vaste plaine en pente descendante, je me retrouvais face à une immense tour postée au bord d'un fleuve. Dans cette tour se trouvait probablement Walder Frey et toute sa famille. La grande porte d'entrée s'ouvrit à mon arrivée, je semblais toute petite à côté.

Les « Jumelles », comme tout le monde les appelait, étaient en fait deux tours situées de part et d'autre d'un cours d'eau et reliées par un pont. C'était un endroit très stratégique, surtout en temps de guerre. Heureusement, nous n'étions pas en guerre. Pas encore. J'entrai dans la tour. Il y faisait complètement noir, jusqu'à ce que quelqu'un alluma une torche.

J'avais demandé à Nyméria de rester dehors. Elle pouvait se balader dans les bois environnants. Je lui avais dit que je reviendrais le chercher dès que je sortirais. C'était bien ce que je comptais faire. Je ne savais pas mentir, du moins pas très bien. Ma Nyméria avait énormément grandie. Elle m'arrivait déjà à la hanche alors que ce n'était qu'un louveteau peu de temps auparavant.

Je commençais à être persuadée que ce n'étaient pas des simples loups : c'était des loups-géants. Pas comme dans les histoires ou les hommes se transforme en loup. Je parlais des vrais loups-géants : ceux qui vivaient au nord du mur. On les pensait éteint dans nos régions depuis longtemps. Mais si ce que je pensais était vrai, j'allais avoir la preuve qu'ils n'avaient pas disparu. Ce serait incroyable.

Les murs étaient épais, ils laissaient passer l'humidité mais pas la chaleur. Cet endroit était du coup humide et froid. La pièce était très simple, ce n'était qu'une entrée de tour. Les briques étaient d'un gris triste qui assombrissais encore plus la pièce. Les torches étaient accrochées par des chaînes de fer suspendues au plafond. Le lieu était circulaire, sans mobilier ni autre objet que ces lumières. Je ne pouvais voir qu'une seule porte à l'opposé de là où j'étais rentrée. Elle était aussi sombre. Tout ici semblait avoir été construit pour donner une ambiance lugubre. Cela me faisait penser aux donjons hantés des histoires pour faire peur aux enfants.

Je remerciai l'homme qui m'avait ouvert et celui-ci me répondit avec un sourire mauvais. Il avait une énorme balafre qui lui barrait la majeure partie du visage. C'était tout ce que je pouvais voir de lui au vu de la pénombre. Je pus tout de même remarquer qu'il jeta ensuite un regard juste derrière moi. Je ne compris pas tout de suite pourquoi.

Puis, j'entendis tout à coup deux amures se déplacer là où les yeux de l'homme avec la cicatrice s'étaient posés quelques secondes plus tôt et je sentis un grand coup de massue dans le dos. Je fus projetée au sol et l'un des deux hommes en armure me mit un pied entre les omoplates. Je me retrouvais bloquée, prisonnière de ces trois hommes.

-Vous ne savez pas qui je suis ! Vous le regretterez ! criai-je dans un demi-souffle coupé.

-C'est parce que nous savons qui tu es que nous faisons de toi notre prisonnière, répondit le balafré. Allez, Arya Stark, nous t'emmenons aux cachots !

Ils m'emmenèrent en effet dans les cachots. Ils avaient payé les gardes pour que ceux-ci ne disent rien à personne à mon sujet. Je n'étais qu'une bouche de plus à nourrir le temps que l'on se décide de ce qu'on allait faire de moi.

Game of Thrones - tome 1: Premières GuerresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant